dimanche 28 février 2021

Sir Shumule et la Lampe Merveilleuse

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

J'ai rêvé, dernièrement, qu'un génie surgissait de la Lampe du Temple et m'accordait un vœu, mais que j'hésitais entre souhaiter le retour de toutes les libertés confisquées au peuple de France et souhaiter que la slutty phase post-divorce de Kim Kardashian soit particulièrement débridée et qu'on ait bien toutes les images.

(Il va de soi que si, tout à l'heure, le djinn se montre au cours de la Messe, ce sera le second vœu — Paraphrasant Voltaire, je donnerais toute une hécatombe de crétins votants ayant renoncé d'eux-mêmes à leurs droits au nom d'une pandémie imaginaire, pour épargner la cassure d'un ongle à Kim Kardashian.)

D'autre part, on me dit que je devrais renoncer à l'érémitisme — Trop tard, hélas ! — Lorsque quelqu'un écrit "it is an obvious fact that..." sans préciser en quoi le fact est obvious, je pense à la Critique de l'Ecole des Femmes et non à un mème de Noir qui hoche la tête — Je ne suis plus réintégrable.

(NB : On compte l'âge d'une coccinelle au nombre de points sur ses élytres et l'âge d'un homme au nombre de fois qu'une jeune personne lui répond "j'ai pas la ref" dans la journée.)

Amis chers, la Lecture de ce dimanche est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 2, versets 36 à 39.

36. But the Master shall have had his reward. The laughter of the mockers shall be a ripple in the hair of the Beloved One.

Commentaire : Fra Adjuvo, le Maître Ever, de mémoire bénie, dit de ce verset : < What the Adept is trying to attain is beyond the grasp of the "little crazy boys". To them he is a fool carrying an empty sack and assaulted by wild beasts, nose turned up into emptiness and an abyss gaping at his feet. Yet this is the Fool of the Taro, the First Emanation of Kether, the Perfect. >

C'est (paradoxalement, dans le cas du Fou) une Injonction très pratique : puisse le babil des little crazy boys ne jamais vous faire renoncer "au chant du corbeau", i.e. à suivre perinde ac cadaver le conseil de votre Maître, l'avis de vos Songes, les Présages sur votre chemin et l'Oracle du Yi !

37. Behold ! the Abyss of the Great Deep. Therein is a mighty dolphin, lashing his sides with the force of the waves.

Commentaire : Le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit du dauphin qu'il symbolise le Profane et, en particulier, la conscience profane : < any state of mind that is uneasy, ill-content, and unable to escape from its surroundings. >

Je note donc qu'il est particulièrement significatif que delphinus dérive initialement du grec δελφὐς, l'utérus : c'est en effet l'hystérie qui sécrète la persona profane, l'hystérie par qui l'égo brouille la connexion de la ruach aux supernelles.

(On me signale que "la communauté LGBTQ" s'est approprié le symbole du dauphin — Rien de plus naturel : l'égo est, chez les Sages du Nord, personnifié par Loki, token queer guy qui veut tuer Heimdall (la straight white patriarchy), i.e. s'emparer du contrôle de l'accès au Bifröst — le pont arc-en-ciel ¯\_(ツ)_/¯)

38. There is also an harper of gold, playing infinite tunes.

Commentaire : Le harpiste et l'or renvoient au roi David (זהב a pour guématrie 14, qui est celle de דוד) et les infinite tunes (donc) aux Tehilim.

La Qabale enseigne que la récitation des Tehilim permet la reconnexion au Divin même lorsque est franchie "la cinquantième porte d'iniquité", i.e. lorsque l'homme est descendu à un tel degré de Restriction qu'il ne lui est plus possible de bouger seul et que, donc, le salut ne peut lui venir que d'En-haut (c'est pourquoi les Livres Saints appellent cet état le Day of Be-with-Us, le "Jour de Sois-avec-Nous" : voir Cheth, 12 ; A'ash, 6).

Or, les Tehilim, constituent, pour ainsi dire, la Hud du roi David, lequel se définissait lui-même ainsi : "Je ne suis que chant" — Donc : faites Hud et invoke often, comme il est écrit : < All day I sing of Thy delight ; all night I delight in Thy song. > (Cordis 3, 34)

39. Then the dolphin delighted therein, and put off his body, and became a bird.

Commentaire : Le poisson est devenu oiseau, donc les deux souffles antithétiques, perpendiculaires, de la Dyade Maudite se sont annulés l'un dans l'autre, que dis-je ? la distance a été abolie entre les deux extrémités de la chaîne des êtres animés, entre l'Abîme des profondeurs et celui des hauteurs.

Ainsi S'est révélée l'Unité divine cachée derrière la contradiction affolante des phénomènes.

Or, < we are one, we are none > (AL 2, 66) : l'Unité divine est Aleph א, et Aleph א signe l'Atu Zéro : le Divin n’est cause agissante qu’en étant un négatif ‒ ou plutôt le négatif (Aïn).

Il est le négatif en ce sens que, dépourvu de tout attribut, même celui d’être, d’exister, Il est pur inconditionné, pure évanescence et Se trouve de ce fait l’inverse (négatif au sens photographique) de tout existant.

< Nothing is a secret key of this law > (AL 1, 46) : le Divin ne peut être matrice de tout que s’Il n’est rien, d'où < Which is vital for I am none indeed > (AL 2, 15).

Et nous concluons comme Bacbuc, la noble Pontife : Allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Bon dimanche à tous.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 9° ♓︎ : ☽︎ in 22° ♍︎ : ☉︎ : Ⅴⅴⅰ.

Précédent commentaire sur ce péricope : Le Dauphin, le Harpiste & le Rossignol en rut (2020)

lundi 22 février 2021

Scarlet Women don't die

"Remember that Alostrael, Babalon, The Scarlet Woman, lives forever."
Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est aujourd'hui la greater feast de la 6ème Femme Ecarlate de Thelema, Alostrael, de mémoire bénie.

The Alostrael, oui ! la matriarche de l'Abbaye de Cefalù, la mère de Poupée, l'ordonnatrice de l'initiation du Prophète au rang d'Ipssissimus...

Lisez, toute affaire cessante, Babalon Speaks ! — A tribute to Leah Hirsig, par Aleisterion.

Non, sérieusement : lâchez ce que vous êtes en train de faire et lisez ce merveilleux essai.

Amis chers, le péricope de ce lundi est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 2, versets 16 à 19.

16. O serpent woman of the stars ! I, even I, have fashioned Thee from a pale image of fine gold.

Commentaire : Savez-vous pourquoi le Principe de Virgoberg ("ne me touchez pas, répugnantes créatures !"), propre à quiconque a la Prêtresse à droite sur son thème de naissance (voir commentaire sur le verset 17 du Liber Tzaddi), est catastrophique ?

Parce qu'ainsi que je l'ai écrit autrefois, dans un admirable texte intitulé Butt:
Les gens ont un tel besoin de ma présence, que tout leur est bon pour la recréer… J’ai observé ça des milliards de fois… C’est un problème de connexion magique… Les prêtres Shintō (je reviens du Japon) associent ce phénomène au plus important de leurs mythes: Amateratsu, déesse du Soleil, ancêtre de la lignée impériale, se retire dans une grotte, et refuse d’en sortir : à partir de là, disent les Écritures sacrées, « toutes les transactions doivent se faire à la lumière artificielle »… La connexion est un besoin vital pour l’homme… En l’absence d’une source d’énergie pure, il se rabat sur les succédanés… puis sur les excréments…
17. Also the Holy One came upon me, and I beheld a white swan floating in the blue.

Commentaire : Le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit de ce verset: < The swan is the ecstatic Consciousness of the Adept. >

C'est l'Arcane du Chant du Cygne et celui du Vilain petit canard.

18. Between its wings I sate, and the æons fled away.

Commentaire : Le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit de ce verset: < In Ecstasy time does not count. >

C'est bien pourquoi, dans l'Ascèse, en revanche, la seule arme magique réellement indispensable est une montre qui marche.

19. Then the swan flew and dived and soared, yet no whither we went.

Commentaire : Quoi qu'il advienne présentement dans votre existence, détendez-vous et restez joyeux : repos et mouvement, temps fort et temps faible, alternent, chacun étant la racine de l'autre : ils se succèdent et s'engendrent, sans fin, dans un mouvement circulaire et cyclique.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 4° ♓︎ : ☽︎ in 5° ♋︎ : ☽︎ : Ⅴⅴⅰ.

dimanche 21 février 2021

Quand je serai grand, je tuerai des vieux

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Ce matin, la Soror Caroline, — impeccable fusion de Wendy Darling, de Tinker Bell et de Tiger Lily, donc Idéal incarné (et quelle carnation !) de votre Peter, — a officié comme Prêtresse.


Grâce à DIEU, "belle-mais-intimidante" est synonyme, chez moi, de "divinement sexy" et ce fut une Messe inoubliable.

Amis chers, la Lecture de ce dimanche est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 2, versets 12 à 15.

12. Also it came to pass, that thereby she sickened, and corrupted before me. Almost I cast myself into the stream.

Commentaire : L'éternel problème des années qui s'entassent sur les idéaux de notre enfance évoque celui de la mise à l'écrit, donc, ultimement, du Registre Magique.

C'est l'avertissement du divin Tahuti, de sainte mémoire : en l'absence de Scribe, il suffit aux répugnants bidasses romains de tuer systématiquement tous les druides pour transformer le peuple des Gaules en une masse de "tribus sans noms".

Qui sait si le Celtisme n'eût pas victorieusement fait pièce à l'erreur chrétienne, — à travers une mue osirienne, puis une mue horienne, — s'il avait disposé d'une tradition scripturale ?

Le Wotanisme, en revanche, peut être réveillé n'importe quand, — et a même très symboliquement investi le Capitole lors de la Nuit des Rois, — parce que Sæmundr Sigfússon, puis Snorri, ont pris sur eux de compiler les Textes après la destruction du Temple d'Uppsala.

Le monde n'a été créé que pour moi — Donc, l'enracinement spirituel hérité de "lorsque le monde était jeune" est l'ensemble des idéaux de mon enfance — Ceux-ci sont < the blood of the heart that beareth me, that beareth me > (Cordis 2, 15) et donnent son impulsion et son sens à mon parcours — En Thelema, le Recueil sacré de Chants mythiques dont chaque Magicien doit constamment se nourrir et approfondir l'exégèse est son propre Registre.

13. Then at the end appointed her body was whiter than the milk of the stars, and her lips red and warm as the sunset, and her life of a white heat like the heat of the midmost sun.

Commentaire : De ce verset, le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit:
His ideal appears in its true form, a living woman instead of a dead image of gold. He substance is now purer than starlight itself; her lips -- the instruments of her speech and her caresses -- are full of life and warmth as the sunset -- i.e., they promise repose, love and Beauty (Hathor, goddess of the West). She is alive with the pure energy of the centre of the system to which the Aspirant belongs; i.e., she is the realization of the creative idea of which he has till now been only one part.
Notre erreur éternelle, à tous les niveaux, est, pour échapper à ce qui grouille dans les carcérales ténèbres chrétiennes, de vouloir retourner à l'Aeon d'Isis (opération impossible, comme l'explique admirablement Marcus Eli Ravage : "Vous n’êtes jamais devenus christianisés... mais nous avons détruit pour toujours le plaisir du paganisme en vous"), au lieu qu'il faut, bien au contraire, faire accomplir sa mue horienne, c'est-à-dire sa sortie au soleil, à ce qui a été semé sous Isis et qu'a couvé l'hiver chrétien.

Chacun son rosebud, amis, mais que nul ne s'avise de déserter, tel un boomer, face au reset : < Despise also all cowards; professional soldiers who dare not fight, but play. > (AL 3, 57)

J'écrivais en 2010 :
Je suis en pleine croissance.

A cinq ans, je répondais aux parents âgés qui me demandaient ce que je voulais faire plus tard : « Quand je serai grand, je tuerai des vieux. »

Ils faisaient semblant d’avoir mal compris : « Ah ! Tu veux faire l’ENA ?... C’est bien, c’est très bien… »

Les vieux !!! – comme s’ils ne pouvaient pas être jeunes ! – je ne parviens toujours pas à m’imaginer vieillissant… Que faire au juste pour vieillir avec grâce ?... je suis un dionysiaque intégral et, tôt ou tard, Dionysos devient Silène… peu m’importe, d’ailleurs, de finir sous la forme d’un ivrogne pansu… ce qui compte, ici bas, c’est l’exubérance à tous les plans… Si je suis incapable de m’adapter à mon époque, c’est que je vois l’univers comme un genre de danse extatique… sensuelle… colorée… le film que tournerait Michael Ninn si Gustave Moreau était son directeur de la photographie… alors que mes contemporains le voient comme un kolkhoze albanais.

Être en pleine croissance a ses avantages.

Au lieu de se plaindre que l’on a passé les plus belles années de son existence à commettre des impairs et des fautes de jugement, on se réjouit des leçons acquises. Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait : par conséquent, rester un peu naïf est s’assurer de ne jamais vieillir. J’ai développé un tas d’astuces pour conserver ma naïveté, et ne jamais courir le risque d’être TROP malin – c’est à dire vieux – d’où mon extraordinaire capacité à devenir sans cesse plus malin dans certains domaines – les domaines qui comptent – et à demeurer parfaitement ignorant du reste.

Par exemple : je deviens chaque jour plus savant au sujet des humains et de leur mode de fonctionnement. J’ai des années de rétrospective où puiser des comparaisons. Si je scrute les êtres et les évènements qui meublent mon passé, j’aperçois sans cesse des détails nouveaux. Je ne referai pas la plupart de mes erreurs. C’est d’ailleurs une jouissance inouïe que de voir l’histoire se répéter, et d’être capable, ce coup-ci, de dire : « Non. »

Les heures que j’ai perdues, pour des gens ou des causes qui étaient sans valeur, font que je m’abstiens, la plupart du temps, d’investir dans les situations analogues. Après tant d'années de croissance, presque tous les nouveaux cas présentent des similitudes avec un cas antérieur, ce qui me permet de répondre : « Non merci, pas pour moi, car c’était la leçon numéro 58. »

Rien ne change jamais, hormis les noms, la date et le lieu. Les situations sont toujours les mêmes. Lorsqu’on a saisi ce principe, et pour peu qu’on en tire des conclusions pratiques, il y a eu croissance. On refuse de perdre un temps qui s’amenuise à des jeux qui n’ont plus d’intérêt. Les évènements présents sont vus comme des évènements passés, mais sans conséquence. En fait, leur prévisibilité nous dispense d’éprouver la moindre inquiétude à leur sujet, et nous pouvons garder notre concentration intacte en vue des vraies surprises que la vie nous réserve – tant il est vrai que la seule certitude ici-bas est l’inattendu.

Ceci pour dire que je ne regrette rien, et considère chaque évènement de ma vie, si pénible qu’il ait pu être, comme un genre d’exercice de muscu spécifique – comme un phénomène lié à ma croissance.
14. Then rose she up from the abyss of Ages of Sleep, and her body embraced me. Altogether I melted into her beauty and was glad.

Commentaire : Le propre du Heathen est de n'aspirer qu'au sommeil — Au plan blanc, il se réfugie dans un athéisme de PMU — Au plan rouge, ils n'a d'activité sexuelle que pour se soulager — Au plan noir : "vivement ce soir qu'on se couche".

Or la Magie (et le souvenir de nos Hud les plus intenses, de nos plus belles amours, de nos fêtes les plus réussies) nous enseigne que lorsque une personne est véritablement heureuse, elle n'a physiquement plus besoin de dormir.

(Je n'ai jamais su quand feu mon vénéré Maître dans l'A∴A∴ dormait, ni, en fait, s'il lui arrivait de dormir — je sais seulement qu'il considérait Resh Khephra comme simultanément la fin de sa journée et le début de la journée suivante et que, puisque il le faisait à la Minuit véritable, i.e. six heures après la sortie des étoiles, c'était à vingt-trois heures en hiver et à quatre heures du matin en été.)

15. The river also became the river of Amrit, and the little boat was the chariot of the flesh, and the sails thereof the blood of the heart that beareth me, that beareth me.

Commentaire : Dans un très admirable texte, intitulé French as F@*k, j'ai autrefois narré l'anecdote suivante :
Un soir d’août, dans le Midi, après avoir passé soixante-douze heures sans dormir, [Fix et moi] prenions le frais avachis sur un banc. De ce poste, nous avions vue sur un jardin, dans lequel une famille charmante commençait à dîner : un patriarche très patriarcale, deux jeunes filles en Cyrillus, une maman de style Caroline Ingals, le tout consommant du melon au porto.

Cette scène nous bouleversa. L’aimable simplicité de mœurs, la paix, le bonheur tranquille de ces gens, tout cela fit éclore de violentes nostalgies dans nos cœurs de vieux rompus. Je me souviens avoir senti quelque chose comme une larme trembler au coin de mes beaux cils.

Fix était dans le même état.

- Écoute, lui dis-je, nous sommes idiots de nous lamenter. Tout ce que nous avons à faire, c’est demander les deux filles en mariage, et voilà…

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Nous fûmes un peu longs à trouver la porte, et plus encore la sonnette. Le père vint finalement nous ouvrir. Je me nommai, et lui déclarai avoir l’honneur de demander, pour moi et mon ami François-Xavier, la main de chacune de ses filles.

Sans doute le digne homme se méprit-il sur nos intentions, car il nous répondit par un flot d’invectives, où les termes « poivrots », « voyous » et « branleurs » revenaient avec une pénible fréquence.

- Votre refus, monsieur, ne perdrait rien à être formulé en termes moins grossiers, articulai-je de mon mieux, alors que nous nous retirions.

C'était le bon temps.
J'ai redis cette histoire au cours des Agapes, et commenté : "L'humour potache participe de Cordis 2, 15, parce qu'ayant été conçu comme antidote à l'endoctrinement scolaire, il est Hadit exorcisant l'illusion du Banal et défonçant la Restriction.

"Du coup par sa drôlerie non-sens, son amoralité totale, son leaping laughter (AL 2, 20), il infuse, entre les dents de la médiocrité qui, lentement, se referment sur l'élève, la force, la fantaisie et le feu (Tzaddi, 21) qui transfigurent et absolvent tout.

"C'est le Mystère du 1er-Avril, ou celui du Beaujolais nouveau, constamment célébrés (même la cruauté des blagues a cette fonction : lorsque je persécute le malheureux El Gringo ou l'infortuné Coincoin, a.k.a Walking Blowjob, j'intègre deux ersatz, absolument dépourvus d'intérêt, dans l'Universal Joke elle-même — c'est alchimique.)

"Ainsi, de l'école de la République, nous ne retiendrons pas que les plus belles heures de notre vie y furent irrémédiablement gâchées en indigeste bourrage de crâne, mais seulement que nous avons bien ri.

"Or le rire est le Divin Lui-même Se manifestant dans la ruach — Le grand Pan, de sainte mémoire, nous enseigne que ce qui terrifie le lambda fait rire les dieux innocents : ça vaut pour les bébés cornus comme pour l'Education nationale."

Love is the law, love under will.
- ☉︎ in 3° ♓︎ : ☽︎ in 22° ♊︎ : ☉︎ : Ⅴⅴⅰ.

Précédent commentaire sur ce péricope : TO ME est l'antidote à ME TOO (2020)

jeudi 18 février 2021

Gnostic Extravaganza

Gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Une amie très proche, connue pour ressembler "à une feuille d'absinthe customisée quand elle est en mode mégère", — et que j'ai demandée seize fois en mariage depuis qu'elle a conçu la formule Gnostic Extravaganza pour définir ma vie et mon œuvre, — énumérait hier de troublants parallèles entre le martyr de Giordano Bruno et celui d'Harvey Weinstein.

J'ai répondu : "La différence est dans la com — Vois la réputation donnée par les chrétiens à Giordano Bruno (H' venge son sang) qui, sans le bûcher, est juste un touche-à-tout génial, typiquement cinquecento en ce qu'il fait partie des inclassables... Harvey, c'est, hélas ! un peu différent..."

Gens beaux et heureux, la Lecture de ce jeudi est Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, verset 65, et chapitre 2, versets 1 à 3.

65. So was it — ever the same ! I have aimed at the peeled wand of my God, and I have hit ; yea, I have hit.

Commentaire : La nuit dernière, j'ai, exceptionnellement, fait Hud depuis le Temple, et non depuis le Parc. Je brandissais donc le Peeled Wand au lieu de la canne à moi léguée par feu mon vénérable Maître.

Or, je me suis endormi à l'Aube et j'ai fait le rêve suivant :
J'étais dans mon impétueuse jeunesse de bel IRL troll ultrafumiste, et rendais visite au cher Philippe Vaillant (fils du général Alberic Vaillant), ainsi qu'à son épouse Françoise, en leur château de Magnac Bourg (Haute-Vienne).

Philippe m'apprenait qu'un "grand reptile aux yeux noirs" venait, chaque année, dans son parc, exiger le sacrifice d'une petite fille et qu'il lui en avait déjà dévoré huit.

J'offrais de régler le problème.

Je mixais huit cocktails Adios Motherfucker et les disposais, en offrande, dans la cour où se trouvait l'enfant vouée à l'immolation.

Arrivait la créature, gigantesque et flippante indeed, qui lapait fiévreusement les breuvages — Or, fût-on le plus grands des reptiles aux yeux noirs, huit Adios Motherfucker sont intenables, et la bête s'endormait ivre-morte — J'allais aussitôt quérir l'Epée Magique forgée lors de mon Zelatorat et débitait le monstre en rondelles.
Comme, à mon réveil, assis au centre du Cercle, la première chose que je vis fut le Peeled Wand entre mes mains, je me dis que ce Songe concerne le verset et qu'il l'élucide assez bien, en plus...

✴✴✴

Amis chers, nous entamons l'étude du Chapitre 2.

1. I passed into the mountain of lapis-lazuli, even as a green hawk between the pillars of turquoise that is seated upon the throne of the East.

Commentaire : De ce verset, le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) donne ce remez :
Describes the passage of the Divine Consciousness (the Hawk) coloured by love (green) into the world of starry space (lapis-lazuli, which is blue with specks of gold) by a balanced path from earth to heaven (the pillars of turquoise). The East is the quarter attributed to Air, and the Hawk is there "seated", i.e. stable, not to be distracted by whatever thoughts arise in the mind.
Je dis moi : L'homme est une ipséité (Iechidah, le Faucon), momentanément incarnée dans un monde d'affolante multiplicité phénoménale (vert, élément terre), et vouée, par l'Initiation (montagne), à réintégrer son unicité, c'est-à-dire à s'annuler en l'Ain-Soph béni (lapis-lazuli, i.e. Nuit) : le tout, dans son Ascèse, est qu'il ne dévie ni vers la rigueur, ni vers le laisser-aller (piliers), qu'il n'ait pas peur (seated) et qu'il observe toute chose du point de vue du Soleil (East), c'est-à-dire du point de vue du Puer Æternus (Cf. AL 1, 49).

2. So came I to Duant, the starry abode, and I heard voices crying aloud.

Commentaire : Notez que Duant = 70, dans une séquence 4(D), 10(Du), 11(Dua), 61(Duan), 70(Duant) et que 4 + 10 + 11 + 61 + 70 = 156.

3. O Thou that sittest upon the Earth ! (so spake a certain Veiled One to me) thou art not greater than thy mother ! Thou speck of dust infinitesimal ! Thou art the Lord of Glory, and the unclean dog.

Commentaire : Gardez constamment deux morceaux de papier dans votre poche. Un sur lequel est écrit "Je suis un chien impur", un sur lequel est écrit "Je suis le Seigneur de Gloire".

thou art not greater than thy mother : de quelle "mère" s'agit-il ?

Le 156 du précédent verset nous l'indique : il s'agit de Babalon, notre Mère, qu'au chapitre 1 du Tao Te King, Lao-Tseu, premier entre les Mages, appelle < la Mère des dix-mille êtres > (Cf. article 2 du crédo gnostique) et < la Porte de toutes les essences > (Babalon signifie littéralement "Porte de DIEU").

Love is the law, love under will.
- ☉︎ in 0° ♓︎ : ☽︎ in 15° ♉︎ : ♃︎ : Ⅴⅴⅰ.

Illustration : Babalon Divina Madre par Paulo de Loyola

mercredi 17 février 2021

1600 Ashes : Pourim en plein Carême

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est aujourd'hui le quatre cent vingt et unième anniversaire du Martyr de Giordano Bruno (que DIEU venge son sang) et, ma foi, la cancel culture étant l'excommunication, le deplatforming la mise à l'index et l'accountability la chasse aux hérétiques, je suppose que si les Chrétiens se plaignent d'une "déchristianisation des mœurs en Occident", c'est parce qu'on n'y brûle pas encore physiquement les non-woke.

Amis chers, la Lecture de ce mercredi est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 61 à 64.

61. That is thy drunkenness, O holy one, and the winds whirl away the soul of the scribe into the happy haven.

Commentaire : Le rabbin cabaliste qui s'apprête à célébrer Pourim, la rockstar sur le point de monter sur scène et le clubber enjoué du temps où il y avait des clubs, partagent un Secret : l'alcool ayant pour effet neurologique de stimuler l'hémisphère droit du cerveau et d'en inhiber l'hémisphère gauche — et les hémisphères commandant à la partie du corps qui leur est opposée — l'ivresse déclenche le Chesed divin.

D'où : "Il y a un Bon Dieu pour les ivrognes" — et le merveilleux fast forward de l'ébriété, qui néantise la Restriction, pulvérise l'obstacle et que le peuple appelle "la Chance".

C'est un Arcane qu'au regard du calendrier troglodyte, on pourrait formuler cette année : Pourim en plein Carême.

62. O Lord God ! let the haven be cast down by the fury of the storm ! Let the foam of the grape tincture my soul with Thy light !

Commentaire : De ce verset, Fra Aureus écrit : < Jumping over your own shadow is impossible > — c'est-à-dire : n'oubliez jamais que la descente est inévitable : l'I am I n'est que momentanément anesthésié par l'extase spirituelle, l'harmonie communautaire ou le plaisir sensible : comme tout natif du Cancer, la lumière le rend agressif et, dès l'instant de son réveil, il rentrera par la fenêtre en vrombissant dans les aigus.

Tout le malheur de l'homme est dans le Solstice d'Eté, c'est-à-dire dans l'impossibilité de rester sur ses gardes à l'instant du pic orgasmique : c'est ainsi qu'une nation s'endort dans une opérette d'Offenbach et se réveille à Biribi, que le boomer hippie devient boomer yuppie, qu'on est encore à rire de la sortie du président Chirac au fort de Brégançon quand le World Trade Center dégringole tout seul.

63. Bacchus grew old, and was Silenus ; Pan was ever Pan for ever and ever more throughout the æons.

Commentaire : Aujourd'hui, 17 février 2021 e.v., les Chrétiens, qui supplicient Giordano Bruno, entrent en Carême alors que les Juifs, qui, eux, supplicient Haman, se préparent à Pourim — Outre sa portée symbolique évidente, cette coïncidence est délicieusement synchrone au sens profond de ce verset.

64. Intoxicate the inmost, O my lover, not the outermost !

Commentaire : Telle une nation gouvernée par un Sage, ou une door bitch qui sait son métier, chérissez ce qui est en vous et excluez sans ménagement ce qui vient de l'extérieur, car le stockage de connaissances googlesques nourrit Da'ath, dont se nourrit l'I am I qui transforme Patrocle en Zaza Napoli.

Toutes les bénédictions.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 28° ♒︎ : ☽︎ in 3° ♉︎ : ☿︎ : Ⅴⅴⅰ.

Précèdent commentaire sur ce péricope: Funky chrysogomphe (2020)

mardi 16 février 2021

Dragonfly Dusk

Sing now of London
At fall of dusk;
A summer dragonfly
Crept from the husk.
Dragonfly, on whose wing Run golden wires;
So, down a street pavement,
Lamps throw their fires.
Dragonfly, whose wing is pricked
By many a spark;
Electric eyes of taxis
Bright through the dark.
Dragonfly, whose life is
Cold and brief as dew,
Drone now for
London dusk,
Soon dead too.


— Raoul Loveday

Frater AUD, a boy of 22, the most brilliantly promising magician I ever even dreamt of, came here on Nov. 26 and died last Friday. It is an absolute knock-down blow. I had built the greatest hopes on him as a helper. He had just come down from Oxford with First Class honours in History, he understood the Law, the principles of Magick and Yoga almost, as it were, by instinct.

— Aleister Crowley, Lettre à Frank Bennett (Fra Progradior), 23 février 1923

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est aujourd'hui la greater feast de Frater Aud, Raoul Loveday, de mémoire bénie, qui fut très précisément le Petit Prince de St-Ex et la définition magique, c'est-à-dire ultime, de ce qu'en hébreu, les rabbins surnomment Talmid Hakham.

Frater Aud, qui avait été, "au premier regard", reconnu par le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) comme son Successeur, fut le premier Thélémite à mourir dans l'Aeon d'Horus, et mourut à l'Abbaye de Thélème de Cefalù.

At fall of dusk a summer dragonfly : Libellule d'été à l'entre-chien-et-loup indeed !

Amis chers, la Lecture de ce mardi est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 57 à 60.

57. Then was the Adept glad, and lifted his arm. Lo ! an earthquake, and plague, and terror on the earth ! A casting down of them that sate in high places; a famine upon the multitude !

Commentaire : Il est, relativement à l'Epée, un adage qui affirme qu'il suffit au Magicien de la brandir pour que les oppositions à son Ascèse, qu'elles soient internes (acédie) ou externes (gens lourds faisant barrage), tombent, d'elles-mêmes, en morceaux.

On croit à une métaphore, à une allégorie, jusqu'à ce qu'on atteigne au Zelatorat et qu'on forge l'Epée.

C'est une réalité littéralement opérative — presque rigolote à force d'être littéralement opérative — que m'a invariablement confirmée l'expérience directe depuis l'an 2005 e.v.

Cela dit, prudence :
Le danger du Zelatorat est qu'on ne veuille plus le quitter. — Sir Aleister, Magick

Quand je mourrai, répandez mes cendres sur l'année 2005. — Sir Shumule, Sol in Taurus
58. And the grape fell ripe and rich into his mouth.

Commentaire : De ce verset, le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit: < The whole idea of his relation with Mankind as a Redeemer proves phantasmagoric. The truth of the matter is that he has `"eaten a grape" i.e., begun to enjoy the banquet with his Angel proposed in Verse 50 >, et il renvoie l'étudiant à AL 1, 31.

Le Maître Ever, Marcelo Motta, d'éternelle mémoire, rapproche alors AL 1, 31 de la remarque suivante, faite par Sir Aleister :
All this talk about 'suffering humanity' is principally drivel based on the error of transferring one's own psychology to one's neighbor. It is necessary that we stop, once for all, this ignorant meddling with other people's business. Each individual must be left free to follow his own path ! America is peculiarly insane on these points. Her people are desperately anxious to make the Cingalese wear furs, and the Tibetans vote, and the whole world chew gum, utterly dense to the fact that other nations, specially the French and British, regard 'American institutions' as the lowest savagery, and forgetful or ignorant of the circumstance that the original brand of American freedom--which really was Freedom--contained the precept to leave other people severely alone, and thus assured the possibility of expansion on his own lines to every man.
Que dire, grands dieux ! de plus impeccablement juste en 2021, à l'heure où s'établit, — par la violence, la censure, le wokisme, les purges, l'ô combien symbolique bâillon coronavirus, la thérapie génique pour les dissidents, les confiscations arbitraires et l'assignation à résidence forcée, — un gouvernement mondial ayant pour référence culturelle unique et obligatoire, c'est-à-dire pour soleil, l'Amérique de Joe Robinette Biden ?

59. Stained is the purple of thy mouth, O brilliant one, with the white glory of the lips of Adonai.

Commentaire : De ce verset, le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit: < Every act of the Adept is really the kiss of his Angel >, ce à quoi le Maître Ever, Marcelo Motta, réplique: < Not exactly what is meant here, etc. >

Je dis moi qu'il ne s'agit pas de désaccord mais d'une simple différence de niveau de lecture et que < Every act of the Adept is really the kiss of his Angel > est très exactement what is meant here, à condition d'aller suffisamment profond.

Voyez : L'Adepte est en Tipheret, i.e. en connexion direct au Divin, via le Sentier de la Prêtresse, en l'occurrence son Saint Ange Gardien, comme il est dit de Gimel : < Ange de DIEU secourant tout homme. > (Livre de Thoth, Mnémonique)

Chacun de ses actes est donc bien un < baiser de son Ange. >

Problème (stain sur le purple sacerdotal) : si tous les actes du Prêtre sont téléguidés, comment produira t-il, karmiquement, le moindre mérite pour lui-même ?

Et cela nous renvoie, en tant que principe général, aux Insolubles Questions : Si DIEU S'occupe intimement de la conduite de nos vies, comment notre libre-arbitre individuel peut-il coexister avec Sa providence ? Comment nos décisions seraient-elles "autonomes", puisque DIEU sait déjà ce que nous allons choisir ? Si DIEU connait l'avenir, le libre-arbitre existe t-il ?

La réponse à ces questions se trouve à un niveau de Chokhmah si totalement transcendant que l'esprit humain est incapable de l'atteindre — Elle ne peut simplement pas être intégrée par l'esprit humain, non plus qu'un cercle de 20 cm de diamètre ne peut être entouré par un cercle de 10 cm de diamètre — Celui qui comprendrait véritablement ces Mystères ne serait plus un humain du tout, mais un ange : c'est le sens profond de < Every act of the Adept is really the kiss of his Angel. >

60. The foam of the grape is like the storm upon the sea; the ships tremble and shudder; the shipmaster is afraid.

Commentaire : En cas de danger, < Worship then the Khabs, and behold my light shed over you > (AL 1, 9) : puisque < Every man and every woman is a star > (AL 1, 3), apprenez à vous identifier à ce Point qui constitue un axe de stabilité autour duquel tournoient les cycles de turbulence émotionnelle, comme il est écrit : < remember, o chosen one, to be me... I am the axle of the wheel... I am not extended, and Khabs is the name of my House. > (AL 2, 76 ; 2, 7 ; 2, 2)

En demeurant un centre de gravité réactif et mobile, nous parvenons à conserver notre équanimité sans renoncer tout à fait à nos émotions : nous arpentons le pont du yacht en contemplant l'horizon et les jolies passagères, sans que les tremblements et les secousses fassent tomber les glaçons de notre cocktail.

Notre parcours ici-bas est celui d'un navire dans la tempête : en nous attachant à notre astréité, à notre nature profonde, et en nous adaptant à la nature de notre environnement — en faisant, pour ainsi dire, correspondre nature et nature, comme dans un mariage réussi — nous nous libérons de la soumission à l'incertitude des circonstances, c'est-à-dire de la tentation de réintégrer le troupeau par crainte de l'inattendu — C'est le principe dit de la Chèvre de Monsieur Seguin ou : < ye shall turn not back for any > (AL 3, 46).

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 27° ♒︎ : ☽︎ in 21° ♈︎ : ♂︎ : Ⅴⅴⅰ.

lundi 15 février 2021

Love is the law

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'était hier la Saint-Valentin et F me demande : "love is the law ?" en me relayant un article, paru à cette occasion, dans lequel un "chrétien américain vivant au Canada" (ce qui fait un peu beaucoup) écrit :
"Love" is not a real thing. It is just a chemical process in your brain that drives you to reproduce.
"L'amour" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vous reproduire.
Passons — charitablement — sur l'écrasante fadeur de la platitude marxiste et les perspectives sinistrement big-brotheriennes qu'ouvre ce genre de considérations incel — Mais à quel degré de christianisme, c'est-à-dire d'incohérence, faut-il avoir dégringolé pour nier qu'un phénomène existe en citant, comme preuve de sa non-existence, le support somatique de sa manifestation ?

Cela revient très précisément à dire : « Le "soleil" n'est pas une chose réelle. C'est juste une étoile de type naine jaune d'une masse d'environ 1,989 1 × 10 à la puissance 30 kg, composée d’hydrogène (75 % de la masse ou 92 % du volume) et d’hélium (25 % de la masse ou 8 % du volume). »

Ou bien : « "L'énergie" n'est pas une chose réelle. C'est juste le produit d'une particule de masse par le carré de la vitesse de la lumière dans le vide. »

Les blessures psycho-affectives, hélas ! entraînent invariablement, chez celui qui en souffre, ce genre de syndrome "renard à la queue coupée" — et j'imagine que l'infortuné rédacteur de ces sottises cherche l'attention d'un auditoire à qui les séquelles du traumatisme "le père noël n'existe pas" font tendre à considérer "fake !" comme un argument sans réplique...

Question de force de gravité : aux derniers échelons de sa descente vers l'extinction, une culture espère le repos et s'empresse, par conséquent, de prendre le cynisme pour de l'intelligence, la tristesse pour de la lucidité, le matérialisme pour du "simple bon sens" : c'est l'horizontalisation systématique qui atteste "physiquement" de sa transition vers l'état de cadavre.

S'il n'était américain et connaissait, en fait d'aliment, autre chose que le donut, ce chrétien malheureux nous dirait : « la "gastronomie" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vous nourrir. »

Or, la tristesse étant la chose la plus confortable du monde, l'argument se décline à l'infini : « "l'architecture" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vous protéger de la pluie »... « "l'élégance" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vous vêtir », etc.

Il est écrit : < These are dead, these fellows; they feel not > (AL 2, 18) : l'homme a produit les Hautes Civilisations quand l'Amour était pour lui un dieu (mais « la "civilisation" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vouloir intégrer un groupe ») : le Letzter Mensch affirme que love is not a real thing et produit Joe Biden, le bâillon covid et le vaccin mRNA.

Tout cela est, en fait, très millénial : un idéal de tube digestif et un projet de vie en état de mort encéphalique — Comme l'athée veut bénéficier des largesses divines sans avoir à dire merci, mais se réserve le droit de blasphémer, le millénial nie sa propre humanité (le vecteur "rouge", diraient les alchimistes, qui transmute en haute gastronomie la nécessité biologique d'ingérer de la nourriture solide), parce que Darwin, c'est tellement moins stressant, et reproche ensuite à ses dirigeants de le traiter en singe...

Toute notre époque est là : l'univers, < for beauty's sake and love's > (AL 3, 56), ne sait plus quoi inventer pour se débarrasser du Letzter Mensch.

Amis chers, la Lecture de ce lundi est Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 53 à 56.

53. And He answered Him : Have I not the key thereof ? I am clothed with the body of flesh ; I am one with the Eternal and Omnipotent God.

Commentaire : Answered me rappelle ici qu'en Japonais, si l'on unit le caractère 応, qui signifie "Grand", au caractère 神 qui signifie "dieu" — et que, donc, l'on écrit "Grand dieu" — on obtient la Formule 
応神, qui signifie littéralement "répondant aux dieux — answering the gods" (au sens de "répondant à la sollicitation divine", "accomplissant la volonté divine", etc.)

54. Then said Adonai : Thou hast the Head of the Hawk, and thy Phallus is the Phallus of Asar. Thou knowest the white, and thou knowest the black, and thou knowest that these are one. But why seekest thou the knowledge of their equivalence ?

Commentaire : Le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit de ce verset: < The Angel asks why one who possesses absolute Sight and Lordship and power to soar (the Head of the Hawk) who has creative energy able to fertilize Nature, his mother, sister, and wife (The Phallus of Asar) one who knows the paris of opposites, and the fact of their identity, should trouble to calculate the equations which express the relations between the illusory symbols of diversity. >

C'est toute l'importance du Mythe — l'"abat-jour" par lequel peut s'exprimer la vision que les Mages ont des vérités fondamentales.

Dans le cours du développement organique d'une religion, les rites viennent plus tard, pour maintenir dans le monde visible l'application des lois éternelles révélées par la voie du Mythe — la prière devient nécessaire lorsque l'homme se sent incapable d'organiser sa vie actuelle ou future en harmonie avec ces lois si des Puissances d'en haut ne l'aident et le protègent — et enfin la philosophie intervient lorsque chez l'homme les facultés mentales ont pris un développement tel qu'elles ont plus ou moins aboli, ou tout au moins obnubilé sa capacité de garder un contact direct avec les réalités fondamentales.

Un pas de plus et c'est la science matérialiste, qui consiste à toucher le fond.

Tel est le processus que Huysmans "remonte" en disant : "La science moderne ne fait que confirmer les enseignements de la Magie d'antan."

55. And he said: That my Work may be right.

Commentaire : Mon Maître dans l'A
A, le vicomte de C., enseignait, quant à la Doctrine du Pas Suivant et à celle du "mieux ennemi du bien" : < Le souci du travail bien fait doit se limiter à constater, le soir au coucher, comme un commerçant "fait sa caisse", que l'on a bien accompli chacun des exercices que comportait sa journée. Surtout rien de plus. >

56. And Adonai said : The strong brown reaper swept his swathe and rejoiced. The wise man counted his muscles, and pondered, and understood not, and was sad. Reap thou, and rejoice !

Commentaire : Le sens profond est dans le mouvement de la faux : la vie et la mort sont le même mouvement naturel qui va et vient — il n'y a donc pas de différence essentielle entre elles : < Hadit is motion > (NC/AL 1, 1), or Hadit déclare : < I am Life, and the giver of Life, yet therefore is the knowledge of me the knowledge of death >, comme il est écrit (AL 2, 6).

Nul ne peut imposer la vie ou la mort, elles sont au-dessus de l’intelligence humaine — comme il est écrit < it is the light higher than eyesight > (AL 2, 51) — et leur processus est transitoire comme la mue du Serpent : le Prince les reçoit sans hystérie et les saisit avec nonchalance, comme une donne de carte à une table de Hold'em.

Du reste, pourquoi craindre la mort ? Le sommeil qui nous délivre de nos soucis n'est-il pas préférable aux inquiétudes, aux contraintes, aux promiscuités du jour ? La privation de sommeil n'est-elle pas la pire des tortures ? D'où < thou shalt long for death > (AL 2, 73), qui signifie : le véritable drame de l'existence, c'est que la mort vaut mieux que la vie, mais que le suicide est interdit.

Donc : < fear neither men nor Fates > (AL 3, 17), c'est-à-dire : ne crains ni la vie, ni la mort qui ne font initialement qu’un.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 27° ♒︎ : ☽︎ in 11° ♈︎ : ☽︎ : Ⅴⅴⅰ.

jeudi 11 février 2021

are not they the Ox ?

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est demain le Nouvel An lunaire ! Nous entrons dans l'année du Bœuf de Métal, donc dans quelque chose de pesamment agraire — que dis-je ? de chtonien jusqu'à l'inhumation ! (Les Orientaux appellent "Métal" celui des cinq éléments que nous appelons "Terre").

En tant que Rat, ça ne me tracasse pas du tout : le Bœuf est chevauché par le Rat.

Celui qui brûle d'exercer un magistère moral, philosophique, idéologique, etc. (thème d'une incarnation Bœuf) doit être connecté, par le haut, à celui qui voue sa vie à l'Initiation aux Mystères (thème d'une incarnation Rat) : c'est le replay perpétuel du jour où Confucius interrogea Lao-Tseu — lequel devait, quelques années plus tard, quitter la Chine à dos de Bœuf.

Aussi bien, < are not they the Ox, and none by the Book ? > (AL 1, 48) : comme tous les douze ans, émerveillons-nous que le Signe lunaire attribué à Chokhmah s'appelle le Bœuf (牛 signifie absolument "Bœuf", même si l'on préfère souvent, pour des raisons freudiennes, parler de "Buffle"), puisque Chokhmah s'alimente au Sentier d'Aleph א (Aleph signifie "un Bœuf") et donne naissance au Sentier de Vav ו, attribué au Signe solaire du Taureau ♉︎.

Amis chers, la Lecture de ce jeudi est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 41 à 44.

41. (The scribe was wroth thereat. He spake : O Adonai and my master, I have borne the inkhorn and the pen without pay, in order that I might search this river of Amrit, and sail thereon as one of ye. This I demand for my fee, that I partake of the echo of your kisses.)

Commentaire : J'ai logé trois années entières (2000-2002) chez mon Maître avant d'oser solliciter l'Initiation et c'est me souvenir de ce verset qui fut, ce Jour-là, mon < sound of a flute in dim groves that haunt the uttermost hills > (LLL Pr, 2) et éveilla en moi la nostalgie des Choses Divines.

42. (And immediately it was granted unto him.)

Commentaire : Le Maître Ever, de mémoire bénie, dit de ce verset : < The scribe in the verses, indignant upon realizing that the Adepts are not really "saving" anybody but themselves, demands the fulfilment of his contract. The accounting is immediately done, for the Masters, unlike "black brothers", pay their debts. >

Dites à votre Instructeur : "Je n'ai pas pour vocation d'être le sycophante d'un banal cult leader, mais de trouver un Sage, d'apprendre tout ce qu'il sait, de l'égaler et de le dépasser." — S'il opine avec bienveillance, et vous rappelle que "c'est en dépassant son Maître qu'on l'honore", vous avez trouvé votre Enseignant ; s'il fait la tête, quittez-le.

43. (Nay; but not therewith was he content. By an infinite abasement unto shame did he strive. Then a voice :)

Commentaire : Autre principe invariable de discernement : si, lorsque votre Instructeur discourt des Sciences Divines, vous avez honte de vous-même, vous avez trouvé votre Enseignant ; si, en revanche, vous ressentez du "boostage" d'égo, quittez-le.

(En vertu de la perpendicularité de la croisée des chemins : pour choisir un entraîneur sportif, c'est exactement le contraire.)

44. Thou strivest ever; even in thy yielding thou strivest to yield—and lo ! thou yieldest not.

Commentaire : Aux plans magique, mystique, communautaire et rituel, le Yield, — le "lâcher-prise", — est, bien entendu, la vertu spirituelle suprême et omnipotente.

Le Sage dit : HOOR-PAAR-KRAAT est la Nature intrinsèque de DIEU. Or, c'est un nouveau-né.

Le pauvre hère dit : C'est se débattre qui fait souffrir ; la vie cesse de s'acharner sur celui qui renonce.

Ils ont, en réalité, dit exactement la même chose, d'où la propension des Sages à se faire pauvres hères et ce troisième principe invariable de discernement : si les ploucs et les médiocres ne se protègent pas de l'effroi que suscite en eux la présence de votre Instructeur en le traitant de "fou", de "marginal", etc. — comme il est écrit : < they that see thee shall fear thou art fallen : but I lift thee up > (AL 2, 53) — quittez-le.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 22° ♒︎ : ☽︎ in 18° ♒︎ : ♃︎ : Ⅴⅴⅰ.

Précèdent commentaire sur ce péricope : F*** Me I'm A Thelemite (2020)

mercredi 10 février 2021

Gift of Virgo

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est aujourd'hui la greater feast du major-général John Frederick Charles Fuller, thelemic royalty et gift of Virgo.

Au plan blanc, il fut l'adepte Perardua, élève direct du Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré).

Au plan rouge, il composa le Liber DCCCCLXIII.

Au plan noir, il fut, de très loin, le plus génial et plus influent théoricien militaire depuis Sun Tzu.

Rejoice exceedingly qu'il arrive à des übermenschen de cette trempe de parcourir la Terre !

Mémoire éternelle.

Amis chers, la Lecture de ce mercredi est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 37 à 40.

37. So they will reproach thy servant, saying : Who hath set thee to save us ?

Commentaire : Il me revient, à lire ce verset, une conversation où j'eus le regret de blesser, malgré moi, un élève particulièrement solide et d'excellente lignée.

Je venais de lui dire, en réponse à une question intime : "J'ai longtemps affirmé que je marcherais sur Kim Kardashian pour épouser Ayn Rand et c'était une erreur. Un homme doit choisir Kim Kardashian et renvoyer Ayn Rand.

"Dans le cas d'une femme, c'est l'inverse : elle doit épouser un génie et garder le gogo-dancer pour ses cinq à sept.

"C'est, en effet, la marque du Masculin, i.e. du Chesed, i.e. de la Nature Divine Soi-même, de vouloir une vie qui soit belle, mais passagère — Le peuple ne dit-il pas, en ce sens : "Ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont" ? — Or, quoi d'étonnant à cela ? Les prisonniers les moins coupables ne sont-ils pas les premiers à être libérés ?

"Tel est l'arcane que les Anciens Sages du Nord illustrèrent en disant que Hel est une beauté frigide dont la moitié du visage a été abîmée : elle a un côté Monica Bellucci et un côté grande accidentée horrible, et c'est la leçon ultime sur la mort, c'est-à-dire sur la vie (AL 2, 6) : il ne faut voir la Camarde, qui est le féminin intégral, que sous son bon profil, comme il est écrit < ta mort sera belle > (AL 2, 66)."

J'ignore encore, très sincèrement, ce qui, dans ces paroles, a pu dépiter mon élève à ce point.

38. He will be sore distressed.

Commentaire : De ce verset, le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit : < He in his human mind, is distressed at this. >

A quoi le Maître Ever, de mémoire bénie, répond : < The "servant" is, of course, the "scribe", that is, the initiated instrument of flesh. >

La tristesse étant le pire des naufrages, c'est donc très précisément une disputation pour établir si la fin du Titanic est due à l'hystérie personnelle de son capitaine ou au manque de résistance de l'acier de sa coque.

39. All they understand not that thou and I are fashioning a boat of mother-of-pearl. We will sail down the river of Amrit even to the yew-groves of Yama, where we may rejoice exceedingly.

Commentaire : On m'a raconté qu'un fils de bonne famille, tombé dans la purée et vivant d'expédients, à qui l'on avait confié un solitaire énorme avec mission de le vendre à un magnat américain, put s'embarquer clandestinement pour New York, sur un yacht infiniment au dessus de ses moyens, et y voyager en premium parce que le capitaine du navire, à la vue du solitaire à son doigt, l'avait pris pour un milliardaire.

L'imposteur avait évidemment soin, à bord, pour ne pas éventer la supercherie, d'afficher la joie insouciante et les manières affables d'un être à qui l'existence a toujours souri à tous les plans.

Sa popularité auprès de l'équipage et des passagers, tous VIP, crût au point que le capitaine lui proposa amicalement, un soir, autour d'un cognac, une combinaison à la Fernand Legros : il lui verserait une somme considérable pour associer son nom au sien sur la paperasserie relative au stock de tableaux de maîtres qu'il transportait, afin que son crédit (du moins, le crédit qu'il lui supposait...) rende les douaniers un peu moins tâtillons 
— Notre homme accepta sur un ton qu'il parvint à ne pas rendre trop fiévreusement empressé.

Une fois seul, hélas ! alors que, sur le pont, il admirait l'océan dans la nuit, sa bague tomba par dessus bord, lui faisant perdre à la fois son shtick et l'objet même de son voyage.

Il était absolument désespéré, transi d'angoisse, mais, ne souhaitant pas vraiment finir le trajet à fond de cale, résolut de conserver, envers et contre tout, sa joyeuse attitude de golden boy fils-à-papa.

Or, le jour de l'arrivée à New York Harbor, le capitaine du navire mourut : le passager clandestin se retrouva seul propriétaire d'une cargaison de tableaux de maîtres, soit dix-mille fois la valeur du solitaire !!!

Moralité : Rejoice exceedingly ! Au plan karmique, le diamant n'appartenait pas à cet homme, et la preuve est qu'il l'a perdu 
— Les tableaux de maîtres, en revanche, lui appartenaient bel et bien, et la preuve est qu'il les a gardés —Mais il n'a pu recevoir ce qui lui revenait que grâce à sa joie.

40. The joy of men shall be our silver gleam, their woe our blue gleam—all in the mother-of-pearl.

Commentaire : La joie et la détresse jaillissent d'elles-mêmes, exactement comme la musique sort d'une flûte qui est essentiellement un tube creux — C'est l'agencement parfait des choses sur la Roue des Temps qui nous fait appréhender, avec crainte et/ou émerveillement, le Divin 
— mais qui peut connaître l'origine de cet agencement ?

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 22° ♒︎ : ☽︎ in 6° ♒︎ : ☿︎ : Ⅴⅴⅰ.

mardi 9 février 2021

Sir Shumule made me do it

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Cette nuit, farabuleuse conversation avec Fra H, lequel m'a rappelé qu'à la question "Pour quelle raison souhaitez-vous intégrer l'OTO ?" il avait, autrefois, répondu, sur le Questionnaire Préliminaire à son affiliation : "Sir Shumule made me do it".

Il m'a également demandé s'il y avait un rituel précis à observer pour l'Etude.

Je lui ai répondu : "Personnellement, je me couvre la tête (AL 1, 61), bois un cocktail Looping-Papaye et porte ma montre Chopard Ice-Cube. C'est tout."

Du cocktail, j'ai écrit :
Si vous êtes plutôt fils de diamantaire sud-africain d'avant la fin de l'Apartheid, entouré de top-models ultracocaïnées au bar du lounge VIP des Bains-Douches en 1985, ce cocktail s'appelle le "Looping-Papaye".

Si, en revanche, vous vous sentez ex-Oberstgruppenführer en exil, ressassant ses frasques de jeunesse au bord de la piscine hollywoodienne d'une pagode fortifiée, il s'appelle "SS in Uruguay".

Dans un shaker empli de glace, mélangez, dans cet ordre :

1 dose de Curaçao bleu
1 dose de jus de papaye
1 dose de Pisang Ambon (liqueur de banane)
2 doses de rhum blanc
3 doses de jus de pamplemousse.

Mélangez. Passez. Complétez avec quelques traits de Tonic.

Dégustez à la paille.
De la montre, j'ai écrit :
L’objet auquel je tiens le plus en ce monde est une montre Chopard Ice Cube offerte à moi par le plus bel amour de ma vie.
Je veille à l’entretien et à la sécurité de ce trésor avec un soin maniaque !!!
Faites-moi pourtant bien l’honneur de croire que, depuis la fin de mon idylle avec celle qui m’en fit cadeau, j’ai livré dans tous les dialectes!... J'en ai tronché des ordonnatrices de rallyes mondains emperlousées, issues des grandes familles de l’Ouest, sous l’œil libidineux de maris candaulistes!… J’en ai cravaché des pénitentes!... J’en ai décapsulé des lolitas, tringlé des nuiteuses cocaïnées, des escortes slaves et des tomboys de choc!… Mais rien n’est parvenu à diminuer l’intensité de la ferveur proprement religieuse que je voue à cette montre et à ce qu'elle représente…
Amis chers, la Lecture de ce mardi est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 33 à 36.

33. Let us take our delight in the multitude of men ! Let us shape unto ourselves a boat of mother-of-pearl from them, that we may ride upon the river of Amrit !

Commentaire : Ce verset me rappelle toujours une des affaires complexes et traumatisantes dont la chronique de ma chère vieille famille est jonchée.

Voici :

Mon grand-père était impénitent veneur devant l'Eternel, mais plus ou moins hydrophobe — Son frère, qui passait, en revanche, la plupart de son temps en mer, lui demanda, un jour, de le remplacer à bord d'une partie de pêche au requin donnée au large de Nouméa — Mon grand-père accepta, mais, une fois sur place, se débrouilla si mal que tout le matériel (high-tech, à l'époque) qui lui avait été confié finit au fond de l'eau... — A son retour en métropole, il offrit de rembourser mon grand-oncle et acheta même pour lui un équipement bien meilleur et plus sophistiqué (et plus cher) que celui qu'il avait perdu — mais l'autre resta inflexible : il voulait son matériel, un point c'est tout.

Ce conflit fut, pour mon aïeul, l'occasion d'une série d'épreuves et de drames, — impliquant effroyables squales, pêcheurs de corail et sorciers canaques, — au terme desquels il devint, au détriment de son frère, chef du conseil de famille et riche comme Crésus.

J'ai longtemps médité le sens profond de ces aventures et voici ma conclusion: un courant est épuisé quand le printanier renouveau lui semble une innovation scandaleuse, et lui fait pousser les cris d'orfraie de Ménélas trouvant Hélène au lit avec Pâris, ou ceux des médias SJW assistant, en 2016, à la victoire de Trump — C'est le sens de l'immortelle parole de Merlin l'Enchanteur, de sainte mémoire : < les cocus meurent en mai. >

34. Thou seest yon petal of amaranth, blown by the wind from the low sweet brows of Hathor ?

Commentaire : J'écrivais, l'année dernière à la même date :
De ce verset, le Maitre Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit : < Il y a deux points de vue, de même que le sourire d'une fille implique la mort de nombreuses cellules dans son corps > et si cela nous renvoie, bien sûr, au shumulisme fondamental
Il y a deux règles pour vivre heureux : la première, c’est de n’accorder aucune importance aux soucis mineurs ; la seconde, c’est que tous les soucis sont mineurs. (Sol in Taurus)
nous pouvons, — herméneutiquement, — ouvrir davantage les choses et affirmer : la Gen-Z — génération de < force et feu > (AL 2, 20) — succède aux Milléniaux — Génération Oryctérope — comme Horus succède à Seth, pourvu que, dans son conflit avec la "gestion des ténèbres" que constitue l'existence incarnée, elle renonce à son œil gauche (celui qui lit le monde selon l'hémisphère gauche du cerveau : pensée logique, autorité, ratio, loi, principes théoriques abstraits, etc.) et ne se serve plus que de son œil droit (celui qui lit le monde selon l'hémisphère droit du cerveau : pensée magique, rêves, sexualité, poésie, application pratique, etc.)
En un an, la pertinence de ces remarques a pris un relief que je juge hyper inquiétant.

35. (The Magister saw it and rejoiced in the beauty of it.) Listen !

Commentaire : Listen nous renvoie à nos considérations d'hier sur la formule Amen. Notons que l'invocation centrale du Judaïsme est le Shéma (litt: "écoute !") et que ce mot s'écrit ש (prépondérance de la force blanche : âme, homme, feu, verticalité, etc.) + מ (prépondérance de la force noire : corps, femme, eau, horizontalité, etc.) = ע (Yule, qui, sur la Roue de l'Année, équivaut à la Conception sur la Roue de l'Existence.)

36. (From a certain world came an infinite wail.) That falling petal seemed to the little ones a wave to engulph their continent..

Commentaire : Les little ones n'ont, évidemment, aucune espèce de notion de rien du tout — Lao-Tseu, premier entre les Mages, dit que, relativement à la populace, il faut < vider les cœurs, emplir les ventres, affaiblir la volonté, fortifier les os, faire constamment en sorte que le peuple soit sans savoir et sans désirs, et que ceux qui savent n'osent pas agir. > (Tao Te King, 3). Panem et circenses, rien d'autre. L'Histoire ne se fait qu'à coup d'individus, et tout ce qui, politiquement, n'est pas intendance collective minimale est entreprise tyrannique.

Le prince ne peut jamais déchoir, les esclaves ne peuvent jamais s'élever (AL 2, 58) — Or, le prince n'est, pour les esclaves, ni un maître à penser, ni un guide de l'esprit, ni un laveur de cerveau, et la masse des esclaves n'est, pour le prince, ni un souffre-douleur, ni un exutoire, ni un tremplin pour ses ambitions — même si, à l'heure actuelle de la descente ultime, c'est-à-dire de l'inversion maximale, où les esclaves occupent les palais des princes et où les princes sont liés comme des esclaves, ce genre de considérations pures tendent à faire penser aux serviteurs du dernier empereur de Chine, qui observaient le protocole de la Cité Interdite jusque dans le camp de rééducation politique par le travail où ils étaient internés.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 21° ♒︎ : ☽︎ in 25° ♑︎ : ♂︎ : Ⅴⅴⅰ.

lundi 8 février 2021

Sir Shumule au Cap d'Agde

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Fr B m'a demandé si je devais au I Ching de toujours prédire infailliblement, des années à l'avance, tout ce qu'il va, politiquement, se passer dans le monde.

En l'occurrence, la réponse est : non.

Du reste, je ne m'amuse à ces pronostics que pour mettre l'ensemble des political commentators minable, non pour susciter une quelconque "réaction" dans le peuple : le sort des Trogs m'indiffère et je leur souhaite à tous un bon coup de seringue mRNA.

La marche du monde ne présente et n'a jamais présenté aucune espèce d'intérêt à mes yeux — J'écrivais déjà il y a dix ans :
A l’homme véritablement contemplatif, ne suffit-il pas de changer, de temps à autre, l’agencement de ses coussins ?

Dés que je sors, je vois des existences qui s’agitent, ou se fixent, dans le dédale de mensonges et de trahisons qu’est l’existence de l’homme blanc, et j’y perçois, au bout du compte, une forme – dégradée, pervertie, mais une forme quand même – de cette perpétuelle alternance de carnages aveugles et de joies éphémères qui, je le sais à présent, est notre seul avenir.

L’avenir ?… Honnêtement, je me rends compte que je m’en tamponne un peu – l’avenir ne m’intéresse qu’afin de voir mon fils se développer, et de me souvenir. Rien d’autre. En ce qui concerne l’activité humaine, l’idée de futur me laisse complètement froid. On ne me la fera jamais aux lendemains qui chantent – je veux juste davantage de la même chose que le présent. Puisque je suis, selon Odilon, « un roi barbare mérovingien parachuté dans l’occident chrétien démocratique et décadent », ce monde n’est pas le mien. Je dirais même, à mesure que je mûris, qu’il s’en éloigne de plus en plus.
Je n'ai rien à redire au projet Judge Dreddesque de Confinement Perpétuel – on pourrait même me soupçonner de l'avoir inspiré :
Voir des gens m’est intolérable. Ils sont hideux. Les [Français issus de la diversité] ont l’air de singes, et les Blancs ont l’air de [Français issus de la diversité]. Les hommes sont habillés comme des cheminots d’avant-guerre. Les femmes josianisent à qui mieux mieux. C’est désespérant. Gap a tué jusqu’à l’aspect comique des badauds de province.

Je devrais m’aérer – mais pourquoi ? Je sors d’en prendre : plus de trois mois à observer les écureuils dans notre parc sans avoir à subir la pollution humaine qui accompagne ici chacune de mes excursions... Je ne daube pas les écureuils du Bois de Boulogne, notez – ils sont très bien – mais si, en chemin pour leur rendre visite, je croise une seule personne qui réagit en me voyant passer, j’ai la sensation d’avoir donné plus que je n’ai reçu, et ça m’agace.

Mettons que j’aille à l’Aquarium du Trocadéro : j’y suis pour voir nager des poissons rares, et c’est moi que lorgnent tous les visiteurs. C’est ça, quand on est beau. Comme, de mon côté, je ne regarde personne – nil mirari, matière de dandysme –, je me sens floué dans la transaction. Autant m’acheter mon propre poisson, bien multicolore, et le regarder chez moi : je regarderai mon poisson, mon poisson me regardera, nous deviendrons amis, et personne ne gênera nos conversations en essayant d’entendre ce que mon poisson et moi avons à nous dire.

Je pourrai m’habiller à ma guise pour rendre visite à mon poisson, et n’aurai pas à soutenir la silencieuse réprobation des pauvres, qui trouvent qu’« à l’heure où tant de Français, etc. », mes élégances piétinent leur dignité de pauvres. Je pourrai éventuellement aller tout nu voir mon poisson. Le poisson s’en moque. Il n’est pas chrétien. Les chrétiens l’ont pris pour symbole malgré lui. Mais si, en revanche, je sors tout nu, fût-ce pour visiter l’Aquarium du Cap d’Agde, je retourne à la case départ : faire sensation sur mon passage, ce qui, en ce moment, m’exaspère bien davantage que ne m’intéresse le spectacle de poissons en train de nager.

Boire un cocktail à la terrasse de mon café favori me procure un ennui mortel. Je ne vois pas l’intérêt d’être assis au milieu de gens ordinaires qui essaient d’impressionner d’autres gens ordinaires. J'aime autant préparer mon cocktail moi-même, si cela me dispense de ces proximités.

Où que j’aille, je fais sensation, et cela a été le cas toute ma vie. Autrefois, il arrivait qu’on m’émerveillât en retour. Mais depuis que les filles sont choubabes, c’est terminé. Et les vieux ne m’intéressent que quand ils sont des rebouteux limousins illettrés qui ne s'expriment qu'en patois. (Spleen Shumulien, 2011).
Amis chers, la Lecture de ce lundi est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 29 à 32.

29. I have found that which could not be found ; I have found a vessel of quicksilver.

Commentaire : Puisque nous parlons kelim : mon plus récent élève, que nous appellerons Enfant-Jeune-des-Grand-Rocs (voir commentaire sur le verset 25), m'a offert, à son arrivée, — par allusion à la célèbre remarque faite par le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) au chapitre VII de la Deuxième Partie du Liber ABA, — une sublime coupe en verre de Murano, traitée selon la technique vénitienne qui confère à l'objet la capacité de changer de couleur si le breuvage que l'on y verse contient une substance toxique.

Il y a tant de messages codés dans ce pidyon que je renonce à en faire ici l'inventaire.

30. Thou shalt instruct thy servant in his ways, thou shalt speak often with him.

Commentaire : Le Maître Ever, de mémoire bénie, dit de ce verset : < Adepts frequently dislike going down into the filthy mud of matter to instruct that blind creature of slime from which they emerged as butterflies from a cocoon. >

La malédiction est très réelle, qui contraint les Adeptes à systématiquement devoir quitter leur pur lac de montagne pour plonger dans un bidet — Il ne s'agit pas du tout d'une métaphore — J'ai personnellement dû enseigner aux Heathen, neuf années durant, par la méthode armaniste, afin de m'acquitter de la chose.

31. (The scribe looketh upwards and crieth) Amen ! Thou hast spoken it, Lord God !

Commentaire : Amen est la formule magique la plus célèbre et la plus usitée au monde — Elle vient naturellement du nom du "seigneur des trônes du Double Pays", le divin Amoun, de sainte mémoire, qui signifie "le Caché".

En hébreu, elle s'écrit אָמֵן, c'est-à-dire Aleph (l'homme en tant que canal de la Lumière Divine, i.e. la verticalité) + Mem (l'Eau recherchant son niveau, le degré zéro de l'altitude, i.e. l'horizontalité) = Nun (la génération), d'où la traduction "Ainsi soit-il !", i.e. "Que cela soit !"

Guématrie : 91, qui est le Nombre Mystique de 13, Achad אֶחָד.

Temurah : מנא la Manne : ce qui ne tombe pas tout cuit du Ciel n'a aucune valeur.

Notarikon : Al Melekh Neheman : "DIEU est un roi en qui l'on peut avoir confiance".

32. Further Adonai spake unto V.V.V.V.V. and said...

Commentaire : De même que l'hiéronyme Perdurabo désigne l'Elève archétypal, VVVVV désigne le Maître archétypal.

Pour ce qui est de l'Elève, nous avons vu, au verset 28, que "le Juste, dans la voie du Cœur, est le Jeune Fou qui écoute son Maître en écolier attentif".

Mais quid du Maître ?

Lao-Tseu, premier entre les Mages, définit ainsi les Maîtres parfaits des Temps Anciens : < Ils étaient attentifs ! > (Tao Te King, 15)

Même chose donc ! C'est pourquoi le Livre du Cœur Ceint d'un Serpent décrit, en tout premier lieu (Cordis 1, 2 puis 32), le Maître du Temple idéal comme celui à qui DIEU parle, c'est-à-dire celui qui écoute.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 20° ♒︎ : ☽︎ in 11° ♑︎ : ☽︎ : Ⅴⅴⅰ.

dimanche 7 février 2021

Soft and Sinuous

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.


J'ai donné, en anglais, durant les Agapes, un cours sur le thème : Les pleurnichards à blessures affectives qui reprochent à la vie ou au monde les traumas qu'ils ont subi, blasphèment Hadit et Nuit.

La vie est une chose merveilleuse et ce monde est très réussi, ce sont les low men en circulation dans cette vie et dans ce monde qui posent problème et qu'il faut piquer, comme dirait Pfizer.

Que faire lorsque votre enfant voit un couple queer et vous demande pourquoi la dame a un zizi et le monsieur un déguisement de golden retriever?

Affecter de trouver ça normal équivaut spirituellement à une exécution par balle, en moins propre, de votre héritier — Pousser des cris de chaisière outragée confère inévitablement à la chose l'attrait capiteux d'un fruit défendu.

Tout ce que vous devez répondre à votre fils est : < These are evil folk, O beautiful boy, let us pass on to the Otherworld > (LLL 4, 53) — et passer tranquillement, en effet...

Même chose quand vous vous demandez pourquoi tant de gens, dans cette existence, vous ont fait tant de mal.

Je ne le dirai jamais assez : Ce monde est comme le Limousin : très beau mais peuplé de zombies. Allez votre chemin d'un cœur léger, écrit Friedrich Nietzsche, de sainte mémoire, sans même avoir conscience des malvenus, des evil folks, des evil ones (AL 2, 5) qui jonchent votre parcours : c'est le sens de < Trample down the Heathen > (AL 3, 11) et de < on the low men trample > (AL 2, 24).

Il faut, relativement à la proximité de < these fools of men and their woes > (AL 1, 31), si pénible qu'elle soit, une joyeuse inexorabilité digne de celle du Fou du Tarot, comme il est dit :
Je pourrais faire pleurer des enfants du Bénin, pourtant déshydratés. — Sir Shumule, School Days.
Et notez qu'aujourd'hui, j'ai développé tout cela non-stop, dans la langue de Shakespeare, sur une tartine à l'avocat et au crabe w/ salade de jeunes pousses, un dos de cabillaud lardé sauce beurre rouge w/ courgettes grillées, un filet de canette à l'orange w/ carottes et pommes de terre tournées, et une mousse de pommes à la cannelle — car nous tenions à remontrer à nos frères et sœurs d'outre-manche qu'il y a, grâce à DIEU, autre chose dans la vie que le cheddar au viandox.

< O dear my God ! what a feast Thou hast provided ! > (LLL 6, 42).

Amis chers, la Lecture de ce dimanche est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 25 à 28.

25. Thou wast long seeking Me; thou didst run forward so fast that I was unable to come up with thee. O thou darling fool ! what bitterness thou didst crown thy days withal.

Commentaire : De ce verset, le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit : < Perdurabo [c'est-à-dire l'Elève] hindered his own success by over eagerness. >


Mais j'affirme que l'idée de mon élève le plus récemment initié de prendre comme hiéronyme de Probationer une formule qui signifie "Enfant-Jeune-des-Grands-Rocs", parce que c'est la traduction littérale de son état civil, est plus géniale encore.

26. Now I am with thee; I will never leave thy being.

Commentaire : De ce verset, le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit : < Union once made is permanent. >

Quiconque à goûté au Château d'Yquem ne peut plus se satisfaire de piquette. C'est pourquoi la femme écarlate qui apostasie doit mourir affamée (AL 3, 43).

27. For I am the soft sinuous one entwined about thee, heart of gold !

Commentaire : HADIT est le Nom qui désigne DIEU en tant que Source secrète de toute vie (AL 2, 6) et cet Attribut est représenté par un Serpent, comme il est écrit : < I am the Snake > (AL 2, 22) et < I am the secret Serpent > (AL 2, 26).

Un serpent tue t-il ou donne t-il la vie ? Le petit prince se suicide t-il ou est-il délivré des contingences du désert et élevé jusque à l'étoile sur laquelle une rose l'attend ?

Hadit étant le yod primordial, précède, par définition, tout binaire : on ne peut donc pas plus répondre à cette question que cesser d'être biologiquement le fils de son père.

Ainsi le Serpent a connu Eve et conçu Caïn avec elle (VV 2, §1), ce que l'on peut traduire par "Perte du Paradis Terrestre et introduction du meurtre dans le monde ", mais que l'on peut aussi traduire par "Introduction de l'Initiation dans le monde (Marque de Caïn = Marque de la Bête, l'Hiérophante à l'Orient d'Eden, dont le fils sera Hénoch, litt. "Initié", qui voit DIEU face-à-face) par laquelle l'homme parvient à la Perfection."

Les Qabalistes enseignent, en effet, que le Messie sera la réincarnation de Caïn et que c'est pourquoi les mots נָחָשׁ (Serpent) et משיח (Messie) ont la même valeur numérique.

28. My head is jewelled with twelve stars; My body is white as milk of the stars; it is bright with the blue of the abyss of stars invisible.

Commentaire : Je puis, grâce à DIEU, parler de ce verset au quatre niveaux de l'exégèse, mais n'arrivais pas, ce matin, à extraire de lui un conseil pratique immédiatement applicable à mon Ascèse.

Je me suis donc rendu au Temple, où j'ai interrogé le I Ching à son sujet.
Quelle injonction pratique tirerons-Nous du verset 28 du chapitre 1 du Livre du Cœur Ceint d'un Serpent ?
J'obtiens : Mong, la Folie Juvénile.

Traits mutables :

Le 1, dont le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit : < Correct him once to free; twice ? Let him go ! > et dont on tire le conseil : La loi est bonne, mais elle doit ôter les boulets au pied, non brimer et étouffer. Sinon, elle devient elle-même un boulet.

Le 5, dont le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit : < Yet — the great fool ! Simplicity’s good glow ! > et dont on tire le conseil : Ecoutez sagement les avis du Maître comme un écolier attentif.

Donne : Tchoung fou, le Juste,
dont le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit : < Supreme sincerity; thy wish fulfilled. For this moves even pigs and fish > et dont on tire le conseil : C'est la paix, la voie qui va au cœur des choses. Vous allez au cœur du Cœur et vous y trouvez la vraie paix. Vous suivez la voie du cœur. Vous ouvrez votre cœur pour être envahi par le Cœur.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 19° ♒︎ : ☽︎ in 28° ♐︎ : ☉︎ : Ⅴⅴⅰ.

jeudi 4 février 2021

Know Naught

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Celle de mes correspondantes que j'ai surnommée Soror MST (lol, mais en fait c'est pour Maximum Sexual Tension) m'écrivait ce matin qu'au vu de ma « dégaine » (sic), je ne pouvais qu'être, en effet, « numéro 3 machiavélique [dans une équipe de polo] ou sport no sport à la Churchill. »

Elle a complètement tort — J'ai aussi pratiqué le pentathlon moderne, à un très honorable niveau, et suis le golfeur le plus chanceux du monde — bien qu'également le plus triggerable, comme tous les hypersexuels.

[Rappelez-vous ce dimanche de juillet 2009, au golf du Château de Cély :
Au golf ce matin : du vent — Du vent furieux, qui ne fait pas seulement dévier les balles d'à peu près 180°, mais arrache probablement les golfeurs plus âgés à leurs chaussures — pourtant, j'ai la baraka et réussis un albatros !!! L'affaire me semble entendue, jusqu'à ce qu'une cousine de Louis nous rejoigne, dont l'attitude, le menton volontaire et le regard de chasseresse, d'amazone, de vierge-guerrière — sportive, digne, énergique, très sérieuse, très gentille, très sincère, mais imperméable à tout humour — bref, correspondant exactement à mon archétype érotique idéal, me trouble complètement : à partir de cet instant, je n'envoie plus que des mottes et suis la risée du parcours. (Dazed and Confused in Neuilly sur Seine)
Eh bien, c'est là toute l'histoire de ma vie...]

Je ne « hais » pas le sport, Soror MST, je hais la « sportivité » — J'ai écrit en 2018 :
Je m’émerveillais, hier encore, qu’en une seule cérémonie de clôture de la Coupe du Monde de football — et via les câlins poupards de Kolinda Grabar-Kitarović — l’image de la Croatie soit passée de Jasenovac à Samantha Fox.

La Croatie est devenue sexy.

C’est, en l’occurrence, bien joué, à tous les sens du terme.

Entendons-nous : j’ai horreur du football.

De tous les sports collectifs (rien que ça : « collectif »… abominable épithète qui évoque – précisément – une fête des moissons en Croatie dans les années 50), le football est le plus démocratique. Je le hais donc a priori.

Et, de fait, le football est haïssable parce qu’il porte – plus qu’aucune autre discipline – l’idée de « sportivité », c’est-à-dire de « valeurs » telles que : respect de l’adversaire, de l'arbitre, des règlements – refus de la violence – acceptation de la défaite, etc.

En quoi ces valeurs sont-elles donc valables, grands dieux ? En quoi peuvent-elles même coexister avec l’idée de compétition sportive ? N’en sont-elles pas très diamétralement l’antithèse ?

Le sport n’est-il pas la forme polie de la guerre ? Si l’homme cessait d’être un loup pour l’homme, continuerait-il seulement d’exister ? Si le sport est une activité naturelle, destinée à perfectionner l’art de l’auto-préservation, n’est-il pas contre-productif – voire sacrilège – de chercher à « civiliser » la chose en se serrant la main après chaque conflit ? Feindre de pardonner son adversaire a-t-il jamais permis de « civiliser » le genre humain ? Ou a-t-il, au contraire, inhibé toute impulsion de changement et de progrès, perpétuant la stagnation, historiquement incontestable, que l’humanité doit à la parenthèse chrétienne ?

Sans vainqueurs, il ne peut y avoir de changement : la victoire a pour fonction d’évacuer les systèmes et les idéaux périmés. Pardonner son ennemi est l’idéal chrétien par excellence (selon ma formule inlassable : la morale chrétienne, c’est un gay passif qui « pardonne » à un gay macho de l’avoir sodomisé un peu brutalement la veille) – or la « sportivité » dont Jésus fait preuve sur la croix n’est-elle pas la négation de tout l’intérêt productif du combat et du conflit ?

Le meilleur footballeur de tous les temps est – comme son nom l’indique – George Best (1946-2005), mais on lui refuse systématiquement ce titre (au bénéfice de tiers-monde du genre Pelé ou Maradona) parce qu’il était blanc, intelligent et drôle, multipliait les punchlines dandies, menait une vie de rock star et ne se gênait pas pour maltraiter ses adversaires. George Best est peut-être le seul héros qu’ait jamais produit le football, parce qu’il était un vrai sportif – c’est-à-dire un homme entièrement dépourvu de « sportivité » : fuck le baron de Coubertin, George Best était un gladiateur normal.

Cette notion stupide selon laquelle un ennemi a le droit de perdre avec dignité est une élucubration chrétienne qui révèle un besoin masochiste de frustration et de conflits irrésolus. En vrai, l’ennemi défait doit partir en rampant, léchant ses plaies, massant ses reins, et psychologiquement brisé – Alors, et si intense que soit sa rancune, il réfléchira deux fois avant d’engager le match retour.
Amis chers, la Lecture de ce jeudi est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 13 à 16.

13. Wolf's bane is not so sharp as steel; yet it pierceth the body more subtly.

Commentaire : Il y a quelque temps, Sr J m'a cité ce verset dans des circonstances très particulières.

Elle venait de me dire, après avoir fureté dans mon ordinateur :

- Quelqu'un qui se réfère aussi souvent à Gobineau devrait penser à effacer son historique quand il regarde la sextape de Kim Kardashian...

- C'est, ai-je répondu, que, eh bien, c'est-à-dire, puisque je ne sais plus, enfin, il y a des recherches qui, quelle heure peut-il être ?...

- Vous faites des recherches devant la sextape de Kim Kardashian ?

- Non. Devant Kim Kardashian je m'efforce, en vain, comme tout le monde, de dissimuler mon érection – mais qui t'a donné le droit de perquisitionner mon PC ?!

La Sœur a coupé l'effet, et repris, imperturbable :

« Quand les Noirs sont arrivés en Occident, certains Blancs, mus par la noble impulsion de protéger leurs femmes dévouées et leurs filles aimantes, ont voulu brandir l'acier, virilement faire barrage – mais la presse les a neutralisés en les peignant sous les traits de pauvres cassos, ce qui a, immédiatement, éloigné d'eux les femmes et les filles en question. Lol. C'est ballot.

« Le Blanc a donc généreusement accueilli le Noir, – en se donnant, toutefois, par surcompensation freudienne, des airs de blaireau parvenu recevant avec condescendance son cousin pauvre dans une somptueuse demeure, – et il eut soin de briefer tout son petit monde : "Attention ! ces gens sont de violents prédateurs sexuels avec des pénis énormes : ils sont obsédés par la femme blanche, et votre Papa (type du raciste qu'Hollywood vous décrit non-stop comme le ringard malsain à ostraciser) vit constamment dans la frayeur que vous couchiez avec l'un de ces colosses hyper-agressifs qui l'intimident visiblement."

« Franchement... dire ça à des jeunes filles en plein rush hormonal ou à des mamans en mode retour de flamme... what could possibly go wrong ?...

« Les Noirs sont donc venus sans armes et n'ont rien pris : les femmes blanches ont toutes volontairement, spontanément, instantanément trahi, dès que Kim a donné le signal : les génération futures diront que la chute de l'Ouest commence à l'instant où Ray J pénètre Kim Kardashian : ce rappeur de dixième zone a, c'est incontestable, entièrement détruit la civilisation occidentale avec sa bite.

« < L'aconit n'est pas aussi tranchant que l'acier, mais il perce le corps plus subtilement > : la sextape Kim K Superstar est visionnée cinquante-cinq fois par minute, en moyenne, depuis treize ans. Tous les cerveaux blancs ont doucement, lentement, progressivement appris à associer un shoot d'endorphines maximal au fait qu'un thug arrogant prenne, devant eux, la femme qu'ils désirent.

« Etre contraints de s'agenouiller devant les BLM qui anéantissent leurs villes est exactement le même rituel, et fait semblablement jouir les Blancs, dont les femmes, filles, sœurs, et mères s'offrent, tout naturellement, aux Conquérants qui mettent la Cité à sac...

« Tel Haman, l'homme occidental s'est pendu avec la corde qu'il réservait pour le day of the rope.

« Il est vrai que certains opposent encore aux envahisseurs qui ravagent leurs terres et leurs femmes des "cartes comparatives de QI", sur l'air de : "Dès que nous parviendrons à diffuser cette carte sur twitter, toutes les filles hyper jolies aux crânes farcis de porn interracial, élevées, durant l'ère Obama, dans le culte des stars du rap et du basket-ball, voudront brusquement coucher avec les plus risibles losers du monde."

« Game over. Si vous désirez une image de l'avenir, imaginez Kim Kardashian vous faisant le fameux doigt d'honneur de la fin de sa sextape... pour toujours. »

14. Even as evil kisses corrupt the blood, so do my words devour the spirit of man.

Commentaire :

— Sir Aleister : Truth destroys the reason.

— Sir Shumule : Il n'y a de vrai, en définitive, que le butt de Shakira.

15. I breathe, and there is infinite dis-ease in the spirit.

Commentaire : Le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit de ce verset: < Life disturbs the placidity of the mind's acceptance of dead symbols as reality > et je dis, moi, qu'il me faut ici expliquer derechef que, si notre love under will (vouloir et désir) est essentiel pour arriver à nos fins, nos pensées le sont également : car elles façonnent, physiquement, notre réalité.

Notre vouloir et notre pensée sont amants — Des amants terribles, passionnés, souvent infidèles, mais qui, comme Ryno et Vellini dans Une vieille maîtresse, ne peuvent se passer très longtemps d'être ensemble.

(NB : Revu dernièrement le film de Catherine Breillat et je retire tout ce que j'ai dit de malveillant, ces dernières années, au sujet d'Asia Argento : une femme avec un sex-appeal de cette intensité a absolument tous les droits.)

Il y a quelques temps, des livres profanes ont été publiés, illustrant l'arcane magique de base selon lequel l'homme attire tout ce sur quoi il se concentre. Ce principe est, du coup, passé dans le langage courant sous des noms divers, dont le plus célèbre est "loi de l'attraction".

Notre problème est que noblesse oblige : nous, Thélémites, qui sommes < les seigneurs de la terre > (AL 2, 18), ne devons désirer que ce qui est réellement digne de nous — le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit : < seek not those joys which, being actual, cease to exhale rapture. > (DC/AL 1, 21)

Car, autre arcane : qui désire en dessous de son rang et voit son désir se réaliser n'en tire aucune satisfaction, comme il est écrit : < O ye that drink of the brine of your desire, ye are nigh to madness! Your torture increaseth as ye drink, yet still ye drink. > (Cordis 4, 6)

C'est pourquoi tant de gens (athlètes médaillés, celebs intégrant la liste A, etc.) s'effondrent dès qu'ils obtiennent leur grande victoire, n'en profitent absolument pas et entrent en autolyse — N'oubliez jamais que Demi Lovato a fait une overdose d'héroïne...


Demi Lovato, le chaînon manquant entre une mercière de Périgueux et Selena Gomez, était en réalité Sid Vicious !

Inversement, lorsque le désir est keen, proud, royal et lofty (AL 3, 58) et qu'il se réalise, notre Neshamah est comblée. Délicieusement comblée. < There is success > (AL 3, 69). Si, ensuite, la Neshamah veut davantage, ce n’est plus par insatisfaction, mais parce que venant de "monter en grade", elle est désormais prête à entreprendre une réalisation spirituelle plus élevée, comme il est écrit : < I want to go on to the holier place. > (AL 3, 48)

16. As an acid eats into steel, as a cancer that utterly corrupts the body; so am I unto the spirit of man.

Commentaire : Relativement à l'Atu 0, le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) nous enjoint : < Know Naught ! >

Le Fou du Tarot nous montre, en effet, que dans l'éloignement où nous sommes de l'absolu Réalité, nous ne voyons pas "les pieds de bouc du guichetier de centre social", i.e. Wotan déguisé en clochard, i.e. que la Lumière éternelle resplendit au sein de notre obscurité et que la vraie noblesse se cache sous de pauvres apparences, comme il est écrit : < there are masked ones my servants : it may be that yonder beggar is a King. > (AL 2, 58)

Pour comprendre le suprême arcane de l'Aleph primordial, il faudrait pouvoir s'identifier à lui, rendre à notre âme sa transparence première, redevenir naïf comme un petit enfant couronné et conquérant qui trouve le merveilleux tout naturel, parce qu'il sait d'instinct que ce qui est naturel est merveilleux.

Mystère du Yield, du lâcher-prise (Cordis 1, 44-46) : il faudrait ne rien savoir, c'est-à-dire tout attendre de l'Inconcevable qui est en nous comme nous sommes en Lui : < I am above you and in you. > (AL 1, 13)

De fait, il suffit d'abandonner nos préjugés, de faire taire le babil de notre intellect un instant, pour que l'Atu 0 nous apparaisse d'une Beauté surnaturelle.

Or, si le Personnage qui se trouve sur la carte surgissait devant nous IRL, et que nous le jugions sans autre guide que notre raison, nous nous écririons : quelle épave ! quel zéro indeed ! tant il est difficile de saisir ce qui se passe dans l'être humain libéré des chaînes de l'I am I.

Or ce Zéro ne possédant rien en propre, reçoit tout de Nuit, dont le Cercle est le symbole (AL 1, 60 ; 2, 3).

Know Naught : ne sachant rien (0/20 !), il comprend tout (comme sa forme circulaire le laissait deviner).

Ne liant rien, il devient le chef de tous (AL 1, 22-23).

Amen.

Love is the law, love under will.




- ☉︎ in 15° ♒︎ : ☽︎ in 11° ♏︎ : ♃︎ : Ⅴⅴⅰ.