mercredi 27 janvier 2021

Beautiful God

Amis chers, gens beaux et heureux, 

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

J. m'a demandé hier pourquoi, si "le féminin ne doit pas prendre l'initiative", Nuit parle la première dans le Livre de la Loi.

Je lui ai dit : "C'est comme en amour : la forme du féminin envoie un message qui enflamme le désir qui pousse le masculin à l'initiative – ou, selon ma formule inlassable :
La condition indispensable à la condition indispensable à la survie de l’espèce est que l’homme bande – Au commencement était la gaule. On pourrait aisément en conclure à la phallocratie et au patriarcat, s'il ne fallait que quelqu'un suscitât la gaule en question – devons-nous en déduire qu'« au commencement était Michelle Rodriguez » ?
"Ainsi, Nuit ne parle pas la première dans le Livre : c'est Aiwass qui transmet le message de la Déesse – Puis, lorsque le texte passe en style direct, c'est le prince-prêtre qui prend l'initiative de parler, et Nuit qui lui répond, comme il est écrit : < Then saith the prophet and slave of the beauteous one, etc. > (AL 1, 26)."

Amis chers, la Lecture de ce mercredi est le Liber Tzaddi vel Hamus Hermeticus sub figurâ XC, versets 29 à 32.

29. This immortality is no vain hope beyond the grave : I offer you the certain consciousness of bliss.

Commentaire : La mort, constituant l'un des trois interdits majeurs du Livre de la Loi (< Death is forbidden > (AL 2, 73) < thou shalt not die, but live > (AL 2, 21)), la mort, dis-je, intéresse peu les Thélémites — Nous ne nous attachons pas à l'eschatologie, mais à la vie en ce monde, ce qui est beaucoup plus important : quel homme, lorsqu'il s'affaire, durant ses heures de veille, à sa praxis initiatique, au bien-être de sa famille, à son activité professionnelle, s'inquiète de savoir ce qu'il peut bien, techniquement, advenir de lui quand il dort ?

30. I offer it at once, on earth ; before an hour hath struck upon the bell, ye shall be with Me in the Abodes that are beyond Decay.

Commentaire : On m'a fait remarquer dernièrement à quel point la réponse de Jésus au Bon Larron (Luc 23, 43) rappelait ce verset.

IAO 131, sur son très remarquable blog Christianity is Dead, Thelema lives, écrivait, en 2010 :
The old Aeon was the Aeon of Osiris, the Father and the Suffering man, encapsulated in the figure of Jesus Christ; before that was the Aeon of Isis, the pagan era. This is now the Aeon of the Crowned & Conquering Child.

Even Jesus foretold of this mystery when he said “And said, Verily I say unto you, Except ye be converted, and become as little children, ye shall not enter into the kingdom of heaven” (Matthew 18:3).

Thelema asserts in its own Bible that “Every man and every woman is a star” and that godhead is “above you & in you” and “the flame that burns in every heart of man, and in the core of every star.”

God is not some Being outside of ourselves. He is not some cloudy figure, perhaps an old man of sorts, that watches our every move and judges us. He is not a stern father that judges and rebukes you, but “the Child-Voice of Love in thine own Soul!”

In a sense, Jesus was an example of the Man-God, who was both Man and God. In him was God made Man and Man made God. Even as he says, “I and my Father are one.” (John 10:30)

In the symbol we sign each message with, the Unicursal Hexagram, we show God and Man as One. Traditionally, the Hexagram is formed of two separate triangles representing interlocking opposites of male & female, god & man, spirit & matter, etc. The unicursal hexagram – which literally means a hexagram that can be drawn in one stroke without lifting up a pen – symbolically asserts a unity between these complements.

31. Also I give you power earthly and joy earthly; wealth, and health, and length of days. Adoration and love shall cling to your feet, and twine around your heart.

Commentaire : L'étrange est que Ra-hoor-khuit sollicite, comme moyens de libération, les stimuli qui entraînent, ordinairement, les plus sévères addictions de l'homme : l'appétit de pouvoir, l'oubli de soi dans la consommation des plaisirs terrestres, la cupidité, la peur de la maladie, la peur de la mort, le désir de reconnaissance sociale et les carences affectives à combler.

Choronzon (la restriction soit sur lui) est comme une oligarchie de control freaks qui, ivre de pouvoir, voudrait amener les gens à renoncer volontairement à toutes leurs libertés individuelles (power earthly) : elle y parviendrait en leur faisant consommer du porno non-stop (joy earthly) pendant qu'elle transfère tout leur argent à une minuscule et richissime élite (wealth), en brandissant la menace d'une maladie imaginaire (health) qui aurait tué des centaines de milliers d'individus que personne n'a jamais rencontrés (length of days), et en détruisant impitoyablement, — par censure, bannissement, cancel culture, etc. — la vie sociale (adoration and love) de quiconque s'avise de se plaindre.

Comment, donc, ces sept désirs, instruments de choix du tyran, pourraient-ils s'avérer libérateurs ?

Il est écrit : < Unto thee shall be granted joy and health and wealth and wisdom when thou art no longer thou. > (Cheth, 13) — la clé de l'énigme est le fin-mot et le fin-mot est < no longer thou >.

Ra-hoor-khuit nous dit que s'extirper de quelque restriction que ce soit exige une radicale métamorphose, que dis-je ? une alchimique transmutation de soi — c'est pourquoi il ordonne : < vénérez moi par le sabre > (AL 3, 11), arme qui représente le pouvoir d'analyse et de discernement.

Mais ce processus n'implique aucun refoulement de nos désirs — Il nous invite, au contraire, à recourir à leur prodigieux pouvoir de construction et à délaisser leur aspect destructeur (Si le désir de reconnaissance sociale fait de vous un grand écrivain, il est constructif ; s'il fait de vous une pute à clique, il est destructeur.)

Comprenez : c'est juste que Choronzon (la restriction soit sur lui) complique sciemment les choses — En réalité, il n'y a jamais que les Trois Forces — soit, dans la Ruach : le désir de reproduction, l'instinct de survie et l'inspiration artistique — mais je crois vous avoir déjà parlé de ça... ;)

Nul ne peut changer le monde qu'il ne se soit changé lui-même, de fond en comble (< when thou art no longer thou >), ce qui implique essentiellement de rejeter la totalité de ce que son passé comporte d'inauthentique ou de honteux, comme il est écrit : < Behold! the rituals of the old time are black > (AL 2, 5) — Le Nouvel Aeon a lieu tous les matins. Toutes les secondes, pour peu que vous le vouliez.

32. Only your mouths shall drink of a delicious wine — the wine of Iacchus; they shall reach ever to the heavenly kiss of the Beautiful God.

Commentaire : On me parle des "contraintes" de l'Initiation, mais celle-ci étant une démarche strictement individuelle, offre, au contraire, une absence totale de contrainte.

D'où viendrait le stress ? Du jugement de mon Maître ? Mais mon Maître est comme un songe : un truchement par lequel Hadit m'enseigne, ainsi qu'il est écrit : < I am the Master > (AL 2, 65).

Serait-ce, alors, le stress qu'entraîne le désir d'atteindre à la prééminence ? Pourquoi désirerais-je atteindre à quoi que ce soit ? Je suis déjà l'Unique Saint Elu, ainsi qu'il est écrit : < thou art the Holy Chosen One > (AL 2, 65), comment ferais-je mieux ?

Bonne journée à tous et à toutes !

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 7° ♒︎ : ☽︎ in 21° ♋︎ : ☿︎ : Ⅴⅴⅰ.