jeudi 17 juin 2021

Young Doric God

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est le quarante-huitième des Beaux Jours, où nous faisons mémoire de Jack Parsons, thelemite royalty qui, dans l'Œuvre au Blanc (i.e. au plan spirituel), fut appelé par Sir Aleister "le meilleur d'entre nous", dans l'Œuvre au Rouge (i.e. au plan psycho-affectif), épousa Marjorie Cameron et, dans l'Œuvre au Noir (i.e. au plan pratique), inventa la navette spatiale.

Jack Parsons ne s'était, de toute évidence, incarné que pour mettre le reste de l'humanité minable.

Amis chers, la Lecture de ce jeudi est le Liber Liberi vel Lapidis Lazuli Adumbratio Kabbalæ Ægyptorium sub figurâ VII, chapitre 3, versets 40 à 43.

40. There is a strange pale God, a god of pain and deadly wickedness.

Commentaire : De ce verset, Fra Orpheus dit simplement < Choronzon >, ce qui me rappelle qu'un mien lecteur, après avoir lu le billet intitulé Canicule, m'a demandé : "Est-ce à dire que l'enfer est un hentai de tentacle porn ?"

Ami, non : ce serait trop beau ! La vérité sur Choronzon fut publiée par moi en août 2019 e.v. :

Me and Choronzon Blues

Abondance de courrier ce matin, dont surnage l'inopinée pointue question suivante:

« De GH le Zéniste à Sir Shumule le Thélémite, salut !
Bonheur et succès galants !
Je ne parviens pas, Maître, à comprendre ce que représente exactement le démon CHORONZON, décrit par John Dee et Sir Edward Kelly, qui est devenu le « diable » dans la philosophie de Thelema.
Puis-je solliciter vos Hautes Lumières sur ce point ?
Neuf Prosternations. »

Ma foi, ami Zen,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Vous êtes un séduisant mystère promis à une destinée sublime qui, comme chacun d’entre nous, avez un côté sombre. Une partie de votre psyché gronde, salive et montre les dents : elle est inconsciente – elle est irrationnelle – elle se nourrit exclusivement de mauvaise volonté, de passions perverses et de peurs instinctives.

C’est le morceau de maladie-du-monde qui se trouve être échu à votre assiette.

Choronzon est le nom que l’on donne à ce margouillis de désirs refoulés, de meurtrissures d'égo, de self-delusions niaises, que vous ignorez délibérément car il est peu flatteur et diffère, en des proportions douloureuses, de ce que vous aimeriez vous faire croire que vous êtes.

Carl Gustav Jung l’appelle "l'Ombre" ; les Chrétiens l’appellent le Malin ; les Juifs l’appellent le Yetzer Hara ; les Hindous l'appellent Apasmārapuruṣa ; les Bouddhiste l’appellent Māra ; nos Ancêtres l’appelaient Loki : vous pouvez l’appeler votre evil twin, votre Mephisto, votre natif-du-Cancer interne.

Du coup, Choronzon est également ce que les Alchimistes transforment en or : non quelque chose d’intrinsèquement « mal », mais un subalterne qui, – comme tous les stalkers, toutes les imbitables à daddy issues et tous les larbins congédiés, – devient, parce qu’on l’ignore, hystérique en surcompensation : ainsi l’homme tourne-t-il compulsivement, caricaturalement bas-de-gamme pour cesser de souffrir.

Si vous ne piétinez pas votre Iznogoud, votre Iznogoud vous mordra au mollet. Il sabotera systématiquement vos efforts, à moins que vous ne vous efforciez d’agressivement l’identifier et d’alchimiquement le transmuter : < Refuse none but thou shalt know & destroy the traitors > (AL 3, 42) : n’est-il pas très connu que se plaindre des manquements d’autrui est trahir ses propres défaillances ?... Si vous déshéritez un aspect de votre personnage, il se matérialisera brusquement, au coin du bois, sous forme (peu ou prou) humaine, lorsque vous l’attendrez le moins...

Comme l’Anneau de Sauron, il veut qu’on le trouve : d’où les actes manqués, les pseudo-accidents, les inhibitions bêtes – les kink libidineux dangereusement barrés,


Me and Choronzon were walking side by side,
I’m gonna beat my woman until I get satisfied.

… les « aventures terribles » dont Nietzsche nous dit qu’elles finissent par nous faire soupçonner que celui à qui elles arrivent est lui-même quelqu’un de terrible.

Voyez, ami Zen ! Le nain qui refuse de s’admettre nain sera jeté (ou lancé, plutôt, puisqu’il s’agit d’un nain) sur un terrain de basket-ball devant des millions de téléspectateurs : quiconque nie ce qu’il n’aime pas en lui-même aura le nez plongé dedans.

Soyez donc Alchimiste plutôt que Youtubeur ! Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem : « Jusqu’à ce que vous ayez rendu le Subconscient conscient, il dirigera votre vie et vous l’appellerez le destin », dit encore Carl Jung – ou, selon ma formule inlassable : ce que tu fuis est ton salut.

41. My own soul bites into itself, like a scorpion ringed with fire.

Commentaire : De ce verset, Fra Orpheus dit : < Choronzon in manifestation as the vampire >, ce qui est plutôt réconfortant pour quelqu'un comme moi, dont toute la libido a été, à l'adolescence, déterminée par le personnage de Regine Dandridge dans Fright Night II : au pire, je tombe dans les bras de Julie Carmen.

Cela dit, Choronzon est l'horizontalité, la matérialité, c'est-à-dire la féminité, intégrale et le fait que la sexitude de Julie Carmen en Regine Dandridge n'ait jamais été égalée, ni même approchée, par qui que ce soit, nous ramène au principe fondamental : 100% des problèmes en ce monde viennent de l'insatisfaction sexuelle des femmes.

Je consignais dans mon Registre Magique, le 26 novembre 2020 e.v. (et vous n'avez aucune excuse pour l'ignorer, puisque mon Registre était, alors, tenu en ligne) :

Sicariōn m'a posé un tas de questions pointues [...] et nous en sommes venus à parler des implications politiques de la liberté sexuelle absolue proclamée par la Loi (AL 1, 51).

Principe de base : la peur qu'entraîne généralement ce Verset procède, — comme la misogynie, le viol, mais aussi la pédocriminalité, etc. — de la peur du désir féminin — Politiquement : de ce que ce désir comporte d'"écarlate", au sens thélémite du terme, c'est-à-dire de léonin (XI) et d'intégralement amoral.

Ainsi, le brûlant sexdrive de la belle princesse Haya de Jordanie a impitoyablement détruit deux mariages et fait de l'émir gouverneur de Dubaï la risée du monde — Puis elle est partie en subtilisant 35 millions d'euros à son malheureux barbon d'époux bafoué, avant d'obtenir, en mentant comme une diablesse, le divorce qui va lui rapporter 5 milliards d'euros, et elle vit aujourd'hui très heureuse à Londres, entourée de sculpturaux bodyguards, dans une demeure estimée à 85 millions de livres.

A t-elle enfreint la Loi de Thélème ? Non. Au contraire : < Then will I lift her to pinnacles of power > (AL 3, 43) : toutes les tentatives de représailles à son encontre ont grotesquement échoué... Mais on comprend que les Musulmans aient, pendant des siècles, jugé prudent de bâcher, cloîtrer, terroriser la femme arabe...

Autre exemple : le top model Stephanie Seymour vit en inceste réglé avec son fils et se moque éperdument que cela se sache (au point même de ne pas s'opposer à la diffusion des fameuses images de leurs vacances à St-Barth et de faire directement allusion à la chose dans un photoshoot pour Harper's Bazaar). 

Enfreint-elle la Loi de Thélème ? Non. Mais ces "amours singulières" (aurait dit Peyrefitte) posent un problème "sociétal" évident...

La sexualité féminine est politiquement ingérable : tous les législateurs se sont, si j'ose dire, cassé les dents dessus. Particulièrement les législateurs religieux... Il est vrai que lorsque un authentique avatar de la Juliette de Sade parvient à sublimer au plan spirituel ses impulsions érotiques, ça donne Marie l'Egyptienne, qui entrait en lévitation dès qu'elle disait un psaume... Hail Babalon ! Thérèse d'Avila se faisait appliquer un fer rouge pour se punir de ses élans charnels et déclarait trouver cela "rafraîchissant", comparé à ses fureurs utérines !...

La Loi dit que c'est à présent < la manifestation de Nuit > (AL 1, 1) : pour la première fois, le monde s'apprête à aimer la femme pour ce qu'elle est et non plus pour son aptitude à dissimuler ce qu'elle est. Les gens ont raison d'avoir peur. [...]

Toutes ces histoires de patriarcat sont absolument ridicules. N'importe quelle jolie fille — même moyennement jolie — sait depuis la classe de 5ème qu'elle dirige le monde. Mon drame est d'avoir toujours été plus attiré par les joueuses de roller derby que par les bècebèges à plan de carrière. Thanksgiving me rappelle la nuit où, au Crillon, j'ai sauté, après le Bal, dans sa robe Ungaro, une débutante sublime, fille de diplomate, et ne suis parvenu à maintenir ma motivation qu'en pensant à Joan Jett en train de changer un pneu.

Du reste, on m'écrit que je pratique l'exégèse comme on commente un match de roller derby et je ne sais pas si c'est un hate mail.

J'ai tellement de haters !

J'estime que 50% des internautes qui écoutent les cours en ligne le font par animosité fascinée

C'est comme pour le catcheur heel et les bons Walt Disney où le méchant est cool. Nulle part ailleurs vous ne trouverez quelqu'un avec ma taille, mon nez, mon crâne d'extra-terrestre et mes doigts de mandarin chinois ! 

C'est le piquant, le kink, la raison pour laquelle on boit du Red Bull. 

On ne boit pas de Red Bull pour la taurine ou la saveur de soda sucré mélangé à la vodka Grey Goose. On le boit pour l'ingrédient imprononçable, — innommable, devrais-je dire, tant il est chimique, — l'excipient qui a le nom d'un groupe de k-pop qui aurait un nom de code-barre — le truc abominablement synthétique dont on ignore ce qu'il fait là et dont on apprend par la suite que l'industrie s'en sert également pour fabriquer des jantes et des seins de pornstars. Je ne sais pas ce que c'est, mais j'en veux dans mon vaccin ! 

42. That pallid God with face averted, that God of subtlety and laughter, that young Doric God, him will I serve.

Commentaire : Amen !!!

43. For the end thereof is torment unspeakable.

Commentaire: Oh ! ce principe de "la Victoire appartient au dur-au-mal", comme il  est écrit < 
Thou shalt have danger & trouble : Ra-Hoor-Khu is with thee > (AL 3, 11) et < to me come ye through tribulation of ordeal, which is bliss > (AL 3, 62).

Ça me rappelle une conversation avec un très bon ami ricain, consignée dans mon Registre le 27 novembre 2020 e.v.

[J]e disais hier à un ami texan (très nouveau riche, plus-à-droite-tu-tombes, met des glaçons dans le Château Pétrus — texan, en somme) :

- Eva Angelina est la preuve vivante que vous devez importer davantage de Mexicains !

En effet, quel est l'ennemi ? — La Chine.

En quoi réside la force des Chinois ? — Work Ethic. Et ils ne peuvent même pas prononcer Work Ethic.

Les Chinois sont d'accord pour bosser dix-huit heures de rang sous le cagnard, payés en cacahuètes et je ne sais même pas s'ils ont des cacahuètes en Chine, mais enfin payés en le truc que les Chinois grignotent à l'apéro.

Ils ne sont heureux qu'à mille dans une cave, triment comme des forçats du XIXème siècle, et s'ils ont tous la même coupe de cheveux, ce n'est pas grave, c'est même un plus.

Vos Blancs sont tous de la graine de boomer et bossent pour le week-end...

Qui vous reste t-il pour espérer faire pièce à Xi Jinping ? — Les Latinos, qui sont conservateurs jusqu'au pétainisme et l'ont prouvé en votant Trump à 100 %.

Les Latinos n'ont besoin que d'une image pieuse de la Vierge Marie, d'un contremaître ayant pris option espagnol-techno en 4ème, et que leur fille ne ramène pas un Noir.

Ils sont aussi stakhanovistes et dépourvus de courage syndical que les Chinois, mais leurs femmes ont un butt. (Les femmes hispaniques me font compulsivement grimper aux rideaux et ça désole mon décorateur, mais je ne recommande pas les amantes chinoises: deux heures d'efforts pour entrer parce que c'est hyper étroit et, parce que c'est hyper étroit, on conclut aussitôt entré ! Là aussi : stakhanovisme et salaire frustrant ! Mais Eva Angelina peut en dire autant de son propre secteur professionnel... CQFD.) 

Et cela vaut pour toutes les rigueurs de l'Ascèse, ainsi que je le consignais dans le même Registre, le 8 décembre 2020 e.v. :

Pris un pharaonique petit-déj pendant que, par association d'idée, S m'interrogeait sur le jeûne.

Aussi bien, j'ai regretté de ne pouvoir lui donner d'astuce pour tenir le jeûne, parce que celui-ci ne m'a jamais posé aucune espèce de problème — N'est-ce pas un grand Enseignement qu'il soit impossible de guider autrui dans les domaines où l'on n'a pas souffert ?

Evidemment, s'il m'était prescrit de m'abstenir pendant vingt-quatre heures de m'imaginer en train de faire profondément, intensément l'amour à Sofia Vergara, ce serait différent — mais l'ascèse des magiciens (alterner périodes d'excès rabelaisiens et périodes d'abstinence monastique), — donc, a fortiori, une seule journée de jeûne, — m'a toujours, grâce à DIEU, été très facile.

Je ne puis donc être d'aucun secours, sinon répéter l'Immortelle Injonction de Jimmy Page (puisse t-il vivre de longs jours heureux, Amen), Haut Précepte qui fut mon vade-mecum dans cette vallée de larmes de joie :

Shit or bust. You do it. No nerves. You just do it.

Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous.

Love is the law, love under will.


- ☉︎ in 26° ♊︎ : ☽︎ in 16° ♍︎ : ♃︎ : Ⅴⅴⅰⅰ.

Précédent commentaire sur ce péricope : Joy of divine rapture all day (Pleasure of uttermost delight all night) (2020)

9 commentaires:

  1. Je n'avais pas suivi l'époque du "live magical record". C'est génial.

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    1. Je referai probablement quelque chose de cet ordre, très Memoranda aurevillyens, en novembre, quand le nevermore se fait valet de pied et me suit comme mon ombre. Je soupçonne le nom traditionnel de cette période de venir de là.

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  2. Sire, je doute que la relation de Stephanie Seymour avec son fils ait été très épanouissante puisqu'il est mort d'overdose en janvier dernier.

    Autrement très bon billet.

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    1. Je n'ai, certes ! pas dit qu'il y avait quelque chose d'épanouissant dans ce type d'"amours singulières", qui finissent toujours tragiquement. J'ai dit qu'en tant que Thélémite, je n'avais pas le droit de dénier à qui que ce soit le droit de faire l'amour comme il veut, quand, où et avec qui il veut (AL 1, 51).

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  3. Supérieur Inconnu20 juin 2021 à 10:32

    Je maintiens que "Sir Shumule à Tali-Fu" est, pour l'instant, le meilleur billet de 2021, mais celui-là arrive deuxième.

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  4. Bonne fête de Litha Sir!!!

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