lundi 16 janvier 2023

Rolls-Royce Phantom IV Blues

À L. A. C. et à Gina Lollobrigida.

Amis chers, gens beaux et heureux,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Le Grand C. himself vient de m'écrire, relativement à ma présente situation conjugale (mon Epouse Chloé et moi-même avons officiellement, juridiquement, dans le cadre de notre mise en examen, interdiction formelle de correspondre), la venimeuse remarque suivante :

"Et si c'était, en fait, une libération pour Chloé de n'avoir plus à subir les caprices d'un monstrueux despote, débauché, mystique, obsédé, bipolaire, cruel, buveur, coureur, flambeur, et présenté par la presse internationale comme "un gourou qu'intéressent seulement le pouvoir, le sexe et l'argent ? ""

Je lui ai répondu, — m'inspirant de l'analogie automobile initiée en 1936 par Robert Johnson dans son Terraplane Blues, et violemment renouvelée par Shakira dans sa récente Bzrp Music Session #53, — j'ai répondu, dis-je, que la question n'était pas là : même une Rolls-Royce Phantom IV comme moi a, avant tout, besoin d'une batterie chargée : Chloé étant mon âme sœur, je suis non-fonctionnel hors de sa Présence.

Il m'a répondu "lol"... Je crois qu'il était dans une phase un peu parano. 


Or, il y a trois ans, j'ai donné, sur ce péricope, un Cours étrangement toraïque, ainsi résumé : 

"La femme modeste (AL 2, 52) est la Matière qui éteint l'Énergie, la femme écarlate (AL 3, 44) est la Lune ignée par le Soleil. 

"J'ai longtemps soupçonné le célèbre verset du Livre de Judith placé par Sacher-Masoch en épigraphe de sa Vénus à la Fourrure [< L'Eternel l'a couvert d'ignominie : Il l'a livré aux mains d'une femme >] de signifier < L’Éternel l'a puni et livré à une relation vanilla > (Judith 16, 7). 

"Mais il se peut que Judith ait été, en fait, l'accomplissement du kink suprême d'Holopherne, général qui serait donc, dans le Sens Secret, une image de l'Initié total." (Le Kink d'Holopherne ou Célébrons notre arbritude)

Qui sait ? — DIEU est la question, non la réponse...

29. For there is no holiness where I am not.

Commentaire 2022 e.v. : Du coup, inversement, quiconque pratique le bon mantra peut faire de toute situation, — fût-ce de son rasage matinal ou d'une heure de poireautage à la Poste, — une Cérémonie Sainte.

On m'interroge constamment sur "quel mantra choisir" et "comment le réciter" — Ma réponse invariable :
Il est dit d'Aka Dua Tuf Ur Biu Bi A'a Chefu Dudu Ner Af An Nuteru qu'il constitue "the holiest of all mantras" (Aleister Crowley). Répétez-le comme votre toon favori le répèterait, ou comme si vous étiez affligé d'un accent danois, ou comme un adolescent onaniste qui hyperventile en ahanant "J.Lo, J.Lo, J.Lo" etc., ou comme un perroquet, ou comme un vieillard qui radote. (Babylon Kiss)

Commentaire 2023 e.v. :  Votre Thélème ("Vrai Vouloir") est votre vocation sacrée — le "dessin de définition" (blueprint) de votre Destin — la mission pour laquelle vous êtes venu sur Terre.

De temps à autres, la Vie, — c'est-à-dire le Nahash Hadit, comme il est écrit < I am Life > (AL 2, 6), — vous pousse à vous éloigner des influences qui pourraient interférer avec votre capacité à discerner et à exprimer votre Thélème.

Des puissances supérieures et des forces mystérieuses éliminent les obstacles qui vous ont empêché d'incarner plus complètement ce pour quoi vous êtes né.

30. Fear not when I fall in the fury of the storm ; for mine acorns are blown afar by the wind ; and verily I shall rise again, and my children about me, so that we shall uplift our forest in Eternity.

Commentaire 2022 e.v. :
Have no fear. — Britney Spears, Boys, 2000
Et le vieux Shumule de redire :
Célébrons notre arbritude, parce que l'homme est l'Arbre de Vie et que les primitifs du désert ont peur des arbres. (Le Kink d'Holopherne)
Je tiens cette dernière information d'un mien hôte breton, archi-Vieille-France, qui, en 2009 e.v., me narra la chose au cours d'une soirée par moi rapportée ainsi :
Je ne veux pas croire que l’Algérien Azouz Begag, qui abuse de l’habitude qu’ont les Arabes d’être laids, compte la Bretagne au nombre des « là-bas, chez les fils de Vercingétorix » où il invite ses frères de race à se répandre « comme une invasion de criquets ».

D’abord parce que ce serait, de sa part, faire preuve d’une ignorance un peu excessive de l’Histoire (mais qu’attendre d’un être qui, lorsqu’il veut séduire, compare les siens à des criquets ? :)) – Ensuite parce que je serais très malheureux que la terre bien-aimée de Merlin et de la Magie eût à subir une telle invasion. Il y a des limites aux décadences. Un Hongrois à l’Elysée, c’est déjà éprouvant : des Musulmans à Brocéliande feraient mentir Rimbaud, lequel affirme que « l’intolérable, c’est que rien n’est intolérable ».

Je m’en suis ouvert à mon hôte, qui m’a rassuré sur ce point : les Arabes, prétend t-il, ont « peur des arbres ».

- Peur des arbres ?

- Mais oui. Un soir, au casino, j’étais sorti fumer, en attendant l’ouverture de la table, avec un quinquagénaire arabe, entrepreneur prospère, parfaitement « intégré » (si tant est que ce mot ait un sens), père de famille (hélas !) et professeur de boxe. 
« Alors que nous papotions, le vent se mit à tournoyer dans la petite cour que forment les immeubles qui encadrent l’établissement, faisant se balancer lentement les grands arbres, dont les ombres immenses offraient, dans la nuit, un spectacle magnifique. 
« Je vis mon Arabe frémir, pâlir, et lentement gagner le hall à reculons. Il regardait le majestueux mouvement des branches avec une expression de pure panique. Je m’enquis de la raison de son émoi. A peine put-il me bégayer qu’il fallait « se méfier avec les arbres »… « quand il y a du vent »… « des fois, ils tombent »… 
« Je pris cela pour une phobie personnelle. Mais la partie commença, et après force verres (son Islam ne s’étendant pas jusqu’au whisky-coke), il m’expliqua que tous les Arabes avaient, outre la passion de jouer au poker avec trente-deux cartes [eurk !], une peur native de nos arbres. 
« L’Arabe, même le mieux occidentalisé, évite les parcs, craint les forêts et préfère souvent faire un détour que se trouver seul dans un coin de nature un peu trop arborescent. 
« A telle enseigne, qu’il y a de cela une dizaine d’année, le camp appelé Jets, sorte de maison de redressement militaire pour les jeunes cas-sociaux violents (qui sont toujours arabes quand ils ne sont pas noirs), n’eut pas à s’équiper d’un système de surveillance véritablement carcéral : les grandes forêts qui entourent la caserne suffisaient à décourager toute velléité d’évasion… »

Quand j’eus fini de rire, je répondis à mon hôte que, lors de l’invasion des Gaules, nos bois épouvantaient déjà les Romains, et que cela avait valu plusieurs victoires aux chefs de notre résistance. Rien de nouveau sous le soleil, ou, en l’occurrence, sous le crachin. 
La Bretagne, du reste, ne fut jamais occupée par Rome, et demeura indépendante jusqu’à Charlemagne. Je vois mal Azouz Begag et Houria Bouchapipe réussir là où Jules César, Clovis Ier (qui fut contemporain des Arthur et Merlin historiques), Clotaire le Vieux et Charles Martel ont échoué. (Batet Ha Diank : Totalement à l'Ouest, 27 octobre 2009)

Commentaire 2023 e.v. : Sir Aleister Crowley dit que le message de l'Atu XIII du Tarot se résume à "meurs chaque jour."

Il ne parle évidemment pas de subir, au quotidien, une mort littérale. 

Il fait référence à l'ascèse consistant à abandonner le passé — à se débarrasser des habitudes usées — à laisser derrière soi des théories et des attitudes qui ont servi autrefois, mais ne sont plus utiles — à tuer les parties de soi-même faisant obstacle à l'arrivée d'un brillant avenir.

C'est une bonne stratégie.

31. Eternity is the storm that covereth me.

Commentaire 2022 e.v. : C'est, en réalité, le divin tapi derrière les forces naturelles qui nous effraie, lorsque celles-ci se déchaînent : c'est la présence de Therion, la Bête couchée au pied de Babalon, qui fait que les gens redoutent de contrarier celle-ci, et que toute peur se révèle toujours, en dernière analyse, une peur du désir féminin — J'écrivais, il y a deux ans :
Théorème de la Femme Écarlate : Dis-moi comment tu te sens en présence d'une très fière et très kinky bombasse à la chevelure rouge, sexuellement ultra-agressive, allergique aux romcom, porteuse d'un bling digne d'Helena Rubinstein, du manteau de zibeline de Wanda von Dunajew, des Louboutin de Zendaya Coleman, ne baissant, ni les yeux, ni la voix, devant aucun homme — et je te dirai qui tu es. (For your third eye only)
Hail Babalon ! Si Ulysse retour de Troie n'avait fait qu'un long yachting indolent sur une mer d'huile, pas d'Odyssée

Commentaire 2023 e.v. : Ce qu'Homère a voulu nous dire, c'est que Penelope est beaucoup plus écarlate que Circée.

32. I am Existence, the Existence that existeth not save through its own Existence, that is beyond the Existence of Existences, and rooted deeper than the No-Thing-Tree in the Land of No-Thing.

Commentaire 2022 e.v. : DIEU est aussi immédiatement présent dans le Saint des Saints du Temple de Thélème (AL 1, 51) que dans le mitard d'une prison turque, Sa lumière aussi dévorante (AL 2, 14) à Beverly Hills qu'à Juvisy sur Bièvre : il n'est de différence que d'opacité des voiles.

De même, l'être le plus attractif du monde, — mettons : Olivia Rodrigo (Oh oui ! mettons-la !!!), — et l'être le plus repoussant, déchu, nullard du monde, — disons : un Hollandais, — sont tous deux des étoiles (AL 1, 3) — C'est juste que, chez le Hollandais, c'est extrêmement enfoui (englué, même, dans le cas d'un Batave).

Lorsque l'astréité d'un homme perce malgré les efforts que fait celui-ci pour demeurer un < eater of dung > (Cheth, 12), ça donne, effectivement, une storm assez sauvage — Mais, comme dans toute catastrophe naturelle, chacun pressent l'origine sacrée du phénomène, et c'est pourquoi Sade est surnommé le Divin Marquis.

Conclusion : Olivia Rodrigo est-elle majeure ? — Oui — J'ai vérifié sur son Wiki.

Conclusion 2 : Le marquis de Sade est-il psychopathe ? — Sans doute — Mais je préfère sa compagnie à celle de monsieur Homais.

Commentaire 2023 e.v. : DIEU est l'existence de l'existence, אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה, c'est-à-dire, encore une fois, le Mystère Intégral.

Je sais bien que le Test du Totem, — révélateur infaillible parce qu'il brusque certains archétypes jungiens enfouis dans des zones exclusivement subconscientes, — comporte la question "Qu'évoque pour vous la haute mer ?", qui trahit, comme on sait, la définition que le sujet se fait, précisément, de l'Existence — donc de DIEU.

Mais enfin, j'ai, en mon temps, personnellement répondu à cette question : "Quand un pote m'a invité sur son bateau faire une croisière en Indonésie. On avait péché le requin, on s'était bien marré."

Puis, devant le facepalm retentissant de mon interlocutrice, j'ai nuancé : "Ok — disons : je me prélasse sur le pont d'un megayacht de zillionaire, main droite dans la glacière à champagne, main gauche sur le boule de Rihanna."

Ainsi, l'insoluble question demeure : DIEU est-Il le requin, le megayacht, ou le boule de Rihanna ?

Ce que méditant, allez, amis chers, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Belle journée à tous.

Love is the law, love under will.

D.


☉︎ in 26° ♑︎ : ☽︎ in 13° ♏︎ : ☽︎ : Ⅴⅴⅰⅰⅰ.

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