Quelques e-mails surnagent de mon courrier du jour.
Dans le premier, un chaleureux "Juju", militant CPNT, qui me dit avoir "bien aimé [mon] truc" (jusque là, c'est un peu trouble...) sur les "quatre raisons de se réjouir" (cf. 10 juillet), "surtout la fin" (sic — le reste, c'est de la merde — merci Juju) le "passage sur" (Juju, c'est trouble à nouveau) "[...] Charlton Heston PTDR", me demande si je suis "vraiment grand veneur" ou si "c'est par provocation".
Dans le premier, un chaleureux "Juju", militant CPNT, qui me dit avoir "bien aimé [mon] truc" (jusque là, c'est un peu trouble...) sur les "quatre raisons de se réjouir" (cf. 10 juillet), "surtout la fin" (sic — le reste, c'est de la merde — merci Juju) le "passage sur" (Juju, c'est trouble à nouveau) "[...] Charlton Heston PTDR", me demande si je suis "vraiment grand veneur" ou si "c'est par provocation".
Sache tout d'abord, Juju, que j'ai horreur de la provocation, sous toutes ses formes.
Ensuite que oui, je suis un fondu, un maniaque, un freak
de chasse à courre. Si le meilleur robinet de notre château — une
gigantesque baraque féodale entourée de bois profonds — reste sa
toiture, je suis, en revanche, assez fier de l'équipage que j'y
entretiens.
J'ai
servi mon premier sanglier à l'âge de douze ans — ce qui, en soi, ne
m'a posé aucun problème, puisque j'avais bien plus peur de mon
grand-père, qui m'avait ordonné de le faire, que de la bête... Évidemment, nul n'ayant jugé bon de me prévenir qu'un sanglier peut
encore courir avec le cœur percé, le mien est parti, après le coup de
dague, tel le météore fou lancé d'une main sûre, et j'ai effectué un
beau salto arrière — de l'avis général, le meilleur moment de la journée
:)
Second e-mail, d'un visible antifa, qui me soupçonne d'être gay.
Franchement,
cher L, si je pouvais choisir, j'opterais pour les mœurs grecques... ça
doit être reposant... Hélas, je souffre d'une compulsion envers les
femmes... A tel point que, dans un autre courrier, une amie chère se
demande si je ne suis pas "un gros frustré", et elle a raison... A la
minute où je m'arrête de faire l'amour, je suis en état de
frustration... Peut-être finira-t-on par inventer un patch... un
vaccin... Mais en attendant...
Je dois mon courrier le plus intéressant à "un fan de NSBM", que j'imagine donc jeune et pâle, et tout de noir vêtu.
Cher
C., qui me fais l'honneur de t'enquérir de mes goûts musicaux, le NSBM,
pour le peu que j'en sais, est du bruit qui pense bien mais qui reste
du bruit — et, généralement, les batteurs sont mauvais.
Il
semble également que C. ait un projet de meurtre à court terme,
puisqu'il me demande (ayant, lui aussi, apprécié ma vanne sur Charlton
Heston) quel "pistolet" choisir pour un "premier achat".
C'est une question délicate.
Tout dépend, cher C., de la nature de tes intentions.
Es-tu
un héritier pressé, déterminé à procurer à ta tante-qui-pique un séjour
béatifique avancé ?... Ou un Français patriote, résolu à libérer
l’Élysée de ses occupants hongrois ?... Ou, plus simplement, un jeune
homme qui n'a pas digéré les sarcasmes d'un condisciple mélomane au
sujet du NSBM ?...
Enfin!
Il ne sera pas dit que j'aurai laissé gémir
un de mes lecteurs dans le doute et l'indécision...
Voici, avec précision des nuances, le détail de mon arsenal (pour les armes de poing seulement — Si tu vas par là, j'ai aussi un antique 10-bore Paradox pour la chasse à l'éléphant, mais c'est un peu hors-sujet :))
Voici, avec précision des nuances, le détail de mon arsenal (pour les armes de poing seulement — Si tu vas par là, j'ai aussi un antique 10-bore Paradox pour la chasse à l'éléphant, mais c'est un peu hors-sujet :))
22 long rifle.
Idéal si ton souci majeur est de ne pas te faire prendre. Matériel bon
marché, munitions peu coûteuses — facile à trouver, facile à faire
disparaître, facile à renouveler : le choix professionnel par
excellence.
25 automatique.
Le grand favori des années trente. Automatique, mais dissimulable dans
un sac à main. Tout "casseur d'assiettes" qui prétend qu'un 25 est
inoffensif est un beauf abruti, répugnant et pauvre — qui, de plus,
manque d'objectivité : on est, en effet, ahuri, à la lecture des
principales affaires criminelles du début du XXe siècle, par le nombre
de carnages qu'a pu faire ce joujou. Comme
le fume-cigarettes, ou l'étui Cartier, le 25 est un signe de
sophistication. Le bon choix si, dans ton cas, l'élégance et la
dissimulation de l'arme ont leur importance.
Calibre 32, 32 automatique ou 7.65 mm.
A condition que tu te sentes l'âme d'un hors-la-loi, d'un desperado
retour de la Légion, et veuilles que ton arme soit un "compagnon", avec
tout un tas de données sentimentales entre vous... Attention : l'extrême rareté de ces calibres les rend immédiatement traçables.
380 ou 9 mm short.
Très bon choix pour l'auto-défense. Aisément dissimulable, souvent
double-action (donc fiable), le 380 fait taire les "casseurs
d'assiettes" qui ricanaient au sujet de ton 25 ou de ton 32. Je répète :
idéal en cas d'agression.
9 mm.
Le "Nine", incontournable depuis l'arrivée de la culture rap — bien
que l'on puisse, comme moi, trouver la culture rap très contournable. Les
classiques sont esthétiquement superbes, mais ils manquent souvent de
double-action et leurs chargeurs de capacité. Par ex : Luger (action
simple, capacité limitée), Browning Hi-Power (action simple) ou Walther
P-38 (capacité limitée). C'est
typiquement le gun pour poser à côté de la Porsche, ou détourner les
soupçons sur les Noirs du coin.
38 automatique. Version king size du 32 auto, employée par le même genre d'êtres bizarres, sauf qu'il ne case pas dans les holdsters de 9 :)
38 special.
Le revolver le plus commun. A peu près aussi intraçable que le 22.
Munitions pas ruineuses, faciles à se procurer — du bon équipement pour
un homicide volontaire complètement prémédité. Bien
sûr, en amour comme à la guerre, ce qui compte, en dernière analyse,
c'est la taille de ton flingue — et la surenchère freudienne tend
aujourd'hui à nous faire préférer le 357 magnum (j'en ai un), voire le
44 magnum (j'en ai deux — un Smith & Wesson Model 629 revolver et un 44 Auto Mag Pistol).
Mais si ce dernier décime les brontosaures, un magnum, sur une action
ponctuelle, est davantage pour ceux qui en parlent que pour ceux qui le
font.
45 automatique.
Notre "je ne suis pas d'humeur" classique. Indispensable si tu
projettes de réduire en poudre ton ennemi, et pas seulement d'échanger
des coups de feu avec lui. C'est une arme traditionaliste, dont le
calibre intimide autant qu'il tue. Comme tout le monde, j'ai acheté les
miens après avoir vu The Killer (cf. aussi Jackie Brown lol). Hautement recommandable, si tu tiens à ce que ta victime sache que tu n'es pas là pour rigoler — et si tu souhaites suggérer une certaine gravité à ses pensées dernières...
- Sir Shumule, 15 juillet 2009.
- Sir Shumule, 15 juillet 2009.
NB : J'ajoute qu'il est inutile que ces messieurs de la PJ aillent embêter un juge pour obtenir une commission rogatoire qui les autorise à venir examiner mes collections : tous mes permis sont en règle :)