mercredi 16 juin 2021

X

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est le quarante-septième des Beaux Jours et le Solstice fonce droit sur nous, ce qui veut dire que la Mi-nuit véritable (six heures après la sortie des étoiles) et l'Aube sont désormais presque concomitantes : l'heure rien-n'est-impossible, le Noël de la journée, et celle, navrante, des exécutions capitales sont actuellement l'une dans l'autre, comme un satyre enjoué viole une contractuelle !

Amis chers, la Lecture de ce mercredi est le Liber Liberi vel Lapidis Lazuli Adumbratio Kabbalæ Ægyptorium sub figurâ VII, chapitre 3, versets 36 à 39.

36. I smite. The whole world is broken up into a mighty wind, and a voice cries aloud in a tongue that men cannot speak.

Commentaire : Le geste infime du Magicien dans son Temple a l'incidence d'un tsunami sur le profane. Ce qui explique la propension qu'ont les Japonais, 
— peuple dont la pensée magique est la plus intacte au monde, — à aimer mieux guetter l'imminence d'un tsunami dans les signes d'anxiété de leurs chats bobtail ou de leur chiens shibu que dans les bulletins météos, et leurs weather girls sont pourtant bandantes.

37. I know that awful sound of primal joy; let us follow on the wings of the gale even unto the holy house of Hathor; let us offer the five jewels of the cow upon her altar !

Commentaire : De ce verset, le Maitre Therion (qu'il soit béni et vénéré) dit simplement : < Netzach. >

Netzach ! Dont je résume le Mystère par le Shumulisme < Même le corps de Kim Kardashian recèle un squelette > !... Dont Helmut Newton résume le Mystère par son X-Ray with Chain !...

Netzach ! La vie sensuelle, la vie incarnée (litt : dans la viande), dont le message est : Au bout du compte, on peut voir à peu près n'importe quel phénomène comme prodigieusement lumineux ou infiniment glauque. C'est affaire de lecture. Ou de talent dans l'art du spin. La vie incarnée est un genre de miracle trash, à tous les niveaux : c'est uniquement la perspective que vous avez sur les évènements qui en fait de bons ou de mauvais souvenirs. Ô Mystère de la borgnitude de Ra-hoor-khuit ! 

Netzach ! La sphère vénusienne alimentée par le Scorpion! Allez comprendre!... Moi c'est bien simple, maintenant, dès qu'un natif du Scorpion me demande conseil, sur quelque sujet que ce soit, je lui dis : 

- Le signe du Scorpion, antithèse-complément de celui du Taureau, voit, on le sait, l'existence comme un suicide permanent, au lieu que le Taureau la voit comme un festin. Mon conseil : quitte à donner dans l’autolyse, essaie de t'imaginer en père pélican qui — selon le symbolisme classique [et notre billet d'hier] — nourrit sa famille de ses propres entrailles, et non comme le cassos réprouvé qui s'octroie un drame passionnel romantique avec sa vieille pétoire rouillée dans la cuisine de son deux-pièces à Juvisy-sur-Orge (parce que, dans la mezzanine, il y a de la moquette) — Compris ? Spiritualise, festinise un peu ton arachnitude morbide !

Netzach ! Qui est à Binah ce que l'escort qui vous a laissé l'impression la plus durable est à madame votre mère ! Toute méditation sur Netzach me ramène toujours aux évènements par moi naguère relatés ainsi : 

X ou la Botte Secrète

J’ai récemment déclaré, dans un des cours, pourtant austères, diffusés en audio sur ce blog, que les trois types de femmes qui me plaisent le plus sont « les butch, les escorts, et les strip-teaseuses ».

Certain lecteur (auditeur en l’occurrence) old gangsta a trouvé ça limite et, dans son courrier de protestation, a eu au moins une phrase sublime : 
Où est le Shumule gynolâtre que nous chérissons à juste titre, si tu n’aimes plus que les garçons manqués et/ou les femmes que tu paies pour qu’elles s’occupent de ton plaisir sans que tu aies à t’occuper du leur ? 
Ami, laisse-moi te narrer quand et comment j’ai développé ces fixations…

Sache, tout d’abord, que, de dix-huit à vingt-six ans, j’ai donné dans les excès libertins les plus échevelés. C’était une bonne période pour ça – le cœur de la Génération X, la seule qui, depuis la guerre, ait joui des deux libertés qui importent : la liberté d’expression et celle des mœurs – un break récréatif, en somme, avec suspension provisoire des notions de thoughtcrime et sexcrime, entre la Boomer Generation de ‘68, hantée par l’ombre de Tante Yvonne et ultra-moralisatrice sous des dehors hippies olé-olé (c’est pourquoi, du reste, elle fut la génération Cohn-Bendit : la pédophilie est tout-à-fait boomer, i.e. kinky tout en restant Jésuite), et la Boring Generation des milléniaux cognitivement modifiés par le Politiquement Correct, d’où sont sortis #MeToo, #TimesUp et l’actuelle Post-Weinstein era.

En fait, c’est le lendemain même de mon dix-huitième anniversaire que, las de l’inexpérience (pleine de bonne volonté mais un poil répétitive à force) de mes conquêtes Debutantes, et soucieux d’avoir affaire à des professionnelles, j’ai passé, pour la première fois, la porte d’un « bar à bouchons » parisien. Je me suis immédiatement retrouvé entrepris par une jeune femme qui était – nous y voilà – une synthèse de butch, d’escort et de stripper : une prostituée superbe, plus tomboy que Michelle Rodriguez (à l’époque, j’aurais dit : « que Linda Hamilton ») et possédant merveilleusement l’art subtil de la private dance.

Chacun connaît le rituel en vigueur dans ce genre d’endroit (of course, you do… ;)) : on s’acquitte d’une bouteille de champagne, ainsi que d’un pourboire donnant droit à un tête-à-tête avec une hôtesse dans un salon ; on vole ensuite quelques heures charmantes à la vie ; on offre enfin, au moment de partir, un second pourboire à l'hôtesse, à la mesure de la prestation fournie par elle.

Nous nous isolons donc, et, sur fond Acid House typique de l’époque, la fascinante créature se livre à un effeuillage torride – parfait corps d’Amazone, mouvements hypnotiques, avec quelque chose d’une danse de guerre sauvage (aujourd’hui, bien sûr, je diagnostiquerais immédiatement un ascendant Scorpion) : le haka sanguinaire d’une Valkyrie croisée Gitane vindicative.

Elle est bientôt entièrement nue – à l’exception d’une de ses bottines qu’elle a gardée au pied.

Dans ma jeune conscience, embrasée par le spectacle, fuse une kyrielle d'interrogations telles que : « Pourquoi garde-t-elle cette bottine unique ?... Que va-t-elle me faire subir avec cette bottine unique ?... Peut-être qu’une fois sur moi… ou moi sur elle… quand je ferai ceci ou cela… elle fera ça ou ça… passer sa jambe autour de moi, dans une clé fatale… avec la bottine… qui servira à nouer inextricablement ses deux pieds, peut-être… autour de mon cou… Je n’en sais rien, mais je suis partant : si c’est un piège, j’espère qu’il est agréable ! »

Nous ouvrons les hostilités – et tout le temps que dure la partie, je ne cesse de me dire, à chaque fois qu’augmente l’intensité des choses : « OK, c’est maintenant qu’elle va faire le truc avec la bottine… ». Mais non. Et le suspense se prolonge.

Nous terminons. C’est fini. Je me lève. Je lui donne son pourboire. Elle le prend. Et le glisse dans la bottine.

(5 juin 2018)

38. Again the inhuman voice !

Commentaire : Fra Alion dit de ce verset : < Inhuman = Divine.

On sait, en effet, que la voix d'un humain est altérée par absolument toutes les émotions qui l'atteignent durant sa vie, dans toutes les cinq catégories, évidemment élémentales, des émotions-qui-atteignent : Colère, Déni, Peur, Marchandage, Acceptation. Et si vous êtes juif ou natif de la Vierge, vous avez Renégociation en plus.

Or c'est le fait d'être inaltérable (saint au sens strict) qui caractérise le Divin.

39. I rear my Titan bulk into the teeth of the gale, and I smite and prevail, and swing me out over the sea.

Commentaire : Aucun Thélémite n'ignore que le mot Τιτάν a pour isopséphie 666, mais a t-on vraiment compris ce que signifie le fait d'appeler le Sage suprême "la Bête" ?

Une bête est un être en parfaite résonnance avec la force qu'il symbolise (d'où dieux égyptiens zoomorphes ou zoocéphales), de même qu'Ankh-af-na-khonsu annule toute opacité entre lui et le Divin : < The light is mine; its rays consume Me >, comme il est écrit (AL 3, 38). C'est pourquoi, dans l'œuvre de < l'obeah et du wanga > (AL 1, 37), i.e. en Vaudou, l'officiant que la Divinité possède est appelé "Cheval".

Du mazzeru corse au bonnet jaune mongol, telle est l'universelle ascèse des chamanes que résume le Liber Astarte vel Berylli sub Figurâ CLXXV, ainsi que je l'expliquais, en 2011, à de jeunes païens soucieux de résonner, dans leur vie sociale, au maximum avec le dieu Thor :
« Thor au plan social » exige une certaine connaissance des caractéristiques de cet Ase. Mettons, par exemple, qu’un Noir, appelé Daddy Cool, occupe votre place de parking. Thor est bienveillant : vous demandez (paternellement) à Daddy Cool d’aller se garer plus loin. Daddy Cool refuse. Thor est irascible : vous carrez un parcmètre dans le cul de Daddy Cool, et détruisez sa caisse à coups de barre-à-mine. Mais Thor est généreux : vous lancez à Daddy Cool gisant quelques menues piécettes, afin de lui permettre de se rendre, en bus, au cabinet de proctologie le plus proche – Après quoi, guilleret, – Thor est enthousiaste –, vous allez dîner chez Maxim’s – Thor est gourmand –, puis festoyer en boîte jusqu’à l’aube – Thor est joyeux.
Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous.

Love is the law, love under will.


- ☉︎ in 25° ♊︎ : ☽︎ in 3° ♍︎ : ☿︎ : Ⅴⅴⅰⅰ.

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