L'Anti-portrait chinois


Un lecteur old guard, émoustillé par mon Questionnaire de Proust et celui de la Nietzsche Académie, m'a défié ce matin de répondre à cet « Anti-portrait chinois ». Je vous poste la chose. Peut-être vous amusera t-elle, peut-être pas: l'essentiel est de se rappeler que j'étais très fatigué quand j'ai écrit tout ça...

Si vous étiez …

– Un défaut ?

Le strabisme de Kate Moss, l’asymétrie faciale de Cindy Crawford – ou mieux : le cheveu sur la langue de Drew Barrymore. [Cf. Shumulisme fondamental : Ce sont ses imperfections qui rendent un objet collector : le secret du bonheur est de s’entourer de gens dont les défauts sont sexy.]

 – Un accident ?

L’éjaculation précoce. C’est comme manger son dessert avant le dîner : c’est malpoli, ça coupe l’appétit, on présente ses excuses, etc. mais in petto, on n’est jamais vraiment fâché de pouvoir se dire :  « Si je meurs entretemps, j’aurai eu le meilleur... ».

 – Une perversion ?

N’importe quoi dans un boudoir tendu de velours rose où flotte un parfum de miel odorant, du moment que Gina Carano y porte un uniforme de police.

 – Une guerre ?

Ivanka Trump [PS : Peut-être faut-il préciser qu’en hébreu, le terme guer désigne un(e) converti(e) au Judaïsme].

– Une arme ?

Par ordre croissant de surenchère et d’overkill, je dirais : 1. Mon .44 magnum Smith & Wesson model 629 ; 2. Un Desert Eagle chambré en .50 AE ; 3. Le décolleté de Salma Hayek.

– Un supplice ?

Pierre Boulez.

– Une cicatrice ?

J’hésite entre Al Capone et Harry Potter… L’histoire de ma vie…

 – Une salope ?

La b-list canon qui, naguère, aurait accepté de vendre ses parents pour que tu consentes à coucher avec elle, et qui, carrière faite, t’envoie en « thérapie pour addiction au sexe ». Notez bien que le terme « salope » est, ici, affectueux, comme dans : « Rose Mc Gowan en Red Sonja et Asia Argento en Vellini étaient vraiment bandantes, les salopes ! »
  
– Un dictateur ?
 
Mon épouse.

– Une torture ?

La torture est inefficace. J’ai vécu des années avec une fan de Schönberg et je n’ai jamais rien avoué.

 – Un terroriste ?

N’importe quel publicitaire.
 
– Une injure ?

Quelque chose du capitaine Haddock : « Tchouk-tchouk nougat » ou « Bougre de crème d'emplâtre à la graisse de hérisson ».
 
 – Un vice ?

Mike Pence. S’il était plus grand, moins chrétien et que sa femme était jouable.

 – Une mort ?

L’épectase : celle du Régent, du président Félix Faure et du cardinal Daniélou. Ou la mort de vieillesse, à 165 ans, tendrement choyé par mes proches. Ou mourir d’épectase à 165 ans parce qu’une de mes proches m'a choyé un peu trop tendrement.

– Une maladie ?

Ah, je viens de lire que le « racisme » est officiellement une maladie ! Je serais donc – au bas mot – un racisme sexiste, islamophobe, homophobe, transphobe, capacitiste et climatosceptique ! Ça, ou le diabète qui emportera Michael Moore.

– Un poison ?

La Cantarella, que les Borgia utilisaient pour se défaire des gêneurs. J’admets toutes les turpitudes, tant qu’elles ne sont pas vulgaires.

– Un assassin ?

 André Rieu.

– Une trahison ?
 
Judas l’Iscarioth.

– Un impôt ?

Le décret qui ordonnerait de ne plus taxer que les pauvres. Ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais ils sont nombreux. Et une amende pour « atteinte au pool génique » imposée aux gens laids. Comme les pauvres sont également laids, nous doublerions nos gains.

– Une panne ?

Bloqué dans un ascenseur avec les cinq Spice Girls en 1998.

 – Une infirmité ?

 La Peugeot 108.

 – Un microbe ?

Un virus extra-terrestre, communiqué par la crotte d’un oiseau mutant, qui transmettrait au sujet le TOC irrépressible de recopier Guerre et Paix en écriture inclusive, jusqu’à la mort, et aurait cette particularité de ne s’abattre que sur Léa Salamé.

 – Une humiliation ?

N’importe quoi dans un boudoir tendu de velours rose où flotte un parfum de miel odorant, du moment que Gina Carano y porte un uniforme de police équipé d'une paire de menottes.

 – Une plaie ?

Cyril Hanouna. Je l’envie. Se réveiller constamment le matin de l’Imbolc, comme Bill Murray dans Un Jour sans Fin, ce serait déjà très beau – mais se réveiller, comme Cyril Hanouna, constamment le soir d'Halloween ça, c’est fabuleux !

- Sir Shumule, 28 novembre 2017