Impudents amis, gens beaux et heureux,
Do what thou wilt shall be the whole of the Law.
Puissent toutes les bénédictions imaginables s'acharner sur vous au cours de l'an solaire qui vient de poindre !
Puissiez-vous tous y jouir d'un bonheur insolent ! — d'une santé éclatante ! — d'une prospérité tout-à-fait scandaleuse !
A chacun d'entre vous, longue vie et félicité sans fin !
Saviez-vous que l’Église Gnostique ne fête pas de "nouvel an" le 1er janvier (puisque aussi bien, l'année thélémite commence le 20 mars), mais qu'elle consacre ce jour à célébrer le grand Pan, — espiègle, lascif, imprévisible protecteur arcadien des bergers, de l'unheimliche et de la volupté des sens, — dont elle a fait, non seulement un saint, mais un saint italicized (majeur) ?
C'est de très bon augure, même dans le cadre effroyable d'une gueule de bois post-réveillon. Le grand Pan représente le Divin Lui-même Se manifestant dans l'Incarnation. Il est l'Un manifeste : le Tout (Πάν/Pan) qui objective l'Unicité divine, laquelle — étant éternellement inconnaissable, indicible, inconcevable, incompréhensible, etc. — équivaut, dans notre conscience humaine, à Zéro, symbole de NUIT, l'Infini béni, c'est-à-dire au Rien : < let it be ever thus; that men speak not of Thee as One but as None > (AL 1, 27) : aussi la réalisation spirituelle (attainment) suprême est-elle appelée "Nuit de Pan".
Techniquement, la Magie enseigne que lorsque l’Énergie Divine se manifeste en un homme au plan spirituel ("blanc"), elle produit la Uva (la "Frayeur sacrée") ; que lorsqu'elle se manifeste en un homme au plan psycho-affectif ("rouge"), elle produit le rire ; et que lorsqu'elle se manifeste en un homme au plan physique ("noir"), elle produit l'impulsion sexuelle — voilà pourquoi Pan est celui qui déclenche la peur panique — celui dont l'apparition fait rire les habitants de l'Olympe — et celui dont le rut est perpétuel : < la lubricité du bouc est la munificence de DIEU >, comme il est dit (William Blake, Proverbs of Hell).
Sous le règne de Tibère (i.e. à l'ouverture de la parenthèse chrétienne), un pilote égyptien, croisant au large de Paxos, reçut, comme chacun sait, d'une voix mystérieuse, l'ordre d'annoncer "la mort du Grand Pan" : c'est que tout le projet chrétien était de nier l'Immanence divine, de séparer le Haut du Bas, d'évacuer DIEU vers le ciel. En 1904 (i.e. à la fermeture de la parenthèse chrétienne), le poète, — c'est-à-dire le prophète, — Jacques d'Adelswärd-Fersen débarqua en Sicile, au pied de la Villa Tibère, et, saisi de transe à la contemplation de la Beauté des lieux, s'écria : Non seulement le grand Pan n'est pas mort, mais je sais à présent qu'il ne mourra jamais !...
Récitez aujourd'hui cet Hymne — que Sir Aleister appelle le plus puissant enchantement jamais écrit —, en anglais, en français, en quelque idiome qu'il vous plaira, — et que le fils cornu d'Hermès vous stimule et vous guide — à son de syrinx — toute l'année durant !
Love is the law, love under will.
— ϣ. ☉︎ in 10° ♑︎ : ☽︎ in 22° ♓︎ : ☿︎ : Ⅴⅴ.
Do what thou wilt shall be the whole of the Law.
Puissent toutes les bénédictions imaginables s'acharner sur vous au cours de l'an solaire qui vient de poindre !
Puissiez-vous tous y jouir d'un bonheur insolent ! — d'une santé éclatante ! — d'une prospérité tout-à-fait scandaleuse !
A chacun d'entre vous, longue vie et félicité sans fin !
Saviez-vous que l’Église Gnostique ne fête pas de "nouvel an" le 1er janvier (puisque aussi bien, l'année thélémite commence le 20 mars), mais qu'elle consacre ce jour à célébrer le grand Pan, — espiègle, lascif, imprévisible protecteur arcadien des bergers, de l'unheimliche et de la volupté des sens, — dont elle a fait, non seulement un saint, mais un saint italicized (majeur) ?
C'est de très bon augure, même dans le cadre effroyable d'une gueule de bois post-réveillon. Le grand Pan représente le Divin Lui-même Se manifestant dans l'Incarnation. Il est l'Un manifeste : le Tout (Πάν/Pan) qui objective l'Unicité divine, laquelle — étant éternellement inconnaissable, indicible, inconcevable, incompréhensible, etc. — équivaut, dans notre conscience humaine, à Zéro, symbole de NUIT, l'Infini béni, c'est-à-dire au Rien : < let it be ever thus; that men speak not of Thee as One but as None > (AL 1, 27) : aussi la réalisation spirituelle (attainment) suprême est-elle appelée "Nuit de Pan".
Techniquement, la Magie enseigne que lorsque l’Énergie Divine se manifeste en un homme au plan spirituel ("blanc"), elle produit la Uva (la "Frayeur sacrée") ; que lorsqu'elle se manifeste en un homme au plan psycho-affectif ("rouge"), elle produit le rire ; et que lorsqu'elle se manifeste en un homme au plan physique ("noir"), elle produit l'impulsion sexuelle — voilà pourquoi Pan est celui qui déclenche la peur panique — celui dont l'apparition fait rire les habitants de l'Olympe — et celui dont le rut est perpétuel : < la lubricité du bouc est la munificence de DIEU >, comme il est dit (William Blake, Proverbs of Hell).
Sous le règne de Tibère (i.e. à l'ouverture de la parenthèse chrétienne), un pilote égyptien, croisant au large de Paxos, reçut, comme chacun sait, d'une voix mystérieuse, l'ordre d'annoncer "la mort du Grand Pan" : c'est que tout le projet chrétien était de nier l'Immanence divine, de séparer le Haut du Bas, d'évacuer DIEU vers le ciel. En 1904 (i.e. à la fermeture de la parenthèse chrétienne), le poète, — c'est-à-dire le prophète, — Jacques d'Adelswärd-Fersen débarqua en Sicile, au pied de la Villa Tibère, et, saisi de transe à la contemplation de la Beauté des lieux, s'écria : Non seulement le grand Pan n'est pas mort, mais je sais à présent qu'il ne mourra jamais !...
HYMN TO PAN
ephrix erõti periarchés d' aneptoman
iõ iõ pan pan
õ pan pan aliplankte, kyllanias chionoktypoi
petraias apo deirados phanéth, õ
theõn choropoi anax
SOPH. AJ.
Thrill with lissome lust of the light,
O man! My man!
Come careering out of the night
Of Pan! Io Pan!
Io Pan! Io Pan! Come over the sea
From Sicily and from Arcady!
Roaming as Bacchus, with fauns and pards
And nymphs and satyrs for thy guards,
On a milk-white ass, come over the sea
To me, to me,
Come with Apollo in bridal dress
(Shepherdess and pythoness)
Come with Artemis, silken shod,
And wash thy white thigh, beautiful God,
In the moon of the woods, on the marble mount,
The dimpled dawn of the amber fount!
Dip the purple of passionate prayer
In the crimson shrine, the scarlet snare,
The soul that startles in eyes of blue
To watch thy wantonness weeping through
The tangled grove, the gnarled bole
Of the living tree that is spirit and soul
And body and brain — come over the sea,
(Io Pan! Io Pan!)
Devil or god, to me, to me,
My man! my man!
Come with trumpets sounding shrill
Over the hill!
Come with drums low muttering
From the spring!
Come with flute and come with pipe!
Am I not ripe?
I, who wait and writhe and wrestle
With air that hath no boughs to nestle
My body, weary of empty clasp,
Strong as a lion and sharp as an asp —
Come, O come!
I am numb
With the lonely lust of devildom.
Thrust the sword through the galling fetter,
All-devourer, all-begetter;
Give me the sign of the Open Eye,
And the token erect of thorny thigh,
And the word of madness and mystery,
O Pan! Io Pan!
Io Pan! Io Pan Pan! Pan Pan! Pan,
I am a man:
Do as thou wilt, as a great god can,
O Pan! Io Pan!
Io Pan! Io Pan Pan! I am awake
In the grip of the snake.
The eagle slashes with beak and claw;
The gods withdraw:
The great beasts come, Io Pan! I am borne
To death on the horn
Of the Unicorn.
I am Pan! Io Pan! Io Pan Pan! Pan!
I am thy mate, I am thy man,
Goat of thy flock, I am gold, I am god,
Flesh to thy bone, flower to thy rod.
With hoofs of steel I race on the rocks
Through solstice stubborn to equinox.
And I rave; and I rape and I rip and I rend
Everlasting, world without end,
Mannikin, maiden, Maenad, man,
In the might of Pan.
Io Pan! Io Pan Pan! Pan! Io Pan!
Récitez aujourd'hui cet Hymne — que Sir Aleister appelle le plus puissant enchantement jamais écrit —, en anglais, en français, en quelque idiome qu'il vous plaira, — et que le fils cornu d'Hermès vous stimule et vous guide — à son de syrinx — toute l'année durant !
Love is the law, love under will.
— ϣ. ☉︎ in 10° ♑︎ : ☽︎ in 22° ♓︎ : ☿︎ : Ⅴⅴ.