mardi 17 septembre 2019

Epître à Stateira

La merveilleusement belle, intelligente et talentueuse Julie Carmen – reine des vampires, psychothérapeute et yogini – demandait hier sur Twitter :
I found three scorpions, a tarantula and giant rattlesnake around our house this week. How should I interpret that ?
Je lui ai répondu, en substance, qu'il s'agissait d'une injonction à transmuter alchimiquement (scorpions), aux trois plans de l’existence (blanc, rouge et noir / spirituel, psycho-affectif et physique), ce que la féminité comporte de néfaste (tarentule), par le pouvoir de Mue et de Régénérescence (serpent géant) – Cette lecture ne peut que ravir l'obsédante Regine Dandridge, – mon lifetime crush, – devenue Sondeuse d'Inconscient et Éveilleuse de Kundalini !

Parlant d’Hollywood, je ne sais pas vous, mais si, moi, j’étais executive là-bas, l’idée de n’avoir pu saccager Charlie’s Angels avec un reboot féminin parce qu’il s’agissait déjà d’un trio de filles me déprimerait profondément. Sans compter que la chanson du générique, – interprétée par Ariana Grande, Miley Cyrus et Lana Del Rey, – est nulle à chier des bulles.

Du reste, nous avons déjà évoqué mon rapport aux Drôles de Dames et, puisque nous sommes dans Ariana Grande, entrons-y vigoureusement jusqu’à la garde : Soror Stateira a profité, dimanche aux Agapes, de ce que j'étais occupé à méthodiquement néantiser une cinquième assiette de profiteroles pour me faire la remarque suivante :

"La vidéo Break Free d’Ariana Grande est ce que j’ai vu de plus thélémite depuis Lucifer Rising."
Je dois des excuses publiques à notre Sœur, à qui j’ai répondu par un mutisme sépulcral dont on me dit qu’elle l’a très mal vécu. (Je me bétonne, depuis un certain temps, une aura de Maître Sévère. Ce matin, F. m’a demandé ce qui, « en dehors de cultiver l’inutilité sociale, l’absence de qualités avouables et le détachement de tout souci mondain », me rendait heureux dans la vie et je lui ai chuchoté : « Mes élèves. Mais ne le leur dit pas ou ils vont croire que je deviens soft. »)

Ainsi donc, amende honorable (et que l’amende honorable est voluptueuse, grands dieux ! quand on la dépose aux pieds d'une femme léonine vraiment furibonde !) :

Cara Soror,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Je n’ai pas relevé, dimanche, ta considération sur Ariana Grande, parce que le prénom Ariana est de mauvais augure : les Anciens Chants des Sages du Nord rapportent qu’il est celui de la très-dangereuse sirène mariée à Yngvi, – inspirateur des tueurs en série, des nécrophiles et des cannibales, – lui-même compagnon des jeux BDSM de Hel, patronne des matons et des avorteuses. Avoue tout de même !


Oh, bien sûr ! j’aurais pu broder sur la chose – rappelant le drame de Manchester où vingt-trois beaux jeunes gens, attirés, comme autant de Compagnons d'Ulysse, par le chant d’Ariana Grande (dont c’était le Dangerous Woman Tour), ont été mis en pièces dans l’attentat-suicide du terroriste Salman Amedi, lequel, de son vivant, abusait de l’habitude qu’ont les Arabes d’être laids – Mais, pardon ! Merci bien ! Nous sortions de communier et nous étions à table !

Puisque on me dit que tu m’en veux à mort, j’ai, en pénitence, attentivement visionné le clip en question, qui se trouve être, effectivement, une pure et simple allégorie qabalistique, facile à interpréter, en plus, pourvu que l’on maîtrise :

1. La gêne que l’on éprouve en voyant une artiste d’aspect si juvénile qu’Ariana faire des mouvements sexy.

2. La gêne que l’on éprouve en constatant à quel point l'on est troublé par les mouvements sexy faits par une artiste d’aspect si juvénile qu’Ariana.

Mais en quoi, Sœur bien-aimée, cette allégorie serait-elle, je te le demande, spécifiquement thélémite ?




Que dirais-je, en qualité de Prêtre ? – L’idée, ma foi, est celle d’une Barbarella en plus plate qui libère les forces de la Jeunesse, prisonnières de la Restriction et gardées par des monstres marqués d’un symbole constitué de trois V (allusion, j’imagine, au Signe d’Apophis, le Signe de la Mort et de la Destruction, que Churchill a rendu célèbre, – sur le conseil de Maître Therion, que le Vieux Tory avait, comme chacun sait, rencontré à travers Ian Fleming, créateur de James Bond, qui, lui, n’a pas échappé au reboot assassin – sous le nom de « V de la Victoire », et qui est devenu le « Peace and Love » des Boomers, génération la plus destructrice de toute l’histoire occidentale connue), une Barbarella, dis-je, qui se révèle combattante pugnace, ainsi qu’il est écrit : < let the woman be girt with a sword before me > (AL 3, 11) : finalement livrée au Chef des Méchants (image du Patriarcat devenu qlipotique, c’est-à-dire de l’Aeon d’Osiris), elle breaks free, et pousse le vieillard dans un gouffre empli de lave (ש) après lui avoir pris, < by subtlety [and] force > (Tzaddi, 19), l’Arbre de Vie (= toute la Sagesse Secrète) qu’il portait sur la poitrine (= en Lamen = prêtrise).




Elle s’envole alors < unto Nu > (AL 2, 43), dans l’Espace Étoilé, avec les jeunes gens qui festoient et, grâce au pouvoir du < frêne-monde, arbre-merveille > (ainsi que nous le chantons au cours de la Sainte Liturgie), tous accèdent à l’Infini des dimensions supernelles.

Cette vidéo ne décrit donc pas seulement une Quête spirituelle, l’extraction progressive de soi hors des contingences de la temporalité, une Montée rendue possible par l’acquisition de la Connaissance que permet l’Épreuve initiatique : elle est clairement, franchement, une homélie gnostique sur le passage au Nouvel Aeon.

Donc, effectivement, Ariana est Grande, et tu avais raison sur toute la ligne. Sois bénie à tous les plans imaginables de l’existence – Je t’aime – Et n’oublie pas : < thought is evil > (LLL 1, 31) : l'homme qui ratiocine ne peut ni bander, ni rire, ni invoquer – or le monde continue d'honorer les intellectuels !

Love is the law, love under will.




Bénédictions endiablées.

- Sir Shumule