jeudi 22 octobre 2020

Æthyr 26 (Super Scorpio)


Amis chers, gens beaux et heureux,
Do what thou wilt shall be the whole of the Law.
Le Liber XXX Aerum vel Saeculi sub figurâ CCCCXVIII rapporte que le Maître Therion, alors qu'il explorait le vingt-sixième Æthyr, — que l'on nomme DES, ou Ecclesia abhorret a sanguine, — vit tout à coup le dieu Geb, étendu sur le dos, en qui se "concentrait" une mer de "sang coagulé" qui avait recouvert l'essentiel du monde. (VV 26, §13)

A son retour, le Maître commenta ainsi la Vision : "La Terre a absorbé toute la ruine amenée par Jésus, afin de rebâtir la vie au moyen de la putréfaction — sa formule habituelle."

Et je demande : Quoi de plus authentiquement synchrone que des histoires de Jésus nuisible et de décomposition de matières organiques en pleine rétrogression mercurienne et à la veille de l'entrée du Soleil en Scorpion ?!!

Il me revient, par association, d'avoir publié jadis, à ce moment de l'année, une série d'aphorismes sous le titre : Sol in Scorpio — Maximes, anecdotes & pensées pour un Ménage d'Automne optimal, dont je vous livre un florilège pour vous parler de moi, éclairer votre Méditation et égayer vos couvre-feux :

J’ai mené une existence d’aventurier dandy, impliquant une multitude de tampons sur mon passeport, de liaisons sans lendemain, de rixes sanglantes et de cellules de dégrisement. Il vous faudrait trois vies pour approcher ne serait-ce que le nombre de ragots qui me concernent.

J’ai dépassé ce stade du Syndrome de Peter Pan. Psychologiquement, j’ai réussi à sortir de l’enfance. A atteindre la puberté. Résultat : mon enfant intérieur se masturbe constamment.

Vieillir ne m’inquiète pas plus que ça. J’ai le temps de voir venir. On nous a enseigné à l’école, lors de « campagnes de prévention », que le cerveau cessait instantanément de se développer dés que l’on prenait de la cocaïne. Je suis donc actuellement âgé d'environ quinze ans.

Mes idoles ont toujours été des gens comme Alexandre, Napoléon, et le type qui a inventé le panini.

Je ne prends plus de gants. Dés que mon interlocuteur commence sa phrase par : « On m’a raconté que tu… », j’interromps à tout hasard : « On ment. Ce sont des calomnies, répandues par les jaloux pour me compromettre auprès de ma famille. »

Nous avons tous nos vices, hélas... Il faut savoir se ressaisir. Le truc est de trouver les quatre ou cinq mauvaises habitudes autodestructrices que vous préférez, et de s’en tenir à celles-là.

La phrase de moi qui a le plus intrigué mon entourage direct est celle-ci, publiée dans un vieux billet: « Fillon veut faire voter un nouvel impôt sur la fortune. Pourquoi ne prend-t-il pas plutôt l'argent des pauvres ? D'accord, ils n'en ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux ! » Tout le monde se demandait comment réagir. En fait, je n’en sais rien. Ça change en fonction de l’humeur. Suivant ce que vous avez pris au petit-déjeuner, c’est du premier, du second ou du trente-sixième degré.

Nous jouions l’autre jour à une version custom du Portrait Chinois, et on me demandait quel personnage de fiction me définissait le mieux. J’ai répondu : « Dark Vador. Parce qu’on n’est pas près d’en avoir fini avec moi et qu’il est tout à fait possible que je sois ton père biologique. »

Le sens de l’amitié est primordial. J'ai à manger ? mes copains ont à manger. J’ai de l'alcool ? mes copains ont de l'alcool. J’ai des nanas ? mes copains ont de l'alcool.

Avertie, par quelque bonne langue, de mon cubage moyen de cocaïne, une chrétienne, genre « préfette », a évoqué, devant certains membres de mon conseil de famille, « le problème que pose [ma] consommation de drogue ». Ma consommation de drogue ne pose aucun problème : j’ai largement assez d’argent.

Contrairement à la croyance commune, je n’estime pas être parfait. Se croire parfait est un défaut, et je n’ai pas de défaut.

Je me suis fait faire deux t-shirts : « Rien n’est éternel. Mais je peux tenir toute la nuit » et « Bien sûr que je suis défoncé ! Pourquoi croyez-vous que je porte des ray-ban en octobre ? »

Ça me rappelle la fois où je me suis fait virer comme un malpropre d'une boîte de gouines bordelaise, appelée l’Antheus, pour avoir posé, au bar, la devinette suivante : « Combien faut-il de lesbiennes pour changer une ampoule ? – Deux : une pour changer l’ampoule et l’autre pour me sucer la bite ». C’était le bon temps !

Je suis pour le mariage gay à condition que les deux filles soient canons.

Sarah : Ce n’est pas un peu lourd, à force, que tous tes billets finissent par la même phrase ?
Moi : Non. C’est la meilleure méthode. C’est comme dans un porno : impossible de rater la chute parce que tout le monde la connait déjà.

Ne prenez pas cette histoire d’Hypostase de Wotan trop au sérieux – Si j’étais réellement un avatar du magicien suprême, les trois-quarts d’entre vous seraient des filles et les autres des bouteilles de Dom Pérignon.

Quand je mourrai, répandez mes cendres sur l’année 2005.

Love is the law, love under will.

 LF ☉︎ in 29° ♎︎ : ☽︎ in 16° ♑︎ : ♃︎ : Ⅴⅴⅰ.

Illustration : ATU XIII par Milo Manara