samedi 18 mai 2024

Les Portes de l’Amenti

"Si Sir Shumule était un concept, j'aurais du mal à y croire — mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, il est une RÉALITÉ." (Commentaire de Ta Mère sur Chers Génies Canons)
Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Savez-vous qu’il n’y a, dans nos treize Livres Saints, qu’une seule occurrence du mot « prison » ?

La voici :

Dans son sang, j’inscris les énigmes secrètes du Sphinx des Dieux, que nul ne comprendra — sauf les purs et voluptueux, les chastes et obscènes, les androgynes et les gynandres qui sont passés par-delà les barreaux de prison que la vieille vase de Khem a posés sur les Portes de l’Amenti. — Liber Cordis Cincti Serpente 5, 44

Je me récite in petto ce verset à chaque fois qu’un surveillant me fait sortir de cellule sous prétexte de « sonder les barreaux » de la fenêtre — et c’est d’autant plus totalement raccord, que j’ai, moi, accroché, sur la porte (aimable) de cette cellule, une reproduction de La Sphinge de Fernand Khnopff. 

Avouez tout de même.

Amis chers, la Lecture sainte de ce samedi, 775ème jour de notre Exil, est le Liber Liberi vel Lapidis Lazuli Adumbratio Kabbalæ Ægyptorium sub figurâ VII, chapitre 1, versets 36 à 39.

36. Thou art a beautiful thing whiter than a woman in the column of this vibration.

Commentaire : Il y a ici, dans cette prison, parmi les membres du personnel, le type même de la badass chick, très belle (beautiful) et très pâle (whiter), et que j’ai récemment portée aux nues :
La surveillante que je surnomme Wonder Warden, – parce qu'elle allie l'aspect diaphane et cristallin d'une noble damoiselle de la Cour des Valois, à l'âme d'un wagon de pitbulls intraitables, – m'a récemment déclaré, – d'une voix sortie tout droit d'un film genre, mettons, Olga, la Louve du Stalag, – qu'il y avait "du mieux" dans le rangement de ma cellule.
Inutile de préciser que, depuis, mon cœur bat pour Wonder Warden – Peut-être, du reste, ai-je commis le plus grave manquement de ma vie en n'épousant pas une surveillante pénitentiaire … Mais comment aurais-je pu savoir ? … Et me voyez-vous annoncer, à l'époque, à Maman et Bonne-Maman, lesquelles cousinaient Beistegui, que ma fiancée est matonne ? !
C'est vraiment regrettable – J'imagine les jeux coquins [outre les considérations scabreuses au sujet des initiales C.R.I. et de l'idée de sondage de barreau … ], le soir, à la maison, lorsqu'elle rentre d'astreinte : "David, j'ai encore trouvé le lit défait avec le plateau de petit-déj' dessus, des verres à cocktails partout dans le salon, et toi en train de taper de la C. avec tes copains de promo au bord de la piscine au lieu de bûcher tes exams … Je t'avais déjà fait deux observations : cette fois, je suis obligée de te mettre un rapport …" [Moi :] "Oh non, je vous en prie, Surveillante ! Pas un rapport ! Cela détruirait toutes mes espérances de mise en liberté !" [Elle :] "Désolée. Je ne peux rien pour toi…" [Moi :] "Je vous en supplie ! Je ferai tout ce que vous voudrez !" [Elle : ] "Vraiment tout ? …", etc.
Par les dieux immortels ! En ce temps-là, j'eusse fait douze fois l'amour de rang à ma jolie géôlière, après une scène pareille (étant entendu qu'elle garde son uniforme) !!! 
Jeunes dandys fêtards d'excellente famille, ne commettez pas la même erreur que moi : épousez une surveillante pénitentiaire pendant qu'il est temps, ça sera hyper drôle dans votre notice du Bottin Mondain ! :) (Promulgation Nun)
37. I shoot up vertically like an arrow, and become that Above.

Commentaire : Je ne puis, aujourd'hui encore, me rappeler sans rire ce missionnaire évangélique criblé de flèches par les Sentinelles en 2018 ! :)

En fait d’archerie, j’avais proclamé, dès 2012, dans mon légendaire Beam me up, Scotty :
A part ça, je pense de plus en plus me remettre au kyūdō. C’est une des rares choses qui ait mon respect intégral. Je raffole de l’arc en bambou, tellement zen et hors de prix, que je me suis offert. Si je m’écoutais, je partirais avec lui à Maui pour l’épouser. C’est le seul endroit au monde où l’on peut se marier avec un objet inanimé, à condition d’exécuter la danse sacrée du kiavé.
38. But it is death, and the flame of the pyre.

Commentaire : But it is death : Votre vieil Chioa Khan a écrit autrefois : "Ma mort sera un évènement hip, chic et vogue." (Say Goodbye to Babylon)

flame of the pyre : Le vieil Chioa Khan a également écrit : « Nous pratiquons l'incinération, parce qu'il ne nous est pas du tout agréable, à nous gentilshommes thélémites, de penser que nos ossements pourraient être mêlés à ceux de gens qui nous sont inférieurs. » (« Vous n’existez plus pour moi, le Maître est de retour »)

39. Ascend in the flame of the pyre, O my soul ! Thy God is like the cold emptiness of the utmost heaven, into which thou radiatest thy little light.

Commentaire : Oui ! la mort physique est la libération de l’âme et le reset au Grand Zéro Primordial — même si, en fait de régression foetale, c’est extrêmement bouddhique, dit comme ça…

Vivre, c’est souffrir, et la seule façon de cesser de souffrir, c’est de cesser de vivre : Siddhārtha, de sainte mémoire, est le seul à avoir posé le problème correctement.

Du reste, il est, pour nous Thélémites, un des plus grands saints que la Terre ait porté — Ce n’est, certes ! pas Bouddha qui est maudit dans le Livre de la Loi, mais bien les Bouddhistes ! — J’ai écrit naguère :
On me demande pourquoi les Bouddhistes, disciples de Siddhārtha Gautama, qui est un saint italicized, sont, dans le Livre de la Loi, maudits et voués à être écorchés vifs (!!!) (AL 3, 53)
Ma foi, c'est parce que, bien que Siddhārtha ait été lui-même parfait en tout point (à l'exception de brèves phases boulimique et anorexique), ses disciples s'arrangent tout de même pour être, le plus souvent, d'insupportables blaireaux casse-couilles.
Les Bouddhistes du tiers-monde ne posent pas réellement de problème, et s'ils décrivent Siddhārtha comme un gros-lard, — sans réaliser qu'un homme dont la vie s'est passée à méditer dans les bois en se nourrissant de graines de chanvre ne ressemblait vraisemblablement pas à Jabba the Hutt, — c'est uniquement parce qu'étant des tiers-monde, ils font une fixation sur la bouffe.
Chez les Occidentaux, en revanche, le Bouddhisme attire essentiellement des hippies malodorants et des life coachs atteintes d'obésité morbide qui, tous, tablent sur le fait que le côté vaguement exotique du Dharma confère à ses fidèles l'air profond et intelligent sans qu'ils aient à manifester la moindre espèce de talent dans quelque domaine que ce soit.
En dépit de leur nombre, la plupart de ces fumeurs de bang n'ont pas la plus petite idée de ce en quoi peut bien consister le Bouddhisme — S'il advient qu'on les interroge à ce sujet, ils répondent quelque choses comme "c'est très spirituel" — La confusion vient de ce qu'en dépit de leur totale ignorance de chacun des aspects de l'enseignement de Siddhārtha, — ignorance qui les pousse, généralement, à promouvoir les médecines douces et à forniquer avec les plantes vertes, — ils vivent entourés de statues à son effigie. (The Mystery of Pan)
La seule façon de cesser de souffrir, c’est de cesser de vivre : j’ai expliqué ce point en profondeur dans un (très bon) billet intitulé Pernicious drunk, que vous devez lire toute affaire cessante, s’il vous plaît.

Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout est la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous. N’oubliez pas que je suis en prison.

Love is the law, love under will.

-☉︎ in 27° ♉︎ : ☽︎ in 29° ♍︎ : ♄︎ : Ⅴⅹ.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire