vendredi 10 mars 2023

The joy of all the spring


Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.


Amis chers, la Lecture de ce jour est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 3, versets 7 à 10, péricope au sujet duquel j'ai, autrefois, donné un Cours particulièrement génial, dont la conclusion était :
Les peuples, comme les individus, meurent de ce que leur désir de tiédeur et de médiocrité leur fait, à la fois, rejeter toute transcendance (de peur que la Magie ne compromette le confort de leur état de larves) et affecter de mépriser tout excès dans la consommation de la Matière (de peur que les égarements de la chair ne révèlent, par contrepoint, leur nature de "renards à la queue coupée"). (It's so lonely at the top of Abiegnus !)

En d'autres termes, ils rejettent conjointement Connaissance et Délices : ils rejettent le Nahash Hadit lui-même (AL 2, 22), comme il est écrit < They are not of me > (AL 2, 54), et deviennent, par conséquent, les < esclaves d'A cause > qui périssent, dans la fosse, < avec les chiens de la Raison > (AL 2, 27)

C'est pourquoi la meilleure façon de connaitre votre degré d'excellence, est d'évaluer celui de haine envieuse et sournoise que vous suscitez chez les Trogs heathen

Craignez qu'un esclave dise du bien de vous ! 

Cela signifierait que vous êtes déchu ! 

Ancrez-vous dans la plus haute version de vous-même, et mesurez votre noblesse à leur hostilité. 

7. Close didst thou cling with thy coils unto the heart, and it was as the joy of all the spring.

Commentaire 2021 e.v. : EE m'a également demandé des précisions sur ce que j'ai écrit de Cordis 2, 44.

Je lui ai dit : "La piété filiale est tellement haut de gamme, que Lilith l'Avorteuse (dont il est ici question), antithèse de la piété filiale, vit au fond de l'océan.

Note : Car oui, la piété filiale marche dans les deux sens : quiconque reste childfree dans l'espoir d'un printemps permanent n'héritera pas de la terre.

Commentaire 2022 e.v. : Le Nouvel-An thélémite se célèbre à l'Equinoxe de Mars, parce que la folie printanière aura toujours, par-delà le "Bien" et le "Mal", le pas sur tout

EG : Une amie, escort de grand luxe, qui dirigeait un business de prestations en limousines, m'a raconté qu'elle avait dû faire retirer les écrans vidéo de ses voitures, parce que les clients passaient toute leur session à binger des films X, sans s'occuper de la fille superbe assise juste à côté d'eux.

Une simple mortelle, même ravissante, aura toujours l'air d'une corvée, d'un retour à la normale, d'un lundi matin au lycée, comparée aux nymphes du cortège de la Saison Sainte.

(J'ai, ainsi, connu un multimillionnaire qui avait, le même jour, solennellement interdit de servir désormais de la salade à ses enfants, "parce que la salade consomme beaucoup d'huile", et offert un deuxième vison à sa maîtresse...)

La folie douce prime sur tout : c'est le secret que Zemmour, stan des Rolling Stones, a piqué à son idole Mick Jagger, et la raison pour laquelle mai 68, entreprise terriblement néfaste, nous semble toujours un moment sympa, alors que les Gilets Jaunes, aux revendications parfaitement légitimes, font chier tout le monde.

Les Soixante-huitards sont des étudiants blancs de bonnes familles, vêtus de chemises psychédéliques à fleurs, qui fument des joints au mois de mai, énoncent des slogans dada, écoutent Led Zeppelin, et rêvent de lendemains che-guevaresques sur d'indomptables chevaux sauvages — au lieu que les Gilets Jaunes sont de lourds prolos incultes, affublés d'un hideux vêtement de chantier, qui plombent l'ambiance en novembre, sont incapables d'aligner une phrase, écoutent Johnny Hallyday, et rêvent (mais le samedi seulement) de gasoil bon-marché dans d'indomptables Fiat Panda.

Vous comprenez ?
L'étrange est qu'il existe des ménagères-de-moins-de-cinquante-ans, irréductiblement bonniches et vanilla, quand on sait les fortunes que les rois jettent aux pieds de courtisanes tigresques et dédaigneuses. (Du 3ème Aethyr)
Ou, pour reprendre le récit que je vous fis naguère :
Un hobereau regagnait l'ennui du château familial après un long séjour orgiaque à Paris — Son épouse l'accueillit avec une attitude d'autant plus penchée qu'il empestait encore puissamment la cocotte et qu'aussitôt entré, il s'effondra, sans une explication, au fond d'un canapé, en disant simplement : "Apporte-moi une vodka-orange."

La femme soupira, alla préparer une vodka-orange à l'office et l'apporta à son mari, qui vida le verre d'un trait et le lui rendit immédiatement en ordonnant: "Une autre !"

La femme eut, cette fois, un mouvement d'impatience, mais elle se contint — De nouveau, elle alla remplir le verre, le tendit à son mari qui, de nouveau, le vida et le lui rendit en ordonnant: "Une autre !"

Plus intriguée qu'en colère, la femme renouvela l'opération, porta le verre à son mari qui, l'ayant vidé, s'écria soudain: "Je t'aime ! Mais je t'aime ! Mais si tu savais à quel point je t'aime !"

La femme, désarmée, sourit, mais fit remarquer en hochant la tête : "Mouais... je crois que ce n'est pas toi, mais la vodka-orange qui me dit ça...", à quoi le mari répondit : "Mais ce n'est pas à toi que je dis ça, c'est à la vodka-orange !" (BPM 170)
Tout sauf la descente. Tinker Bell rules.

Commentaire 2023 e.v. : Il y a d'autre moyens que le recours à Lilith pour éveiller l'esprit du Printemps, < the joy of all the spring >, qui est la Saison Sainte, donc précisément l'antithèse de la restriction matérielle...  

Soyez à l'affut d'innovations excentriques. 

Imaginez comment vous pourriez utiliser les composants familiers de votre existence, dans une perspective fantasque et imprévisible.

Coordonnez deux activités apparemment sans rapport. 

C'est tout le mystère de la Consécration, amis ! Une branche d'amandier n'est qu'un segment végétal, susceptible, au printemps, de se couvrir de fleur blanc rosé – mais que le puissant dieu Therion, suprême hiérophante, s'en mêle, et cette branche devient la Baguette magique au moyen de laquelle s'accomplissent des miracles autrement inattendus ! 

8. But I beheld in thee a certain taint, even in that wherein I delighted.

Commentaire 2021 e.v. : Sir Aleister (qu'il soit béni et vénéré) dit de ce verset: < The Adept analyses this Demon-Queen of his Nephesch. He recalls her sensory appeal, and notes that, the dissolution of all things being inevitable, the love of them leads to sorrow and destruction. >

En effet, se cramponner à n'importe quel segment (agréable ou traumatique) de la Rota de notre existence est aussi sot que vouloir porter un vison en plein mois d'août, sous prétexte que c'est un joli manteau, qu'il va bien à votre personnage et qu'il atteste de votre pouvoir d'achat.

Commentaire 2022 e.v. : La gueule de bois est partie intégrante de l'ivresse.

Tout est question de perspective, de beheld : le dieu des delights, Hadit, est un reptile (AL 2, 22), mais un reptile volant, appelé "Grand Dieu, Seigneur du Ciel" (Stele of Revealing, A1), et c'est le sens profond du shumulisme fondamental :
On peut très bien être un grand magicien sans alcool ni cocaïne, mais pourquoi prendre le risque ?

Commentaire 2023 e.v. : Notre sublime Dame Nuit, la céleste reine, enseigne que les plus paroxystiques < joys on earth > procèdent de < certainty, not faith > (AL 1, 58).

Donc, ne croyez rien. Vérifiez tout par et pour vous-même. 

L'approche empirique, dit saint Roger Bacon, le Docteur admirable (ses mérites nous protègent), est la seule qui vaille.

Ne faites confiance à personne. 

Abordez l'existence comme le professeur Faurisson aborda la question des "chambres à gaz". 

9. I beheld in thee the taint of thy father the ape, of thy grandsire the Blind Worm of Slime.

Commentaire 2021 e.v. : Je me rappelle avoir écrit de Choronzon, présenté sous les traits de Loki, un texte intitulé De l'Eau sur la Harissa : Loki n'a qu'une blague et elle est vaseuse.
On me dit que Wikipédia décrit Loki comme un "farceur".

C'est très exagéré. En fait, Loki n'a qu'une blague — totalement vaseuse — qu'il ressert inlassablement : elle consiste à tourner autour de chaque individu en lui montrant son poing fermé, et en lui disant : "Tu ne devineras jamais ce qu'il y a dans ma main..." Puis à s'enfuir en courant comme un dératé.

Chacun imagine aussitôt que la main fermée contient exactement ce qu'il convoite le plus au monde, et se rue à la poursuite du fils de Laufey — passe sa vie à courir après lui — jusqu’à ce que finalement vienne l'heure de la mort, que Loki s’arrête, se retourne, ricane, ouvre sa main — laquelle, bien sûr, est entièrement vide...

Le monde est plein d'enfants trauma courant après l'espoir d'une validation égotique, gaspillant leur existence terrestre à draguer un inverti rouquin et sa famille de cassos [Test — Pour vous, le bonheur est-il : 1. Un sarcasme de malvenu posté sur internet ? Une médisance faisant du tort à qui vaut mieux que vous ? Un mensonge valorisant à votre sujet qu'un proche affecte de croire plus de dix minutes ?... 2. La médiocrité tiède, bien-pensante, attentivement télé-7-jours, d'une ménagère de moins de cinquante ans dans sa maison Phénix (Sigyn) ?... 3. Infliger à autrui vos propres blessures affectives (Angrboda) ?... 4. Passer pour "mâle alpha" dans votre village, ou sur Twitter (Fenrir) ?... 5. Obtenir un crédit illimité dans le supermarché où vous avez vos habitudes (Iormungand) ?... 6. L’impunité totale dans l'assouvissement de votre fantasme le plus kinky (Hel) ?... ].

Non seulement Loki court plus vite que vous, mais sa main est vide : les plaisirs vulgaires sont comme l'eau sur la harissa : la soif de l'esclave augmente à mesure qu'il boit — mais il continue à boire...
Commentaire 2022 e.v. : La voilà, la descente. 

Autre explication : ce que, dans leur ignorance de l'occulte, les Trogs appellent "le mal", est, en réalité, Choronzon, le Ver Aveugle de la Vase — Or Choronzon est l'horizontalité intégrale, i.e. "la dispersion, l'impotence, le malaise, la corruption, la restriction, et la mort" (cf. Magick Without Tears), toutes choses qui, dans l'ordre social, correspondent au bas-peuple, à la plèbe.

La plèbe, c'est le mal.

Commentaire 2023 e.v. : L'Evangile de Judas rapporte que Jésus a eu cette formule prodigieuse : < le cosmos, c'est-à-dire la perdition > (Logion 13). 

10. I gazed upon the Crystal of the Future, and I saw the horror of the End of thee.

Commentaire 2021 e.v. : Lorsque Confucius interrogea Lao-Tseu, premier entre les Mages, le Vieux Maître lui répondit par un conseil que tout Initié pourrait adresser à tout philosophe — ou toute podcasteuse — pressé d'exercer un magistère moral :
Les os de ceux dont tu parles sont déjà tombés en poussière. Il ne nous reste d’eux que des mots.

Lorsque l’heure d’un grand homme a sonné, il obtient le pouvoir et voyage sur son char ; mais lorsque les événements lui sont contraires, il erre à l’aventure, il flotte ici et là...

J’ai entendu dire que le bon marchand cache ses richesses et apparaît démuni ; et s’il détient une plénitude intérieure, l’homme supérieur a l’apparence extérieure d’un sot...

Débarrasse-toi de ton orgueil et de toutes tes ambitions, de tes manières affectées et de tes visées absurdes. Ton caractère ne gagne rien à tout cela. Telle est mon opinion.
Commentaire 2022 e.v. : La vision dans le palantír est toujours, in fine, l'œil de Sauron : l'inertie permet l'effort (on ne s'appuie que sur ce qui résiste), mais sape et engloutit le fruit de celui-ci au premier relâchement.

C'est ainsi qu'à tous les plans, Ragnarök, — le < jour de Be-with-Us > (Cheth, 12 ; A'ash, 6), — est absolument inéluctable, mais indéfiniment repoussable.

Commentaire 2023 e.v. : Il faut s'entendre sur la définition de the horror of the End.

Judas l'Iscarioth a, selon l'Evangile, accepté de sacrifier pour toujours sa réputation personnelle afin de valider la "messianité" de son maître et de rendre possible le tikkoun (réparation, salut) du monde : résultat, il n'avait plus d'autre option de sortie digne que le suicide (il y a quelque chose de très samouraï dans la pendaison de Judas) et demeure "le traître pour les siècles des siècles".

Quant à Hérode, l'autre maximum super-vilain de l'imagerie chrétienne, souvenez-vous :
Sicariōn me disait l'autre jour: « Je ne crois pas qu'Hérode ait été le monstre paranoïaque décrit par les chrétiens. Je suis même persuadé qu'il était, au contraire, un roi juste et sage qui, effaré de la méchanceté des Trogs, entreprit de débarrasser le monde de l'engeance humaine, en coupant le mal à la racine — et ce par pur chesed: Ra-Hoor-Khuit dit: < Cela aussi est compassion: mettre fin à la maladie de la terre: arracher les mauvaises herbes, arroser les fleurs > (Tzaddi, 26) et nous lisons dans le Livre de la Genèse: < L'Éternel vit que les méfaits de l'homme se multipliaient sur la terre, et que le produit des pensées de son cœur était uniquement, constamment mauvais; et l'Éternel regretta d'avoir créé l'homme sur la terre, et il s'affligea en lui-même. Et l'Éternel dit: "J'effacerai l'homme que j'ai créé de dessus la face de la terre". > (Genèse 6, 5-7) »

J'ai publiquement rendu hommage à cette interprétation et ne verrai plus Hérode Ier le Grand que sous cet angle. (Moi qui vous parle, j'ai, en classe de sixième, joué le personnage d'Hérode au théâtre, dans une version allemande du Jeu des Rois. Authentique ! ["Ich bin der könig ! Ich bin recht !"] Mon meilleur ami jouait le Diable et, coïncidence étrange, le père de cet ami mourut sur scène, quelques années plus tard, en jouant précisément le Diable dans la version française du Jeu des Rois...) (Apologie d'Hérode)
Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous.

Love is the law, love under will.

☉︎ in 19° ♓︎ : ☽︎ in 23° ♎︎ : ♀︎ : Ⅴⅴⅰⅰⅰ.





Précédents commentaires sur ce péricope :

. It's so lonely at the top of Abiegnus ! (2020)
. Printemps permanent (2021)

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