Montségur Day

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est l'aube du sixième mercredi après l'Imbolc et j'écoute encore Love Sex Magic de Ciara. J'ai constamment écouté cette chanson en boucle, tous ces derniers jours. Non-stop, vraiment. L'agent de la NSA chargé d'espionner mon téléphone ne devrait plus tarder à m'envoyer un mail disant : "Pitié ! Je n'en peux plus ! Passez AUTRE CHOSE !!!"

Le Seize du mois de mars, donc ! — pré-antépénultième jour de l'année, où nous faisons mémoire de Montségur et des martyrs du Languedoc (DIEU venge leur sang), parce qu'ayant trop souvent répété mon mantra légendaire :

Je me fiche du sort des Maliens et des élections guatémaltèques. Le génocide des Tutsis du Rwanda m'indiffère totalement. La famine au Malawi, la répression au Kirghizistan, les rescapés de la Shoah, tout ça, je m'en tamponne. Autant, d'ailleurs, que de la junte militaire birmane, des prisonniers politiques dzoungars et du prix de l'orge en Pologne. Je ne veux plus étouffer dans les anneaux visqueux de cette CULPABILITÉ GLOBALE. Ne m'intéresse que ce qui se passe dans mon peuple ! que dis-je ? dans ma communauté ! que dis-je ? dans ma famille ! que dis-je ? dans ma maison ! que dis-je ? dans ma chambre ! que dis-je ? dans mon lit ! — NOUS NE VOULONS PAS D'ACHATS DURABLES ECO-RESPONSABLES ! NOUS VOULONS DE PLUS BELLES CHOSES !

— ayant trop souvent, dis-je, répété ce mantra, je suis désormais incapable de m'apitoyer sur l'Ukraine, les Ouighours ou la Palestine — Je dirais même que, si je devais établir, en conscience, un hit-parade des choses dont je n'ai absolument rien à branler, l'Ukraine, les Ouighours et la Palestine seraient dans le top 10 — Mais, — expliquez ça comme vous pouvez, — le souvenir de la tragédie cathare, sept cent soixante-dix-huit ans, jour pour jour, après la reddition du "Château dans le Ciel", m'inspire une gravité aussi profonde que si Esclarmonde de Foix avait été suppliciée ce matin.

Chacun ses deuils, j'imagine...

Gloire à Montségur.

Amis chers, la Lecture de ce jour est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 3, versets 31 à 34.

31. I turned me about thrice in every way ; and always I came at the last unto Thee.

Commentaire : Cf. THI ☉︎.

J'ai, autrefois, écrit de mon parcours en ce monde :

Au cours des quinze dernières années, j’ai mené une existence d’aventurier dandy, impliquant une multitude de tampons sur mon passeport, de liaisons sans lendemain, de rixes sanglantes et de cellules de dégrisement. Il vous faudrait trois vies pour approcher ne serait-ce que le nombre de ragots qui me concernent... J’ai aussi contemplé un tas de choses bizarres, dans presque tous les cercles où se pratiquent les arts du mysticisme et de la magie – choses à la vue desquelles un bourgeois, un sceptique, un matérialiste, se fût instantanément réfugié dans la certitude qu’il était atteint d’aliénation mentale – Moi, simple hobereau glandeur, il ne m’est jamais venu à l’idée de douter de mes sens – résultat : j’ai pu m’édifier tout en m’émerveillant.

Pur produit de la Vieille France, c’est-à-dire jeune homme propre-sur-lui ayant appris très tôt que les enfants ne parlent pas à table, j’ai fréquenté plus de voleurs et d’assassins que si j’étais né cas social, et le lit de plus de femmes que si j’étais devenu hardeur – vocation que le cant familial contraria in extremis.

J’ai beaucoup voyagé. Les convictions religieuses, philosophiques ou politiques ne valent rien, qu’elles ne soient validées par l’expérience directe – sans compter qu’en fait de femmes, j’aime livrer étranger – Mais je me sens devenir sédentaire – A l’homme véritablement contemplatif, ne suffit-il pas de changer, de temps à autre, l’agencement de ses coussins ?

Et "l'homme véritablement contemplatif" est celui qui, ayant vécu nombre d'expériences, — certaines sorties droit des pages d'HP Lovecraft, certaines pourvus de seins magnifiques, — a fini par intégrer que

"L'Univers est un jeu de marionnettes pour divertir Nuit et Hadit durant leurs noces ; un Songe d'une nuit d'été. Nous rions donc des simulacres de malheurs de Pyrame et Thisbé, des gambades maladroites de Bottom ; car nous comprenons la vérité des choses, que tout est une danse d'extase." (Aleister Crowley, NC/AL 2, 9)

32. Many things I beheld mediate and immediate ; but, beholding them no more, I beheld Thee.

Commentaire : Cf. THI ☉︎ à nouveau. NB : J'ai personnellement pour habitude de faire tout le Liber DCCCCLXIII le Jour de Montségur (et aussi d'y relire systématiquement la Cour de Lucifer d'Otto Rahn, par principe, durant la méridienne).

33. Come thou, O beloved One, O Lord God of the Universe, O Vast One, O Minute One ! I am Thy beloved.

Commentaire : J'ai eu récemment l'occasion, dans un billet merveilleusement intitulé Tidings of the Beloved One, de rappeler que le prénom David signifie, en hébreu, précisément Beloved, et que :

David (littéralement : Beloved) a pour guématrie 14, de même que < Had >, premier mot de la Loi — Or, à ce sujet, souvenez-vous :

Hadit est le Yod, comme il est écrit < Je ne suis pas étendu > (AL 2, 2), et Nuit est le Hé, comme il est écrit : < The Five Pointed Star (qui désigne évidemment < l'étoile à cinq branches >, mais qu'au troisième niveau (AL 3, 66), l'on peut traduire < l'Etoile [titre de l'ATU XVII] à cinq points [5 est la valeur numérique de Hé, lettre qui signe l'ATU XVII] >) (AL 1, 60).

À chaque nanoseconde, l'Univers est recréé par les jeux amoureux du Yod et du Hé.

En Hé se dissimule Yod (AL 2, 1) ; par Yod se manifeste Hé (AL 1, 1). C'est pourquoi 15, leur conjonction, est à la fois la valeur numérique de חבה, se cacher, et de אהבהב, aimer excessivement, comme il est écrit : < I am the secret Serpent... as a babe in an egg > (AL 2, 26 ; 49) et < I love you ! I yearn to you ! Pale or purple, veiled or voluptuous, I who am all pleasure and purple, and drunkenness of the innermost sense, desire you ! > (AL 1, 61) (Du Liber 418, 5ème Æthyr)

34. All day I sing of Thy delight ; all night I delight in Thy song.

Commentaire : Toujours la meilleure méthode, excepté, bien sûr, dans le cas des gens qui chantent le yodel. Comme je le rappelais dernièrement :

Le Mal est du Bien au mauvais endroit : Si un harpiste chante des infinite tunes, c'est merveilleux. Si, toutefois, il continue à les chanter sans arrêt pendant quarante-huit heures, on a envie de lui enfoncer des chaussettes dans la gorge. Du coup, la femme thicc est le Bien : du Mal (excès de graisse) aux bons endroits, résultant en de sexy curves. C'est pourquoi Sarah doit devenir notre Première Dame en avril prochain. Au nom du Bien. (Faun in the Forest)

Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 25° ♓︎ : ☽︎ in 3° ♍︎ : ☿︎ : Ⅴⅴⅰⅰ.

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