mardi 7 septembre 2021

Parabole du Roi Atlante

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est le quatrième mardi après la fête pour la première nuit, et les gens qui se font un plaisir sournois de me rappeler non-stop que l'empereur Caligula était natif de la Vierge, ignorent généralement que la plus éblouissante prestation de Jean-Paul Belmondo (paix à son âme) est son interprétation du Désiré de Sacha Guitry. (Regardez ce film, dans lequel, — outre Belmondo, — Claude Rich, Fanny Ardant et Béatrice Dalle se souviennent brusquement qu'ils sont de prodigieux comédiens.)

Amis chers, la Lecture de ce jour est le Liber AL vel Legis sub figurâ CCXX, chapitre 1, versets 54 à 57.

54. Change not as much as the style of a letter; for behold ! thou, o prophet, shalt not behold all these mysteries hidden therein.

Commentaire : A propos de ce verset, A.M. a déclaré ce matin : "Oui, bah, en matière de mystères cachés, tu as complètement zappé le sens de l'architecture du Temple de Thélème, au verset 51, préférant parler de tournedos Rossini et de Benoît Delépine... Moi, il y a des années que je demande ce que sont les emblems of death et qu'on me répond des conneries fumeuses..."

J'ai dit :

— D'accord. Cite le verset.

There are four gates to one palace; the floor of that palace is of silver and gold; lapis lazuli & jasper are there; and all rare scents; jasmine & rose, and the emblems of death...

— Stop. Il s'agit d'un Temple appelé Palais. Donc une fusion des autorités spirituelles et temporelles : la demeure du prince-prêtre, qui < cultive son jardin de disciples > — Si je te dis : "morts emblématiques dans une enceinte sacrée", que vois-tu ?

— Euh. Le roi atlante dans le film Conan le Barbare...

— OK. Très bien. Alors, dis-moi : si Conan avait choisi de jeter des pierres ou d'uriner sur le roi atlante, celui-ci se serait-il offusqué ?

— Ben non, il est mort...

— Et si Conan, saisi de remords après cela, s'était prosterné dans la poussière en implorant le pardon du roi, celui-ci aurait-il fait montre de clémence, ou lui aurait-il, au contraire, tenu rigueur ?

— Ni l'un, ni l'autre : il est mort.

— Eh bien, nous qui vivons dans cette Abbaye, — ce palais-temple/jardin de disciples, — devenons comme ce roi atlante : qu'on l'injurie ou qu'on le loue, il ne se trouble pas — Et si vous ne voulez pas devenir ainsi, < il y a quatre portes à ce palais > : que chacun s'en aille où il veut.

55. The child of thy bowels, he shall behold them.

Commentaire : Ce sont ses 'Hidouchim qui attestent la légitimité du successeur d'Ankh-af-na-khonsu.

56. Expect him not from the East, nor from the West; for from no expected house cometh that child. Aum! All words are sacred and all prophets true; save only that they understand a little; solve the first half of the equation, leave the second unattacked. But thou hast all in the clear light, and some, though not all, in the dark.

Commentaire : no expected house — Tout pronostic quant à la venue de celui qui doit venir retarde la venue de celui-ci.

57. Invoke me under my stars! Love is the law, love under will. Nor let the fools mistake love; for there are love and love. There is the dove, and there is the serpent. Choose ye well! He, my prophet, hath chosen, knowing the law of the fortress, and the great mystery of the House of God.

Commentaire : love under will, l'ultima verba que nous avons naguère défini ainsi :
Le principe de "l'art pour l'art" appliqué à l'amour : aimer pour le fait d'aimer, délibérément, volontairement et sans affect.
Le secret du bonheur est de brûler de désir pour tout ce qui m'appartient déjà.

Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous.

Love is the law, love under will.
- ☉︎ in 15° ♍︎ : ☽︎ in 21° ♍︎ : ♂︎ : Ⅴⅴⅰⅰ

Précédent commentaire sur ce péricope : Aperçus sur le Djeridensis Comment (AL 1, 54-57) (2020)

3 commentaires:

  1. Merci Sir, j’ai vu un bon film.
    Pour ma part, je trouve que le « Docteur Popaul » de Chabrol et les monologues prolifères d’Audiard desservis dans « l’Incorrigible » et le « Guignolo » sont inégalables.

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  2. Merveilleux texte. Un des meilleurs pour moi. Merci Sir.

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    1. < Glory to God and Thanksgiving to God. > (Ararita 4, 1)

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