lundi 15 février 2021

Love is the law

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'était hier la Saint-Valentin et F me demande : "love is the law ?" en me relayant un article, paru à cette occasion, dans lequel un "chrétien américain vivant au Canada" (ce qui fait un peu beaucoup) écrit :
"Love" is not a real thing. It is just a chemical process in your brain that drives you to reproduce.
"L'amour" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vous reproduire.
Passons — charitablement — sur l'écrasante fadeur de la platitude marxiste et les perspectives sinistrement big-brotheriennes qu'ouvre ce genre de considérations incel — Mais à quel degré de christianisme, c'est-à-dire d'incohérence, faut-il avoir dégringolé pour nier qu'un phénomène existe en citant, comme preuve de sa non-existence, le support somatique de sa manifestation ?

Cela revient très précisément à dire : « Le "soleil" n'est pas une chose réelle. C'est juste une étoile de type naine jaune d'une masse d'environ 1,989 1 × 10 à la puissance 30 kg, composée d’hydrogène (75 % de la masse ou 92 % du volume) et d’hélium (25 % de la masse ou 8 % du volume). »

Ou bien : « "L'énergie" n'est pas une chose réelle. C'est juste le produit d'une particule de masse par le carré de la vitesse de la lumière dans le vide. »

Les blessures psycho-affectives, hélas ! entraînent invariablement, chez celui qui en souffre, ce genre de syndrome "renard à la queue coupée" — et j'imagine que l'infortuné rédacteur de ces sottises cherche l'attention d'un auditoire à qui les séquelles du traumatisme "le père noël n'existe pas" font tendre à considérer "fake !" comme un argument sans réplique...

Question de force de gravité : aux derniers échelons de sa descente vers l'extinction, une culture espère le repos et s'empresse, par conséquent, de prendre le cynisme pour de l'intelligence, la tristesse pour de la lucidité, le matérialisme pour du "simple bon sens" : c'est l'horizontalisation systématique qui atteste "physiquement" de sa transition vers l'état de cadavre.

S'il n'était américain et connaissait, en fait d'aliment, autre chose que le donut, ce chrétien malheureux nous dirait : « la "gastronomie" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vous nourrir. »

Or, la tristesse étant la chose la plus confortable du monde, l'argument se décline à l'infini : « "l'architecture" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vous protéger de la pluie »... « "l'élégance" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vous vêtir », etc.

Il est écrit : < These are dead, these fellows; they feel not > (AL 2, 18) : l'homme a produit les Hautes Civilisations quand l'Amour était pour lui un dieu (mais « la "civilisation" n'est pas une chose réelle. C'est juste un processus chimique dans votre cerveau qui vous pousse à vouloir intégrer un groupe ») : le Letzter Mensch affirme que love is not a real thing et produit Joe Biden, le bâillon covid et le vaccin mRNA.

Tout cela est, en fait, très millénial : un idéal de tube digestif et un projet de vie en état de mort encéphalique — Comme l'athée veut bénéficier des largesses divines sans avoir à dire merci, mais se réserve le droit de blasphémer, le millénial nie sa propre humanité (le vecteur "rouge", diraient les alchimistes, qui transmute en haute gastronomie la nécessité biologique d'ingérer de la nourriture solide), parce que Darwin, c'est tellement moins stressant, et reproche ensuite à ses dirigeants de le traiter en singe...

Toute notre époque est là : l'univers, < for beauty's sake and love's > (AL 3, 56), ne sait plus quoi inventer pour se débarrasser du Letzter Mensch.

Amis chers, la Lecture de ce lundi est Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 1, versets 53 à 56.

53. And He answered Him : Have I not the key thereof ? I am clothed with the body of flesh ; I am one with the Eternal and Omnipotent God.

Commentaire : Answered me rappelle ici qu'en Japonais, si l'on unit le caractère 応, qui signifie "Grand", au caractère 神 qui signifie "dieu" — et que, donc, l'on écrit "Grand dieu" — on obtient la Formule 
応神, qui signifie littéralement "répondant aux dieux — answering the gods" (au sens de "répondant à la sollicitation divine", "accomplissant la volonté divine", etc.)

54. Then said Adonai : Thou hast the Head of the Hawk, and thy Phallus is the Phallus of Asar. Thou knowest the white, and thou knowest the black, and thou knowest that these are one. But why seekest thou the knowledge of their equivalence ?

Commentaire : Le Maître Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit de ce verset: < The Angel asks why one who possesses absolute Sight and Lordship and power to soar (the Head of the Hawk) who has creative energy able to fertilize Nature, his mother, sister, and wife (The Phallus of Asar) one who knows the paris of opposites, and the fact of their identity, should trouble to calculate the equations which express the relations between the illusory symbols of diversity. >

C'est toute l'importance du Mythe — l'"abat-jour" par lequel peut s'exprimer la vision que les Mages ont des vérités fondamentales.

Dans le cours du développement organique d'une religion, les rites viennent plus tard, pour maintenir dans le monde visible l'application des lois éternelles révélées par la voie du Mythe — la prière devient nécessaire lorsque l'homme se sent incapable d'organiser sa vie actuelle ou future en harmonie avec ces lois si des Puissances d'en haut ne l'aident et le protègent — et enfin la philosophie intervient lorsque chez l'homme les facultés mentales ont pris un développement tel qu'elles ont plus ou moins aboli, ou tout au moins obnubilé sa capacité de garder un contact direct avec les réalités fondamentales.

Un pas de plus et c'est la science matérialiste, qui consiste à toucher le fond.

Tel est le processus que Huysmans "remonte" en disant : "La science moderne ne fait que confirmer les enseignements de la Magie d'antan."

55. And he said: That my Work may be right.

Commentaire : Mon Maître dans l'A
A, le vicomte de C., enseignait, quant à la Doctrine du Pas Suivant et à celle du "mieux ennemi du bien" : < Le souci du travail bien fait doit se limiter à constater, le soir au coucher, comme un commerçant "fait sa caisse", que l'on a bien accompli chacun des exercices que comportait sa journée. Surtout rien de plus. >

56. And Adonai said : The strong brown reaper swept his swathe and rejoiced. The wise man counted his muscles, and pondered, and understood not, and was sad. Reap thou, and rejoice !

Commentaire : Le sens profond est dans le mouvement de la faux : la vie et la mort sont le même mouvement naturel qui va et vient — il n'y a donc pas de différence essentielle entre elles : < Hadit is motion > (NC/AL 1, 1), or Hadit déclare : < I am Life, and the giver of Life, yet therefore is the knowledge of me the knowledge of death >, comme il est écrit (AL 2, 6).

Nul ne peut imposer la vie ou la mort, elles sont au-dessus de l’intelligence humaine — comme il est écrit < it is the light higher than eyesight > (AL 2, 51) — et leur processus est transitoire comme la mue du Serpent : le Prince les reçoit sans hystérie et les saisit avec nonchalance, comme une donne de carte à une table de Hold'em.

Du reste, pourquoi craindre la mort ? Le sommeil qui nous délivre de nos soucis n'est-il pas préférable aux inquiétudes, aux contraintes, aux promiscuités du jour ? La privation de sommeil n'est-elle pas la pire des tortures ? D'où < thou shalt long for death > (AL 2, 73), qui signifie : le véritable drame de l'existence, c'est que la mort vaut mieux que la vie, mais que le suicide est interdit.

Donc : < fear neither men nor Fates > (AL 3, 17), c'est-à-dire : ne crains ni la vie, ni la mort qui ne font initialement qu’un.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 27° ♒︎ : ☽︎ in 11° ♈︎ : ☽︎ : Ⅴⅴⅰ.