Amis chers, gens beaux et heureux,
Do what thou wilt shall be the whole of the Law.
C'est le cinquième mercredi après Yule et quelqu'un va t-il me dire, enfin, ce qu'est un Ouïghour ? — C'est flippant, comme mot, Ouïghour — On dirait le nom d'un produit Yoplait dont le marketing a été complètement raté.
Autrement, je reçois, à l'instant, le courrier d'un Breton, qui me reproche longuement d'avoir écrit Autopsie du Golem (texte où j'expliquais, dix ans avant tout le monde, que Jean-Marie Le Pen était un comédien cabot de basse extraction sociale, casté par Grossouvre et Attali pour le rôle d'Emmanuel Goldstein, et non un candidat réel), et conlut, avec, il me semble, un tantinet trop de dignité blessée :
Je me hâte d'ajouter que j'ai ramené de mes (nombreux) séjours dans le massif armoricain, outre un léger ras-le-bol des cirés jaunes, une inexplicable passion pour la Bretagne — Ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire :
1. I fly and I alight as an hawk : of mother-of-emerald are my mighty-sweeping wings.
Commentaire : Le mother-of-emerald s'appelle, en français, la prasiolite, ou le quartz prase, et tout le monde trouve ça moins chic, parce que prase dérive du grec πράσον, qui signifie "poireau".
Cela renvoie, évidemment, au légendaire texte de moi intitulé Les Fées ont des Bottes (Dazed and Confused in Lugnasad), dans lequel je rapportais avoir dû, — à la demande d'une fée, — répondre, dans une perspective strictement paganisante, à la question "La vie est-elle un légume imparfaitement cuit ?"
Do what thou wilt shall be the whole of the Law.
C'est le cinquième mercredi après Yule et quelqu'un va t-il me dire, enfin, ce qu'est un Ouïghour ? — C'est flippant, comme mot, Ouïghour — On dirait le nom d'un produit Yoplait dont le marketing a été complètement raté.
Autrement, je reçois, à l'instant, le courrier d'un Breton, qui me reproche longuement d'avoir écrit Autopsie du Golem (texte où j'expliquais, dix ans avant tout le monde, que Jean-Marie Le Pen était un comédien cabot de basse extraction sociale, casté par Grossouvre et Attali pour le rôle d'Emmanuel Goldstein, et non un candidat réel), et conlut, avec, il me semble, un tantinet trop de dignité blessée :
"Je reproche à Zemmour ses propos sur les enfants handicapés ; que reprochez-vous à Jean-Marie Le Pen ?"Facile : d'être breton — Il me semble que, quand on vient d'une région où même les filles s'appellent Yann et où les communes portent des noms tels que Pleumeur-Bodou, c'est précisément comme quand on a un enfant handicapé : la moindre des choses, c'est de se faire tout petit.
Je me hâte d'ajouter que j'ai ramené de mes (nombreux) séjours dans le massif armoricain, outre un léger ras-le-bol des cirés jaunes, une inexplicable passion pour la Bretagne — Ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire :
Normalement, il faudrait détester la Bretagne.Amis chers, la Lecture de ce jour est le Liber Tzaddi vel Hamus Hermeticus sub figurâ XC, versets 1 à 4.
Déjà, rien que le nom : breizh. Je suis infiniment sensible au langage et breizh, c’est comme le bortsch, tu ne m’en feras pas manger.
Dans le peuple, les Bretonnes sont comme des Irlandaises, en plus rosses. Les Bretons sont tous des skippers burinés par les embruns ; ils portent des marinières sans référence à Jean-Paul Gaultier, et n’ont que deux expressions : hostile (maxillaires tendus – c’est leur mode de veille, leur physionomie ordinaire) et fier (maxillaires toujours tendus, mais les sourcils remontent vers le front – cette expression s’emploie exclusivement dans le cas où Alan Stivell entonne Tri Martolod.)
Chez les seniors, on trouve l’inévitable pêcheur sans âge, infiniment ivrogne, qui parle le dialecte d’une peuplade dont il est le seul membre. Sa femme est invariablement un vieux polichinelle complètement voûté, qui marche sur sa coiffe bigouden en allant au village.
Et puis pour ce qui est de pleuvoir, il pleut.
Las ! expliquez ça comme vous pouvez : je raffole de la Bretagne.
1. I fly and I alight as an hawk : of mother-of-emerald are my mighty-sweeping wings.
Commentaire : Le mother-of-emerald s'appelle, en français, la prasiolite, ou le quartz prase, et tout le monde trouve ça moins chic, parce que prase dérive du grec πράσον, qui signifie "poireau".
Cela renvoie, évidemment, au légendaire texte de moi intitulé Les Fées ont des Bottes (Dazed and Confused in Lugnasad), dans lequel je rapportais avoir dû, — à la demande d'une fée, — répondre, dans une perspective strictement paganisante, à la question "La vie est-elle un légume imparfaitement cuit ?"
Soit, pour le plaisir, la première partie du texte en question :
Je m’alcoolisais, le soir du 1er août, en compagnie du célèbre Fix. Nous avions passé le début de la nuit à broyer du homard dans un restaurant mode, puis migré sous les chapiteaux corinthiens et ioniques d’un palace décadent, où, installés au bar, absolument désert, nous nous enivrions de cocktails anciens : Double D, Moscow Mule et Baltimore Eggnogg.
Abrutis par l’action combinée de l’alcool et du sucre, nous eûmes un sursaut assez désagréable quand une voix féminine s’éleva près de nous : « Messieurs, disait-elle, vous pardonnerez, j’espère, mon indiscrétion, mais j’ai, sans le vouloir, entendu votre dialogue, et cru comprendre que l’un d’entre vous était Sir Shumule himself... L’illustre Sir Shumule !… Shumule le reluisant !… Shumule, le roi des blogueurs !… »J’étais dos à l’intruse. Fix, qui lui faisait face, me souffla dans l’oreille : « Regarde ! C’est Kylie Minogue ! » – Je tournai vivement la tête – et me retrouvai nez à nez avec une authentique fée multicolore, – de module Clochette, – qui voletait au-dessus du comptoir en répandant de la poussière d’étoile !!! o.O (Bien sûr, Fix était un peu paf, mais, effectivement, en lumière tamisée, la créature magique avait un faux air de Kylie Minogue, et portait des boots, conformément aux visions d’Ozzy Osbourne.)
Elle me déclara sans ambages être ma plus grande fan, ma « groupie haletante » (sic), tout avoir lu de moi, etc. mais me reprocha de n’avoir jamais clairement répondu à nombre de « questions essentielles » (sic) posées par les Smart Ass Commentators de feu mon Blood-Splattered Blog – « Des questions, précisa t-elle, comme : « Est-il permis à une femme d’avoir des relations sexuelles avec un morse ? », ou : « La lune est-elle une banane, et, dans ce cas, où se trouve l’épluchure ? », ou encore : « La lune est-elle un camembert plâtreux ? »… »Après s’être interrompue pour siffler le barman (!), et lui commander trois Adios Motherfucker (« mon cocktail favori, gloussa t-elle, égrillarde : très joli visuel, mais blackout assuré ! »), la fée, subitement grave, me regarda dans les yeux, et martela d’une voix lente : « La question fondamentale pour moi, Sir Shumule, – la question à laquelle je vous somme de répondre sur-le-champ – ici même – vous fut posée le dimanche 22 juillet 2012, par un certain « Supérieur Inconnu ».« Cette question, que vous connaissez bien – cette question que vous avez tout fait pour occulter – car elle vous dérange… – cette question, Sir, est la suivante :
« Helluvah Holy Guru, la vie est-elle un légume imparfaitement cuit ? »
« Allez, mon cher… Nous vous écoutons… »
La Porrophagie dans le Fumoir
« Eh bien, Amie, commençais-je (renversé dans les coussins profonds d’un cosy petit fumoir où nous nous étions repliés), voilà ce que, dans notre jargon, nous appelons une question « diva » : hyper bonne, mais difficile… Une question qui, du reste, en entraîne bien d’autres : le Karma est-il une cuisinière vegan au talent discutable ?… Pourquoi les temps de cuisson ne sont-ils pas démocratiquement votés par des représentants du personnel hôteliers ?… Qu’est-ce, au bout du compte, qu’un légume, sinon ce que nous passons notre enfance à tenter de ne pas manger ?… Tout cela va loin… Interrogeons les Anciens…« Le premier légume que mentionne l’Edda est un poireau, ce qui manque cruellement d’élégance. Nous lisons :
Áðr Burs synir biöðum um ypþo, þeir er miðgarð mœran scópo ; sól scein sunnan á salar steina, þá var grund gróin grœnom lauki.Avant de créer l’Enceinte du milieu, les fils de Borr se bâtirent un palais. Le soleil de midi étincelait sur les murs de la grande salle et la terre se couvrait d’herbe verdoyante. (Völuspa, 4)
Or, la fin de la vísa, < þá var grund gróin grœnom lauki >, traduite ici par : < la terre se couvrait d’herbe verdoyante >, signifie littéralement : < du sol, ont poussé de verts poireaux >…« Eh oui ! Contrairement à la superstition commune, l’hépatique (hepaticophyta) n’est pas la première plante qui ait paru à la surface de la planète : c’est le poireau (allium porrum) qui l’est – on peut raisonnablement en déduire que les Ases de l’époque se nourrissaient exclusivement de quiches, et que la jet-set ne se bousculait pas aux soirées macrobio du Valhalla (si merveilleusement plein-sud que fût orienté celui-ci)…« Il y a là, je trouve, quelque chose d’humiliant pour les fleurs… le règne végétal commence par le poireau !!! :( … La prochaine fois qu’un lys tigré crâne en votre présence, rappelez-lui ses origines !… je veux dire : ces temps étaient rudes, Amie !… Ils ont laissé, dans la conscience collective de notre peuple, un traumatisme aigu, une blessure si vive que, pour nous, le poireau est désormais indissociable de l’idée de verrue faciale, de Mérite agricole, et de pub gallois…« Donc, si la vie est un légume, la vie est essentiellement un poireau… Azur, pour certains, Monstrueux pour d’autres… ou bien Furor, Gros Long, Malabare, Géant Précoce… mais enfin : un poireau. Et si la vie est un poireau, la vie est un légume « imparfaitement cuit », puisque il est difficile d’imaginer un poireau « bien » cuit… :/ »- Sir Shumule, vous êtes un snob ! interrompit la fée. Assyriens, Égyptiens, Chinois consommaient du poireau longtemps avant notre ère, et l’on affirme que, durant l’Exode, les Hébreux regrettèrent trois choses : les concombres, les melons, et les poireaux…« Lorsque le Pharaon Khéops voulut honorer un médecin qui l’avait soulagé d’une infection urinaire, il lui accorda mille poires, cent cruches de bière, un bœuf, et cent bottes de poireaux.« Le poireau était, en effet, particulièrement florissant en Égypte et de nombreuses fresques funéraires en représentent une botte à côté d’un bouquet d’oignons, parmi les produits que le rituel prescrivait d’offrir aux divinités du Sommeil et des Ténèbres. Il était l’objet des soins assidus de maraîchers, qui se levaient à l’aube pour aller l’arroser.« Aristote affirme que le cri strident de la perdrix lui vient de son goût pour le poireau, dont la consommation régulière éclaircit la voix. L’empereur Néron aimait tant la soupe de poireaux qu’il fut surnommé « le Porrophage »… Mais poursuivez… »- La vie est-elle un légume ? revins-je, impavide, à mes moutons… Une seule chose est sûre : l’état de poireau, l’état de « légume imparfaitement cuit » constitue l’ambition ultime de la plupart des humains… Ainsi que je l’écrivais récemment : « Ne débranchez pas vos parents qui sont dans le coma : ils ont atteint votre idéal de bonheur terrestre. »« Y avez-vous songé ?… Les personnes que l’on appelle communément « légumes », – celles qui se trouvent à l’hôpital en « état végétatif chronique », i.e. passée la mort encéphalique, – n’ont pas à se lever le lundi matin… elles ne travaillent pas… elles sont nourries, logées, blanchies à ne rien faire… elles ont du personnel qui les gave, les bichonne, et fait leur toilette, sans qu’elles aient seulement à lever le petit doigt... elles sont toujours en vacances… n’ont aucune décision à prendre… ni aucune douleur, jamais !… elles sont, en permanence, plus défoncées que ne pourront jamais vous défoncer les plus défonçantes de toutes les drogues !…« N’est-ce pas l’existence d’un Maharadja ?… Que dis-je ? mieux que l’existence d’un Maharadja, qui a des responsabilités, lui !… Qu’en pensez-vous ?… Coma dépassé, zéro responsabilités !… et vous voudriez mettre un terme brutal à tant de bonheur ?!…« Au nom de quoi ?… Que reprochez-vous exactement à l’état végétatif ?… Il empêche de prendre les transports en commun ?… De cotiser à la Sécurité sociale ?… De regarder la télé ?… De consommer des burgers ?… D’aller chez le dentiste ?… De payer ses impôts, en rêvant du billet de loterie gagnant qui permettrait de ne plus rien faire – c’est-à-dire d’avoir précisément la vie d’une personne en état végétatif ?…« Ah, bien sûr… un comateux ne peut pas recevoir l’Initiation, ni faire Huð, ni étudier, ni procréer… Mais l’épargnant médiocre qui, officiellement, n’est pas dans le coma, ne fait, de toute manière, aucune de ces choses… alors, quelle importance ?… »
2. I swoop down upon the black earth ; and it gladdens into green at my coming.
Commentaire : Puisque nous tenons le nuancier, ne le lâchons pas : je ne parviens pas à comprendre que personne ne reproche aux médias d'appeler les femmes hispaniques "brown woman", alors que la complexion de celles-ci est objectivement verdâtre, et non marron — Green women serait cool, et offrirait une lecture intéressante de ce verset : La lumière divine transforme Nicki Minaj en Jennifer Lopez.
3. Children of Earth ! rejoice ! rejoice exceedingly ; for your salvation is at hand.
Commentaire : Tout phénomène est un message direct de DIEU à mon âme — Je ne me préoccupe donc jamais du livreur, mais seulement de ce qu'il apporte.
C'est ainsi que, la dernière fois que j'ai abusé de la faiblesse psychologique d'un riche héritier pour le dépouiller de tous ses biens, et que l'épouse de celui-ci a cru devoir, — en plein tribunal, devant le juge qui venait de lui signifier qu'elle était, désormais, de mon fait, irréversiblement sur la paille, — me traiter de (je cite) "fils de pute" (sic), je me suis fait la réflexion suivante :
"Nous sommes tous Children of Earth, Enfants de la Terre, ainsi que nous le proclamons, chaque dimanche, pendant le Crédo :
I believe in one Earth, the Mother of us all, and in one Womb wherein all men are begotten, and wherein they shall rest, Mystery of Mystery, in Her name BABALON.
Or, Babalon est une hétaïre sacrée : par conséquent, bien que je sois Hadit, Maître de la Connaissance et des Délices, grand dieu céleste, bien-aimé de Nuit, je suis aussi nécessairement, en tant qu'humain, un FDP, au sens absolument littéral du terme : toujours me rappeler le premier en période de descente, pour ne pas trop me décourager, et le second, en période de montée, pour ne pas trop m'emballer."
4. The end of sorrow is come ; I will ravish you away into mine unutterable joy.
Commentaire : Je pensais à ce verset tout à l'heure, en ingérant, pour faire pièce à une effroyable gueule de bois (nous avons pris un peu d'avance sur les fêtes commémoratives de la mort de Dagoberth Ier), mon premier Cuba Libre de la journée.
Car oui ! quelle sorrowful gueule de bois indeed !... Une gueule de bois de nuance nihiliste, qui fait mal pour faire mal !... Accompagnée d'un blackout au moins équivalent à celui qu'éprouvait Abraham Lincoln, le matin où, émergeant d'une nuit de beuverie, après la Proclamation d'Emancipation, il s'écria : "J'ai signé QUOI ???!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"
A propos de Lincoln, c'est aujourd'hui l'anniversaire de la naissance de Robert E. Lee (le général des Confédérés — Saviez-vous qu'il était daltonien, — et qu'il a donc, probablement, adressé des insultes racistes à de nombreux Blancs, — et qu'en dehors d'envoyer des milliers de gens se faire tuer pour une noble cause, sa grande passion était la poésie française ?)
Ce qui me rappelle qu'on m'a (encore) demandé ce matin pourquoi Thelema considère les anniversaires de naissance comme des lesser feasts — J'ai dit : "Il y a mieux à célébrer, chez un grand homme, qu'un jour où il n'a fait que crier sur sa mère qui venait de se taper tout le boulot."
Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.
Belle journée à tous.
Love is the law, love under will.
- ☉︎ in 29° ♑︎ : ☽︎ in 18° ♌︎ : ☿︎ : Ⅴⅴⅰⅰ.
Précédents commentaires sur ce péricope :
. Je suis le centre du monde (2020)
. Eteignons la souffrance (2021)