lundi 24 mai 2021

Elephant Gun

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est le vingt-quatrième des Beaux Jours, où nous faisons mémoire d'Hermès Trismégiste.

Ce matin, comme nous parlions Korè Kosmou et Discours Parfait, AM, — en guise de discours parfait, — m'a articulé, la chérie, au sein d'une nuée de miettes de croissant, qu'on ferait bien, après ma mort "empoisonné par un mari jaloux, tel Robert Johnson", de m'enterrer, moi aussi, en compagnie d'une tablette d'émeraude "pour faire tripper les archéologues... sauf qu'on y graverait l'Enigme en Prophétie... ou Chers Génies Canons... ou une formule du genre 'Je vous avais bien dit que je ne me sentais pas hyper, hyper tip-top'... — et la tombe, où ça ? à Glozel !"

Moi qui croyais pourtant avoir été clair sur la façon dont j'entends trépasser :
"L’épectase : celle du Régent, du président Félix Faure et du cardinal Daniélou. Ou la mort de vieillesse, à cent soixante-cinq ans, tendrement choyé par mes proches. Ou mourir d’épectase à cent soixante-cinq ans parce qu’une de mes proches m'a choyé un peu trop tendrement."
Aussi, sur ce à quoi mes dernières volontés se résument :
"Quand je mourrai, répandez mes cendres sur l’année 2005."
Mais baste ! s'il faut qu'on m'inhume à la manière du divin Hermès, que ma Tabula Smaragdina personnelle comporte, simplement, l'Apopthtegme Ultime de ma philosophie :
"Il n’y a de Vrai, en définitive, que le butt de Shakira."
Amis chers, la Lecture de ce lundi est le Liber Liberi vel Lapidis Lazuli Adumbratio Kabbalæ Ægyptorium sub figurâ VII, chapitre 2, versets 5 à 8.

5. I had rather have been trampled by the World-Elephant.

Commentaire : De ce verset, le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit: < Ganesha. >

Or, Ganesha est le dieu indien à tête d'éléphant, dont il est écrit, dans nos Livres Saints, qu'il est < the Lord of Beginnings, who breaketh down obstruction > (Cordis 3, 15).

D'où le rapport à l'Eléphant, totem quintessentiel de l'Automne — saison des semailles (donc des Commencements) et des vendanges (donc des obstructions surmontées : Mabon veut dire "l'homme accompli" et l'éléphant symbolise, universellement, le faîte de la Sagesse, cf. Atu V, etc.)

C'est ainsi que, Mystère des Mystères ! Commencement = Crépuscule.

[Il me revient, par association d'idée, que C. m'a fait essayer, pendant la Saison Sainte, son CZ-550 Magnum size action (elephant gun type : nous avons bruyamment tiré du .600 overkill, parce que ce malotru n'a pas eu l'attention élémentaire de m'offrir du .577 Tyrannosaur), me répétant, comme un mantra, ou un TOC, après chaque tir : "C'est autre chose que ton 10-bore Paradox, pas vrai ? hein ? pas vrai ?" — 
Tout ça devient pesamment freudien.]

"Pour bien opérer, il faut bien commencer", écrit Abraham ben Siméon, comme je le rappelais récemment à deux de nos amis dont je dois célébrer le mariage cet été — Qu'un parcours se termine par l'ascension de l'Everest ou par une chute dans une bouche d'égout, il est entièrement déterminé par le premier pas.

Donc : quid de l'harmonie conjugale (autre notion bien automnale, bien crépusculaire, donc bien éléphante) ? demandais-je — rhétoriquement — à nos deux tourtereaux.

Le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit, dans Magick Without Tears, que les deux premiers Chapitres du Livre de la Loi doivent respectivement servir de "guide de conduite" à la femme et à l'homme.

Or, qu'observons-nous ?

Nuit appelle Hadit < my lord > (AL 1, 21) — et je ne me souviens jamais sans rire de la shitstorm qu'avait provoquée, — sur un forum pourtant thélémite, mais de tendance déplorablement woke, — ma citation de Jōchō Yamamoto : "la femme doit considérer son époux comme son seigneur-lige", avant que je rappelle, à la confusion générale, ce verset :)

[L'astuce, voyez-vous, est dans le mot lige : l'épouse doit être à son mari ce qu'un samouraï est à son daimyo — l'auteur du Hagakure ne dit donc pas autre chose que Ra-hoor-khuit : < Que la femme soit ceinte d'une épée devant moi ! > (AL 3, 11)]

Hadit appelle Nuit < my bride > (AL 2, 2 ; 16 ; 50) — non wife, non spouse, mais bride, c'est-à-dire : la mariée — l'époux doit faire l'effort volontaire de toujours voir son épouse et de constamment agir envers elle comme s'ils se trouvaient encore en pleine lune de miel — le secret, pour un crépuscule réussi, est de sans cesse revenir au commencement — le bouton reset pulvérise l'obstacle.

6. O my God ! Thou art my little pet tortoise !

Commentaire : Ce verset me rappelle invariablement une soupe de tortue dégustée par moi, jadis, à Singapour, et qui était effectivement divine.

Mon air extatique, à cette occasion, avait scandalisé une touriste française, — un boudin bouddhisant, de type lesbienne de choc, — installée à une table voisine de la nôtre, et qui m'avait dit, d'un odieux petit ton de chaisière outragée qu'elle voulait sarcastique : "Vous savez que les tortues avec lesquelles ils font ces soupes sont des tortues à carapace molle, particulièrement hideuses, et on est ce que l'on mange..."

J'avais répondu : "Ce qui fait de vous une grosse quiche végétalienne aux patates".

C'était le bon temps.

(Notez que Fra Orpheus rappelle, dans son commentaire, que < the tortoise is attributed to Yesod > et, la soupe de tortue n'étant, certes ! pas l'unique délice que recèle Singapour, il s'agissait donc, effectivement, d'un voyage à thème...)

7. Yet Thou sustainest the World-Elephant.

Commentaire : L'étrange ici est que l'hébreu semble indiquer le contraire : éléphant se dit פיל, guématrie 120, qui est la valeur numérique de סמך, un soutien, un support.

Mais, la tortue étant yesod (cf. supra), elle "soutient" évidemment le Sentier de סמך, Sentier du Sagittaire : le verset est un rappel : l'activité sexuelle ne ralentit (tortue) dans sa voie que celui qui, tel un astronaute éprouvant un violent préjugé contre l'hydrogène liquide, n'a pas compris qu'elle est le carburant pour sa fusée spirituelle (sagittaire).

8. I creep under Thy carapace, like a lover into the bed of his beautiful; I creep in, and sit in Thine heart, as cubby and cosy as may be.

Commentaire : Du rapport au Divin like a lover into the bed of his beautiful :

J'affirmais, dans ma jeunesse, que tout était vain sauf la volupté des sens dans la contemplation et la possession des corps de femmes amoureuses.

J'espérais mourir de la mort du Régent, et que ma dernière parole serait : "Dommage..."

Puis, m'est arrivé le privilège extraordinaire de lire le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré), et le Liber DCCCXXXVII a été mon chemin de Damas.
This is the only point to bear in mind, that every act must be a ritual, an act of worship, a sacrament. Live as the kings and princes, crowned and uncrowned, of this world, have always lived, as masters always live; but let it not be self-indulgence; make your self-indulgence your religion
< Faites de votre sybaritisme votre religion > : j'ai compris pourquoi l'humour divin a voulu que l'on désignât la mort du Régent par le mot d'épectase, et que Babalon, précisément dispensatrice de la volupté des sens dans la contemplation et la possession des corps de femmes amoureuses, s'appelât "Porte de DIEU".

Du coup, rien n'a changé à ma philosophie de base, mais mon mot de la fin sera < a greater feast...>

Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous.

Love is the law, love under will.
- ☉︎ in 3° ♊︎ : ☽︎ in 3° ♏︎ : ☽︎ : Ⅴⅴⅰⅰ.

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