lundi 4 avril 2022

Leptopoecile Sophiæ

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

C'est l'aube du Seizième jour de la Saison Sainte et je barbote dans la rémanence d'un rêve où, après toute une série d'aventures angoissantes, je me retrouvais à parler Doctrine avec Donald Trump à Mar-a-Lago. Très bel endroit, et Melania est cool.

Mais assez lambiné ! Au programme aujourd'hui : Petit-déj’, sexe, farniente, et dolce vita : j'ai du pain sur la planche !

Amis chers, la Lecture de ce lundi est le Liber LXV : Liber Cordis Cincti Serpente sub figurâ אדני, chapitre 4, versets 22 à 25.

22. Yea, O my master, thou art the beloved of the Beloved One ; the Bennu Bird is set up in Philæ not in vain.

Commentaire : J'ai rêvé, samedi matin, d'une paruline à sourcils blancs (Leptopoecile sophiae), dont on sait l'heureux augure à tous les plans et l'importance dans mon imagerie personnelle.

Mais, l'année dernière, c'était très différent :
Ce verset me met a priori en joie, parce qu'en hébreu, beloved se dit דוד, David, et que j'ai dernièrement rêvé d'un héron cendré, volatile par lequel se représente, traditionnellement, l'oiseau Bénou.

Bien l'occasion de redire notre arbritude : l'homme n'est qu'intermédiaire, connexion, conduit : obéissez perinde ac cadaver aux Oracles et aux Songes.

Pour ce qui est, en revanche, des convictions de type "le doigt majestueux du destin s'est posé sur moi", etc. c'est l'inverse : toujours les rejeter par principe : s'il faut que vous deveniez maître du monde, mashia'h ou intergalactic overlord, la chose se fera, elle n'a pas besoin que vous "l'entreteniez" en surcompensant bruyamment vos blessures psycho-affectives personnelles.

La plupart des gens ratent lamentablement leur vie parce qu'ils font le contraire : il distordent, par ratiocination, l'Oracle qui exige d'eux un effort, afin d'être dispensés de ce dernier (et, du coup, loupent le coche), ou se cramponnent comme des noyés au personnage hystériquement virtuel que, pour mettre un baume sur leurs trauma d'enfance, ils se sont projeté d'eux-mêmes (cas des Marc Chapman, des Iznogoud et de tout homme de moins d'1m78 — qu'il ne sert à rien de sermonner sur l'air de "ton comportement crétin oblitère tes qualités réelles" puisque, ne supportant pas ce qu'ils sont, ils haïssent par dessus tout les qualités réelles en question.) (Intergalactic Overlord)
23. I who was the priestess of Ahathoor rejoice in your love. Arise, O Nile-God, and devour the holy place of the Cow of Heaven. Let the milk of the stars be drunk up by Sebek the dweller of Nile !

Commentaire : C'est très probablement dû au sens figuré du mot Cow, mais ce verset me rappelle systématiquement le lulzy fait divers du Thot-patrolling crocodile.

24. Arise, O serpent Apep, Thou art Adonai the beloved one ! Thou art my darling and my lord, and Thy poison is sweeter than the kisses of Isis the mother of the Gods !

Commentaire : Je me suis rendu compte, l'année dernière, que :
אדני nous dit : Le Héros (א), par l'Amour (ד), détruit son personnage hystérique (נ) et accède à son identité véritable (י). (Intergalactic Overlord)
Or l'identité véritable de tout homme est Hadit, comme il est écrit : < I am the flame that burns in every heart of man > (AL 2, 6), et Hadit nous met en garde : < me connaître, c'est connaître la mort. > (Id.)

Ce qui nous renvoie à certaine conversation eue par moi lors de la Synaxe.

Nous recevions, samedi, un garçon coiffé au carré avec une raie au milieu, — tout à fait du genre à aller s'asseoir, l'air pénétré, sous un arbre, pour y consigner des pensées philosophiques dans un cahier, dont on découvre ensuite qu'elles se résument à "j'aime bien les tortues", — et qui m'a interrogé sur les interdits relatifs à la mort dans Thelema (cf. AL 2, 73).

Je lui ai répondu : En présence d'un serial killer désireux de t'intégrer à son palmarès, ta Nephesh crie "Pitié, non, ne me tuez pas tout de suite !", alors que ta Ruach dit : "Allez-y, mon vieux, cette connerie d'existence n'a que trop duré..." — Mais, pendant ce temps, ta Neshamah ne cesse de répéter : "La vie est une rivière d'ambroisie que l'on descend à bord d'un bateau de nacre." (cf. Cor 1, 39, vide We may rejoice exceedingly) — C'est tout le drame de la condition humaine.

25. For Thou art He ! Yea, Thou shalt swallow up Asi and Asar, and the children of Ptah. Thou shalt pour forth a flood of poison to destroy the works of the Magician. Only the Destroyer shall devour Thee ; Thou shalt blacken his throat, wherein his spirit abideth. Ah, serpent Apep, but I love Thee !

Commentaire : Le premier texte que j'ai publié sur le Mystère d'Apophis remonte à octobre 2009 (J'étais si peu sérieux en ce temps-là !) — On y lisait notamment :
Camus disait que, de toutes les questions philosophiques, le suicide était la seule qui présentât un intérêt. Fourier disait la même chose de la question juive. Mais je traite assez souvent la question juive, et crois n’avoir jamais songé au suicide — il est très agaçant d’imaginer que Camus puisse, de sa demeure dernière, considérer ce que j’écris comme inintéressant, même si c'est, en l’occurrence, également ce que je pense de son œuvre — Traitons donc du suicide.

Ça ne sera pas facile. Je suis peut-être la personne la moins funèbre du monde. Mais enfin, la vie est mortelle, et je ne veux pas croiser Camus dans l’Au-delà sans pouvoir lui dire : "Alors Albert ?... Avec ton prénom de chauffeur… Hein ?... Et là ?... Pas calmé ?..." [...]

Le scorpion est le seul animal à se suicider lorsqu’il est entouré de flammes. C’est un assez bel enseignement. Que l’on soit monarque (Cléopâtre, Néron, Louis II de Bavière), écrivain (Pétrone, Sénèque, Lucain, Nerval, Chatterton, Drieu la Rochelle, Mishima, Hunter S. Thompson), artiste (Van Gogh, Patrick Dewaere, Ian Curtis), cuisinier (Vatel, Loiseau), voire aventurier (Edward Sellon), le suicide est toujours admirable, parce qu’il consiste à rester, envers et contre tout, maître de son destin.

Les Japonais, qui l’élevèrent au rang d’un art, répertorient une vingtaine de types de morts volontaires, et presque autant de façon honorables de se l’infliger. Car ce geste, qui se suffit à lui-même, tire son plus ou moins de grandeur de sa cause et de son mode d’exécution. Il y a un univers entre le suicide du général Nogi, vainqueur de Port-Arthur, qui voulut suivre son Empereur dans la mort, et ceux de grandes neurasthéniques telles que les filles de Freud — un univers entre les opérations kamikazes du Japon et l’autodestruction d’un zombie mélancolique dans sa cellule capitonnée.

Personnellement, je trouve la vie une chose beaucoup trop merveilleuse pour envisager d’y mettre un terme — mais je prétends préférer être écrasé par une Rolls que par un trente-six tonnes, et n’ai rien à redire au dandysme de certains suicides — Peut-être, au bout du compte, que les actrices X qui se tuèrent pour ne jamais vieillir (Karen Lancaume, Savannah — et je passe sur le cas de Laurence Ferrari, authentique descendante des Valois !) ont accompli la forme la plus élevée de mort volontaire… Mais bon : la vie est une fête, et les fêtes ne durent pas — raison de plus pour ne pas hâter le départ.
Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous.

Love is the law, love under will.

- ☉︎ in 14° ♈︎ : ☽︎ in 19° ♉︎ : ☽︎ : Ⅴⅴⅰⅰⅰ.





Précédents commentaires sur ce péricope :

. The Iceberg Lection (emerged part) (2020)
. Intergalactic Overlord (2021)